Tiens, Gore Verbenski s'attaque au film d'animation? Intéressant, d'autant plus qu'après les 3 Pirates des Caraïbes, il avait intérêt à assurer et à ne pas décevoir. Et bien comme prévu, la magie est au rendez-vous avec Rango, film OVNI et très adulte malgré les apparences et l'étiquette 6 ans et plus que l'on peut lui coller. Ce film réussi à proposer un univers bien cohérent et surtout assez original, empruntant une grosse poignée de l'ambiance Western-Spaghettis du grand Leone, dans un monde désertique, quelque part en Amérique, ou les animaux se la joue cowboys alors que les Hommes coexistent avec les voitures et l’électricité. Un univers assez atypique pour un film d'animation, permettant à son équipe de se laisser allez à tous les délires et fantasmes voulus... et au final, on prend son pieds tellement l’atmosphère de Rango sent le sable chaud et la poudre de colt. Centré autours de Rango, un caméléon pommé en plein désert, dans ce nouveau monde, est qui est en pleine crise identitaire, complétement à la masse, et qui va user de ses "talents" d'artiste afin de se forger une "fausse" réputation de héros, dans le petit village de bébêtes auquel le destin l’a emmené afin d'accomplir sa "quête de l’eau". Le scénario se montre vite alléchant et accrocheur, et le caractère unique de ce caméléon mégalo mais peu habile prend vite le dessus et avive notre intérêt. A noter que la plupart des autres personnages sont très bien trouvés, et très poilants, tombant presque dans les clichés et la parodies du genre, de manière totalement assumé. Le tout est animé de façon honorable: C'est clair, beau et très inspiré en matière de design des personnages, des villes et même des décors... bref, nos mirettes se régalent! Et puis le genre (le fond comme la forme) nous changent des films d'animation de Pixar et Dreamworks par exemple... et tant mieux!
Les doublages français sont impec (sacré Johnny Depp) et la musique de Hans Zimmer, très Ennio Morricone-like, colle très bien aux différentes séquences du films, très variées. On appréciera le côté adulte du film, naviguant dans les eaux du surréalistes et de l'absurde, ainsi que certains clins d’œil vraiment sympathiques (l'apparition d'un Clint Eastwood complétement hilarante, les scènes de duel, gros hommage aux films Western).
En fin de course, Rango a tenu et réussi le paris de mixer l'animation et le western dans une folle aventure, avec en premier plan un héros pas très futé mais vraiment attachant. Très bonne pioche, surtout que pour un premier coup d'essai Mr Verbenski, c'est un coup de maître en matière de film d'animation. Chapeau bas, Gringo!
16.5/20