Sans toutefois faire quelque chose de révolutionnaire, je crois qu’on peut dire que Roger Donaldson a maîtrisé son sujet en faisant de son bébé "Le Pic de Dante" un film catastrophe selon la plus grande tradition du genre. A croire qu’il existe un cahier des charges précis pour ce genre de films. C’est bien simple, tout y est : la minutieuse présentation des personnages, l’annonce d’une catastrophe imminente, la bêtise humaine due aux enjeux politico-financiers, les excès de prudence, la catastrophe proprement dite, les actes de bravoure voire d’héroïsme, les moments de dramaturgie, ainsi que des moments à suspense (superbement mis en place lors de la séquence du bateau sur le lac au moment où l’eau…), que la musique de James Newton Howard contribue à mettre en place. Le tout a même été saupoudré d’une romance. "Le Pic de Dante" répond donc à une mécanique bien huilée, sans avoir songé à sortir des ornières de la prévisibilité. Et quoi de mieux que de présenter le titre sur une éruption volcanique ? Déjà ça part fort (sans que ce soit impressionnant outre mesure), mais c’est seulement pour nous amener au personnage principal, incarné par un Pearce Brosnan en grande forme. Et quoi qu’on en dise, on s’attache à l’ensemble des personnages, que ce soit la maire de la ville (touchante Linda Hamilton) et ses enfants, ou l’équipe de volcanologues. Cette dernière est composée du prudent Paul Dreyfuss (Charles Hallahan), du caféinisé Greg (Grant Heslov), de l’exubérant Terry (Kirk Trutner) pour ne citer que les plus emblématiques. Ils sont tous si différents, mais si copains comme cochons, qu’il est impossible de ne pas les prendre en sympathie ne serait-ce qu’un minimum. Y compris le boss, dont on comprend qu’il fait jouer ses expériences passées. Alors certes, "Le Pic de Dante" est un film catastrophe lambda parmi tant d’autres. Il est clair que si vous aimez être surpris, il va vous falloir passer votre chemin. Mais si vous aimez les effets spéciaux, alors là ça vaut le coup. Parce que hormis les coulées de lave un peu kitsch, on dirait qu’un vrai volcan a été filmé : les colonnes de fumée paraissent si réelles ! Alors oui, vous allez en prendre plein les yeux tant le spectacle est saisissant. Et ça devrait vous permettre de vous affranchir des grosses ficelles utilisées et des quelques incohérences. Eh oui, "Le Pic de Dante" a beau offrir un bon divertissement, il n’est pas pour autant parfait. De là à mériter un 2,2/5, ça me parait bien sévère parce que curieusement, en dépit des quelques défauts, ça fonctionne assez bien.