Prey est un film assez inégal. Proposant de bonnes choses, malheureusement il est un peu à la peine quand même.
Certes il peut s’appuyer sur un casting solide. Curieusement, Peter Weller est assez fadasse, et en fait ne fait pas grand-chose de ses dix doigts (les trépidations de son personnage ne servent qu’à faire durer le film suffisamment pour qu’il soit un long métrage). Mais il y a le trio principal (la famille de Weller en fait). Là c’est du très bon. Moynahan-Schroeder-Dowds livrent un travail sans bavure, très convaincant. On aurait apprécié des personnages du coup un peu plus creusés, car là par contre Prey ne se prend pas trop la tête. Les seconds rôles sont bons eux aussi.
Le scénario a le mérite d’exploiter l’attaque de félin. Peu utilisée finalement (on retiendra l’excellent L’ombre et la proie), Prey se distingue du coup dans un genre où cela devient de plus en plus difficile. Malheureusement le reste ne suit pas vraiment. Si l’histoire est assez rythmée, et n’ennuie pas, il y a quand même beaucoup trop d’invraisemblances et de poncifs pour convaincre. Celui qui m’a le plus agacé est sur la fin. Après une explosion un personnage est soufflé alors qu’il était à quinze mètres, et il y en a un autre qui à trois mètres de l’explosion se relève comme une fleur ! Là c’est du nanar pur et dur. Il y en a une belle quantité comme ca, et les réactions des personnages sont d’une bêtise crasse. Pourquoi donc Bridget Moynahan, sachant qu’il y a des lions partout s’acharne-t-elle à se promener dans la brousse pour un rien ? Pourquoi alors qu’il y a des lions, Conner Dowds va au petit coin à cent mètres de la voiture ? Non, là quand même faut pas pousser.
Au niveau visuel Prey est intéressant. Les décors sont bien utilisés et ne manquent pas d’allure, pour une fois la photographie n’écrase pas la pellicule de jaune sous prétexte que le film se passe en Afrique. La mise en scène donne une bonne intensité, dommage quand même que les scènes d’attaques soient très brouillonnes et peu lisibles. La caméra s’agitent tellement qu’on ne voit pas grand-chose au final. Au passage Prey n’est pas très gore, mais il y a du sang, et une ou deux scènes assez relevées, surtout pour les non habitués. Un très bon point pour le film vient aussi des lions. Pas d’effets spéciaux ici (sauf à quelques petits moments sur la fin). La présence de vrais animaux est un point ultra-positif, car tout devient nettement plus crédible. Par ailleurs pas de problème d’incrustation, de liberté avec les lois physiques, ici il y a un réalisme décapant, et des séquences impressionnantes. Niveau musique, déception en revanche, même pas un petit thème typé « africain » pour mettre dans l’ambiance.
En clair, Prey n’est pas une grande réussite, mais il a des aspects qui plaident sans problème en sa faveur. En fait je regrette énormément que le film cède à des facilités scénaristiques digne d’un mauvais The Asylum (une des références ultimes en matière de facilités scénaristiques et de poncifs en tout genre). Assez réaliste sur la forme, Prey est prenant, mais il y a des énormités telles qu’à chaque fois on se dit « Non mais qu’ils sont idiots ! ». Ce n’est jamais bon dans un film d’attaque animal. Par ailleurs il sent parfois le gonflement artificiel pour tenir 1 heure 20. Correct, mais à voir pour ceux qui préfère de vrais animaux plutôt que des images de synthèses ou des peluches !