L'équipe du film a travaillé avec la police de Londres qui l'a conseillée, notamment l'actrice Emily Mortimer, qui joue une inspectrice. Elle donne un exemple de ce qu'apportait les hommes de loi sur le plateau : "L’inspecteur de police avec qui je travaillais me racontait que la violence devient synonyme d’honneur et que le fait de tuer quelqu’un ou de lui faire beaucoup de mal ne paraît plus si grave, aux yeux de certains, qu’autrefois".
Ben Drew, qui joue un jeune du quartier a apprécié la liberté que Daniel Barber lui a accordé ainsi qu'à ses camarades : "Daniel se montrait toujours ouvert à nos suggestions, nous pouvions changer certaines de nos répliques pour mieux coller au parler de la jeune génération. Dans certaines scènes, il nous a aussi laissé improviser, c’était génial."
Pour être le plus authentique possible, l’équipe a cherché des acteurs locaux, des non-professionnels pour camper les jeunes qui apparaissent dans le film. Les responsables du casting ont écumé les clubs de boxe, les clubs de jeunes et ont fait fonctionner le bouche-à-oreille dans les diverses communautés des quartiers de Londres.
Selon le réalisateur, un seul acteur pouvait interpréter le rôle principal : "Le rôle d’Harry Brown exigeait un homme reconnu et imposant, mais qui devait également paraître vulnérable, sinon fragile. Il nous fallait une icône. Je pense que toutes les personnes impliquées à ce stade du projet savaient que seul Michael Caine pourrait incarner le personnage d’Harry Brown."
Alors que le film atteint son paroxysme, le personnage d'Emily Mortimer est impliqué dans une scène extrêmement violente tournée dans un pub aux allures de vieux saloon poussiéreux. Elle détaille : "Cette scène vous évoquera plus que toute autre le Far West, elle est tournée à l’ancienne, au fin fond d’un quartier plutôt louche, dans un vieux saloon. Lorsqu’elle s’achève, les cadavres jonchent le sol de ce pub sinistre".
Harry Brown aurait pu être victime d'une polémique à la "Inspecteur Harry", accusé en son temps de prôner l’auto-justice. Mais le réalisateur a choisi de représenter la banlieue de façon très réaliste et noire, évitant l'apologie de la vengeance personnelle. L'action est traitée au premier degré, et le film a été de ce fait plutôt bien reçu en Angleterre, malgré un accueil critique mitigé. Harry Brown est sorti avec une interdiction aux moins de 18 ans en Angleterre, et aux moins de 17 ans non accompagnés aux États-Unis, à cause des dialogues crus, du sexe, de la violence, et de l'usage de drogue présents dans le film.
Le film de Daniel Barber est traité comme un western urbain, thème qui était déjà celui de son court-métrage The Tonto Woman, réalisé en 2006 : "Ce film est un western urbain. Harry Brown met en scène un homme qui finit par s’en prendre à la jeunesse et au mal qui sévit dans son environnement. Ca pourrait être n’importe qui, vous et moi, mais le fait qu’il s’agisse d’un vieil homme m’intéressait particulièrement. En fin de compte, notre héros n’a plus rien à perdre. Sa femme est morte, son meilleur ami est mort, et lui-même arrive au terme de sa vie"
La fille qui chante "Gold" dans le pub était également l'infirmière du tournage.
Michael Caine est habitué aux rôles de vengeurs ou d'enquêteurs. Il cherchait les meurtriers de son frère dans La Loi du milieu (1971) de Mike Hodges, enquêtait sur l'enlèvement de scientifiques dans Ipcress - Danger immédiat (1965). Dans Harry Brown, il doit faire face à l'assassinat d'un de ses vieux amis.
Le réalisateur Daniel Barber explique les intentions que cache un film comme Harry Brown : "Il est important à mes yeux que ce film provoque certaines réflexions. Personnellement, je pense que de nombreux spectateurs se poseront des questions du type : «Que ferais-je dans une telle situation ? Comment réagirais-je ? Que faudrait-il pour me pousser au bout de mes limites ?» Nous devons nous interroger, collectivement, sur les raisons qui font qu’il est aujourd’hui plus facile, pour certains enfants, de vivre du crime et du trafic de drogue que d’un métier normal. Que pouvons-nous faire pour enrayer cette spirale néfaste ?"
C'est le premier long-métrage du réalisateur Daniel Barber. Il avait déjà réalisé en 2007 un court-métrage intitulé The Tonto Woman, pour lequel il fut nommé à l'Oscar du Meilleur Court-Métrage. Avant que sa carrière ne démarre, il réalisait surtout des spots publicitaires.
Le film se veut être, selon le réalisateur Daniel Barber et son acteur principal Michael Caine, non un film violent, mais un film sur la violence, qu'il dénonce d'ailleurs. C'est aussi la violence des gangs en Grande-Bretagne tout particulièrement qui est mise en cause, celle qui entraîne les jeunes dans une spirale infernale, dans la société actuelle que souhaite dénoncer ce film.
L'un des producteurs du film est Matthew Vaughn, réalisateur britannique à qui l'on doit par exemple Stardust, le mystère de l'étoile, plus récemment Kick-Ass, et pour 2011, X-Men: First Class.
Michael Caine est né et a vécu tout près du lieu de tournage (Aylesbury Estate près de Elephant & Castle station). Pour rajouter à sa ressemblance avec son personnage, l'acteur a été membre d'un gang et a même été dans l'armée, en Corée.
Le film a été présenté en avant-première mondiale au Festival International du film de Toronto en 2009.