Symbol of Violence
C'est ce que j'ai remarqué en me renseignant sur la vie de cet homme, Charles Bronson de son surnom, que je me suis rendu compte que l'homme est encore plus incroyable que le film. Le film est très bon et prends un réel parti en attaquant Bronson sous une certaine facette. Refn décide de ne pas faire de Bronson un simple fou dangereux (ce qu'il avait tout de même l'air d'être), il en fait un artiste, qui voit une forme de beauté dans la violence. Comprendre la psychologie de quelqu'un qui veut être connu par tous les moyens n'est pas chose aisée, et surtout par la façon dont Bronson essaie d'être connu.
Bronson est un artiste, du moins c'est ce que veut nous dire Refn, en le mettant même littéralement en scène, dans sa tête, Bronson est sur scène et les gens l'acclament, il veut être un spectacle. Dans la dernière prise d'otage qui le fait, il fait de son otage une "oeuvre d'art", ce qui rend cette scène assez onirique, preuve que Bronson décèle une certaine beauté dans la violence.
Tom Hardy incarne parfaitement Bronson, dans toute sa folie et sa violence animale, dont il faut constamment se méfier car il pourrait vous étrangler sans aucune raison. Il est aussi très bon quand Bronson est sur "scène", notamment une où il se retourne pour créer un personnage avec chaque coté de son visage. Le film sublime ce personnage, en le montrant toujours se battre héroïquement contre les gardes de la prison, sur fond de musique classique et orchestrale. Cependant le film fait un retour brutale à la réalité dans son dernier plan, en montrant que, au fond, c'est Bronson qui a perdu. Sauf qu'on ne sait pas si lui pense avoir perdu, il ne semble jamais avoir de regrets, il n'est un héros que pour lui malheureusement, voulait-t-il être aimé ou connu, je ne sais pas vraiment. Un autre élément démystifie un peu cet anti-héros, le fait qu'il ai tout de même passé plus de trente ans en isolement, trente ans où il n'a même pas peu se faire connaître en tabassant des détenus ou des gardes, il a littéralement gâché trente ans de sa vie, et ça même lui le sait.
La réalisation est assez belle et sobre par instant, quand elle mystifie son héros, mais aussi réaliste et crade, quand elle le montre perdant ou quand il fait preuve de violence brute. La caméra est aérienne, sur fond de musique classique, quand il affronte des gardes, mais reste froide et distante quand il est en isolement, en hôpital psychiatrique, ou quand il se bat pour gagner de l'argent durant ces soixante-neuf jours de liberté, car là il ne se bat pas pour être connu. On retrouve aussi un travail de la lumière, habituel chez Nicolas Winding Refn, principalement du rouge dans la prison, car le rouge symbolise la violence.
Bref, Bronson est un bon film, que je rapprocherais de part son approche de la violence et de l'art, de The House That Jack Built, même si ce dernier va bien plus loin dans sa démonstration de l'art.