L'histoire d'un mec du genre qu'on espère ne jamais croiser dans un pub ou dans une cellule.
Je préfère vous avertir tout de suite, j'écris cette critique avec « Digital Versicolor » (Glass Candy) en boucle sur Deezer parce que ce film, malgré tout le mal qu'on peut penser de lui, m'a permis de découvrir ce type de morceau électro que j'adore mais que je n'ai jamais le temps d'approfondir, faute au rock psychédélique et au trip hop qui me ruine ma culture pop contemporaine. Mais je suis une victime consentante, si les journées duraient 48 heures, je pourrais écouter tout ce que j'aime et qui ne passe jamais à la radio. Heureusement qu'il y a encore les RTT !
Car c'est bien la première fois que je me souviens d'une musique quand je quitte la salle de cinéma.
Bon c'est sûr, ça ne suffit pas à faire un bon film. Et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il divise sur les forums, mais c'est normal, car la filiation avec « Trainspotting » dans l'esprit provoc, la violence et l'humour décalé est source d'insuccès populaire assuré. Je sais, tout le monde parle de Kubric, à cause du chef op, mais moi je crois que c'était le cas d' « Inside Job », pas de « Bronson » qui a une autre filiation plus « jeune ».
Premièrement, on est surpris de la narration, et on comprend rapidement que tout sera joué, malgré la « gueule » de l'acteur que j'imaginais naïvement être le vrai Petersen vu son talent à être réellement très inquiétant. Au moins, il n'a pas été payé pour faire de la figuration !
Quand on accepte le procédé chaotique et survolté de la mise en scène, on se laisse aller à un conte violent sur un monstre pas très recommandable avec de très belles images de choses pas belles mais aussi des trucs franchement immondes. On passe car on sent que le réalisateur n'est pas malsain ou fasciné, il cherche juste à comprendre ce qu'il peut rester d'humain dans un animal en cage aussi « barré » et violent.
On a bien quelque pistes, et la scène des cours de dessins est révélatrice de beaucoup de choses, cependant, sans aucune analyse psychiatrique sérieuse, on nage un peu.
Inutile de préciser que si l'on ne prend pas fait et cause pour le « méchant » franchement patibulaire, le discours gauchiste du manque de discernement d'une société incarcératrice n'est pas totalement à rejeter. Ce monstre existe parce que la société a laissé dégénérer les réseaux sociaux ou de santé qui auraient pu lui donner une première chance. Car 7 ans de taule pour un casse complètement loupé, c'était la meilleure façon de faire disjoncter un mec pas catholique mais pas encore fichu.
On est finalement content qu'il arrive à ne pas péter les plombs définitivement, c'est sans doute son QI pas très glorieux qui le fait tenir entre 4 murs, mais on est très content qu'il reste là bas, parce qu'on aimerait pas tomber sur lui au détour d'une rue.
Bref, l'esthétique, l'humour, l'originalité de ce film sont très remuantes, et font passer les petits défauts, comme les bagarres dans les hangars très « pour de faux ».
Mais ce serait une injure que de passer sous silence le jeu apocalyptique du « Bronson », un acteur superbe qui trouvera sûrement d'autres choses plus faciles à interpréter dans peu de temps !