Dans un quartier tranquille de nouvelle-Angleterre, Jim et Darling, son épouse, vivent d'une relation passionnée. Ils prêteront un peu (beaucoup) de leur amour à leur jeune chienne, Lady, qui arbore un regard attendrissant, un caractére bien trempé, et une curiosité inébranlable. Aux premieres loges, Lady voit évoluer le couple d'humains qui lui accorde énormément de temps. Hamilton Luske et Clyde Geronimi mettent ici en avant les liens qui unisent l'homme au chien. Mais un événement accuse cette complicité : l'arrivée d'un enfant. La crainte de se voir exilée du domicile donne à Lady de vagues idées, qui lui seront toutes étayées par le solitaire et téméraire Clochard, vivant dans sa condition d'animal errant et débrouillard. Le bébé serait, d'aprés lui, une tragédie pour tout chien domestique. Mais Lady peut compter sur le soutien de ces vieux amis cabotins, qui lui rappellent que l'amour d'un maitre peut s'étendre quelquefois. La famille britannique accueille donc ce petit marmot, que Lady prend d'affection et se surprend finalement à le protéger contre toute attaque. Mais l'arrivée de sa tante, accompagnée par deux vils siamois, va bouleverser les plans de notre amie à quatre pattes. Epaulée par Clochard, commence alors une belle aventure ponctuée de rires, de larmes, de découvertes, de poésie. Histoire originale crée par Ward Greene (Happy Dan, the whitling dog, en VO) fin des années 30, "la belle et le clochard" en tire tout le potentiel prés de vingt ans plus tard et livre le tableau le plus romantique qu'on ait jamais vu dans la filmographie disney. Incontestable pierre angulaire dans l'oeuvre générale de ces conteurs hors pairs, ce petit bijou à l'animation remarquable, aux décors fabuleux, aux dialogues excellents, aux personnages cultes, aux musiques mythiques (bien que je n'en sois pas dingue), à la mise en scéne brillante et on en passe. Véritable sensation, "la belle et le clochard" narre avec simplicité l'histoire d'amour entre un cocker spaniel anglais et un bâtard, de leur rencontre à leur passion. Sans excéder le propos, la rigueur est de mise sur la subtilité qui nous en met plein la vue et suggére parfois la cruauté de l'Homme et la discrimination. Magnifique message porté par cette gallerie de protagonistes farfelus, ce chef d'oeuvre de 1955 restera dans le coeur des plus romantiques. Magnifique, sublime.