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Estonius
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5,0
Publiée le 12 juillet 2016
Une comédie italienne, pas si italienne que ça puisque ça se passe à Paris. En fait c'est tiré d'une pièce de Maurice Hennequin. Ça pétille comme du Faydeau ce qui n'est déjà pas mal, mais ça va encore plus loin et c'est en italien, autrement dit on a aucun répit. L'hypocrisie des tenants de la morale bourgeoise est dénoncée avec une efficacité et une férocité qui fait plaisir à voir. De plus la fantaisie est partout y compris dans les personnages secondaires farfelus, surprenants, voire même poétiques. Quand a Silvana Pampanini qui se ballade pendant la moitié du film en corset, elle illumine le film se sa beauté et son talent. Un régal !
On est loin de la férocité et de l'originalité d'un "Divorce à l'italienne" ou d'un "Ces messieurs dames", mais le réalisateur Pietro Germi faisait déjà preuve ici d'un sens de la satire certain dans ce vaudeville agréable et bien rythmé en dénonçant par l'intermédiaire de l'humour l'hypocrisie de ceux qui s'érigent en parangons de vertu tout en étant les premiers à tomber dans la concupiscence. Autre grand atout de cette comédie, la présence de la... ouah... Silvana Pampanini, avec laquelle, comme les personnages du film, on tomberait sans hésiter dans le péché de luxure. Quelques bonnes idées scénaristiques à signaler comme la fille du juge d'instruction (ah oui, une petite précision, les personnages sont français et pas italiens !!!) qui n'arrive qu'à parler l'anglais après avoir été assommée par une balle de tennis sur un terrain de tennis britannique, et quelques répliques qui font mouche comme celle de l'employé de bureau du ministère en retard à un mariage qui dit qu'il arrivera peut-être à temps pour le divorce.
Pour son septième film, « Mademoiselle la Présidente », Pietro Germi adapte la célèbre pièce « La Présidente » de Pierre Veber et Maurice Hennequin. C’est la troisième des quatre adaptations cinématographiques à ce jour et la première incursion de Pietro Germi dans la comédie, certes de boulevard, mais il fallait bien commencer quelque part. Si le cinéaste est entouré de ses habituels compagnons, Leonida Barboni à la photo, Carlo Rusticelli à la musique et Rolando Benedetti au montage, il n’a pas participé à l’écriture du scénario, pas plus que son compère Mario Monicelli dont la création de quelques gags aurait été un plus certain. Malgré la plastique et l’abattage de Silvana Pampanini, les autres comédiens peinent à suivre et leur jeu exagéré passe mal à l’écran. Si le début et la première scène de séduction fonctionne bien, en partie grâce au rythme de la langue italienne et à la sexy Gobette (la belle Pampanini qui passe un bon tiers du film en guêpière, bas noirs et talons aiguilles), rapidement un certain agacement est procuré par le genre porte qui claquent et situation répétitive, faisant tomber la tension et amenant une certaine lassitude. Difficile d’imaginer ici l’un des futurs maîtres de la comédie italienne, mais le vaudeville n’est, à mon sens, pas fait pour le cinéma. Germi a renié ce film.