Je pense qu il n' est plus nécessaire de dire que David Fincher est un cinéaste hors pair , ayant pondu quelques chef d oeuvres ( Zodiac et Gone Girl en tete ) et ayant marqué le cinéma de son style et de sa vision.
Avec Seven , Fincher marque encore le cinema d une pierre blanche et nous livre un thriller glauque a souhait.
Car oui , sur une idée de base assez simple , un tueur en serie s inspire des sept péchés capitaux pour commettre ses crimes , Fincher et son équipe a su insuffler une vrai ambiance sombre a son film.
Le réalisateur a su bien s entourer que se soit devant ou derrière la caméra.
Tout ses personnages sont très bien interprétés et ont une évolution intéressantes.
Il y a d abord une dualité bien appuyée entre les comportements des deux inspecteurs chargés de l enquête.
Inspecteur Sommeset ( Morgan Freeman tres juste dans son rôle ) , proche de la retraite ,
flic pessimiste et desabusé du monde dans lequel il vit , mais méthodologique et avisé.
Et Inspecteur Mills ( Brad Pitt ) , jeune flic tout juste débarqué de sa campagne , peu expérimenté , trop vif et fougueux , marié a sa femme Tracy.
La relation fragile qu il a avec sa femme , et le fait qu il sois peu présent pour elle , sera d ailleurs un point central du film.
Le duo d acteurs ( avec de très bons seconds roles il faut le dire ) , fonctionne a merveille.
On ressent dés les premiers instant leur dualité dans leur façon d enquêter , mais vont devoir tout de même s accorder pour espérer contrer le meurtrier John Doe.
Le tueur parlons en , car si on le voit peu a l écran , c est pourtant le personnage le plus intriguant et complexe a analyser.
A l instar d un Jigsaw , c est un homme instruit et intelligent , bien qu' associable , persuadé qu il a une quête divine a réaliser et qu il est un messager.
Le tueur souvent méprisé et sous-estimé par l inspecteur Mills , se révèle pourtant implacable et parfaitement maître du plan qu il construit a travers ses meurtres.
Son plan est parfait et c est ce qui rend son " oeuvre " si horrible.
Son identité est tenu sous silence jusqu'à une scène clé du métrage , et ça multiplie l impact justement des révélations finales.
Le scénario est d ailleurs d une redoutable intelligence et la réalisation millimétrée de Fincher la sert a merveille.
Ce concentrant plus sur une enquête minutieuse
Et sur les indices laissé par John doe , le film est avare en scène d action , privilégiant une atmosphère sombre et poisseuse.
Les lieux sont pour la plupart insalubre ( l appartement de la victime de la Gourmandise) , les couleurs desaturés , la partition de Howard Shore appuie le coté sombre et les détails glauques sont multiples sur les scènes de crimes.( Plusieurs visions sur le corps mutilés des victimes sont insoutenables).
Car si ils sont souvent hors champ , le résultat des meurtres et lui souvent tres malsain. ( Celui de la paresse est horrible ) et appuie la personnalité dérangée et sans concession de John Doe.
S inspirant de récits bibliques , l ouvre du tueur a un sens et une morale.
A chaque " pêcheur " son crime , a chaque crime un indice . A chaque indice un nouveau crime.
Une sorte de cercle infernal que doivent contrer les deux inspecteurs.
Comme une course contre la montre pour arreter le tueur avant qu il n ai terminé son oeuvre , où chaques indices est important , et mene a de nouveau meurtres.
Le réalisateur pour le coup a su insuffler a son film toute l intelligence de sa Réalisation.
Il a su retranscrire avec brio ce coté glauque et nihiliste aussi bien dans ses décors ( des lieux insalubres , une grande ville où il pleut tout le temps et où l insécurité est partout) , que dans la psychologie de ses personnages.
En résulte un film noir , où le final est coup de massue et d une infinie noirceur. Un coup de génie en somme. Car le plan de John Doe y prend tout son sens.
Il y serait cruel de dévoiler les révélations, mais je comprend aisément qu elle ai marqué autant les cinephiles
Le film dans son dernier tiers est riche en rebondissements innatendues et les cinq dernières minutes sont tout simplement anxiogène tant le suspense est a son comble.
Après une scène de dialogue mémorable entre les inspecteurs et le tueur où on en apprend un peu plus sur sa psychologie et sa vision du monde , le piège se referme secondes après secondes sur les inspecteurs.
On comprend que John Doe a réussi a achever son oeuvre , tout en détruisant plusieurs vies.
C est une façon de clore l histoire aussi cruelle que brillante.
Seven est donc quasiment un film exemplaire.
Une date dans le film de serial killer avec a sa barre un David Fincher au sommet de son art ( quand le studio lui laisse toute liberté artistique).
Une oeuvre référence qui en inspiré grand nombre ( dont Saw évidemment ) et qui a chaque visionnage reste bluffant de maîtrise.
Seven est proche donc du chef d oeuvre que seul les pecheurs ( John Doe vous voit ! ) n ont pas encore vu. Il est encore temps.