En 1991 sortait ce qui était à l’époque le plus grand thriller de serial killer du cinéma : Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme, grand succès critique et public, et jamais égalé en terme de mise en scène et d’ambiance. Mais en 1996, sortait le film qui allait égaler Le Silence des Agneaux, tout en restant différent : Seven de David Fincher. Vous l’avez compris, nous avons là un chef-d’œuvre et un pilier du genre. Tout juste à la fin de sa carrière, l’inspecteur William Somerset, un vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. Celui-ci se fait appeler John Doe et il a décidé de nettoyer la société de ses maux qui la ronge en commettant sept meurtres basés sur les sept pêchés capitaux : la gourmandise, l’avarice, la paresse, l’orgueil, la luxure, l’envie et la colère. Aidé de l’inspecteur David Mills, son remplaçant, Somerset se lance dans son enquête la plus complexe de sa carrière pour arrêter un tueur psychopathe redoutablement intelligent. Sorti en 1996, Seven fut sans doute le thriller avec comme idée directrice « la traque d’un serial killer », le plus dément depuis Le Silence des Agneaux de Jonathan Demme qui avait déjà impressionné par sa maîtrise et son histoire. Véritable succès à l’époque, 100 millions de dollars de recettes aux Etats-Unis, plus de 300 millions dans le monde, plus de quatre millions d’entrées en France et une nomination aux Oscars, Seven est entré dans l’Histoire du cinéma. Le film a fait grand bruit à l’époque en révélant définitivement son réalisateur de génie qu’est David Fincher et qui signe l’un de ses meilleurs films. Il faut savoir que Seven est la deuxième réalisation de ce metteur en scène américain venu de la pub et des clips musicaux qui avait déjà tenté de percer dans le métier avec Alien3 sorti en 1992. Le film fut à l’époque un demi-échec commercial et ce n’était pas encore l’heure de gloire de ce futur grand réalisateur. C’est donc quatre ans plus tard que ce jeune réalisateur, devenu depuis maître dans l’art des thrillers mettant en scène des tueurs en série, revient avec un nouveau film, Seven, une véritable claque qui va en bluffer plus d’un. D’abord ce qui fait la réussite de ce film c’est qu’il ne s’inspire pas de faits réels ou d’un roman de fiction, c’est un scénario entièrement original. Et c’est là que le film tire toute sa puissance puisque jamais un tel long-métrage n’avait été vu, les codes du thriller de tueurs en série classique ont disparu, on ne sait pas a quoi s’attendre et donc il à réinventé le genre. La force de Seven réside dans sa surprise, on ne voit pas arriver le dénouement final et certains rebondissements lors du premier visionnage de ce chef-d’œuvre. Bien sûr l’effet de surprise disparaît quand on le revoit une deuxième fois tant le film est marquant et certains moments sont inoubliables, mais il y a toujours une tension constante et une angoisse qui vous prend aux tripes et qui fait qu’il est impossible de décrocher pendant les deux heures de film. Signé Andrew Kevin Walker, le scénario de Seven est fascinant de bout en bout mais aussi terrifiant avec son histoire d’un tueur en série qui va se baser sur les sept pêchés capitaux pour ses horribles meurtres. De plus en plus choquants et originaux, les meurtres de Seven ont marqué les esprits de tous les cinéphiles, celui de la gourmandise est impressionnant par sa mise en scène et celui de la paresse, sans doute le plus choquant, a dû terrifier bon nombre de spectateurs dans les salles de cinéma. Avec ce brillant et sombre scénario d’Andrew Kevin Walker, le réalisateur David Fincher en profite ainsi pour dresser une ambiance de thriller jamais égalée de nos jours. Noire, glauque et poisseuse, l’ambiance de Seven vous colle à la peau tant elle est prenante. David Fincher a réussit a créer un univers où personne ne voudrait y vivre : une ville qui ne dit pas son nom, il pleut tout le temps, la violence règne, la pauvreté aussi et un fou psychopathe assassine des personnes d’une manière assez terrifiante et « originale ». De plus le film est violent, comme tout thriller policier avec des tueurs en série, mais ici on a plus une violence psychologique que graphique. Le film livre d’intéressants portraits de personnages, on s’attache à eux, on les détestes, on se passionne pour eux, jusqu’à ce que le film les démontent avec des rebondissements choquants, on pense bien évidemment au personnage de Brad Pitt. Et là le film est violent, une violence qui se tient au niveau psychologique, et c’est ça qui fait encore plus peur dans Seven. Comment détruire un homme ? Le film nous le montre d’une manière terrible dans sa conclusion démente. En fait pour résumer avec Seven, c’est un thriller d’une redoutable efficacité où le suspense et l’angoisse sont les maîtres à bord tout comme l’ambiance sombre et la violence des meurtres qui vous reste en tête ainsi que le personnage du tueur, sans doute l’un des plus grands méchants du Septième Art. Et si le film est également resté dans les mémoires, hormis pour son impeccable mise en scène et son redoutable scénario, c’est sans doute grâce à ses acteurs, tous parfaits dans leur personnages. A commencé par le duo de flic qui est mythique : Morgan Freeman en vieux flic proche de la retraite et Brad Pitt en jeune flic très prometteur et brillant. Les deux acteurs sont géniaux, on s’attache à eux dés le début car leur duo fonctionne à merveille ! Brad Pitt entamait avec David Fincher une belle collaboration où les deux hommes se retrouveraient par la suite sur Fight Club, un autre film culte de Fincher, ainsi que sur L’Etrange Histoire de Benjamin Button. Ensuite il y a Gwyneth Paltrow, qui n’était pas encore la petite copine d’Iron Man à l’époque mais qui faisait encore ses premiers pas au cinéma, son rôle de la femme de l’inspecteur Mills lui a sans doute permit de lui ouvrir les portes d’Hollywood. Et enfin il y a le grand Kevin Spacey dans le rôle de John Doe, le tueur en série culte de Seven, un visage blanc à vous glacer le sang et une voix calme qui cachent un homme terrifiant, intelligent et troublant, John Doe est l’un des psychopathes les plus marquants du cinéma avec entre autre Hannibal Lecter version Anthony Hopkins et le Joker version Heath Ledger. Accompagné d’une bande-originale démente signée Howard Shore, auteur de l’excellente BO du Silence des Agneaux, tiens tiens comme le monde est petit, la musique de Seven contribue à créer cette ambiance d’angoisse et le générique culte du début montre tout le « dérangement mental » du tueur. Bref avec Seven, David Fincher bluffait le monde entier avec son thriller glauque et très intelligent, un film aussi terrifiant que brillant qui est resté dans les esprits des cinéphiles comme l’un des piliers du genre. David Fincher à son apothéose et ce n’est que le début.