Je n’arrive pas à parler de Se7en.
Lorsqu’un ami (cinéphile), m’a dit qu’il n’avait pas vu Se7en, je n’arrivais pas à dire quelque chose, j’avais envie de lui décrire le film, mais je ne savais pas le définir. Virtuose, sensationnel, grandiose, chef d’œuvre ? Aucun de ces adjectifs ne correspondaient pour dire à quel point Se7en est une œuvre au-dessus de tout ce que j’avais pu voir dans le 7em art. Alors oui, il y a mes éternels Dark Knight, Spiderman et Terminator 2 qui restent sur le podium de mes films préférés. Mais Se7en, a une place différente dans mon cœur.
Et là, je bute… Car j’ai beau, à chaque visionnage trouver que chaque plan, chaque scène révèle du génie, je trouve difficilement un argument qui soit capable de définir le sommet qu’atteint Se7en.
Ce film, est cinématographiquement parlant, l’un des plus abouti que j’ai pu voir. Il y a souvent, dans les films, certains détails que je veux corriger. Quelque chose qui, dans ma vision, aurait été différent et rendu pour moi, l’œuvre en question meilleure. Pas dans Se7en. Je ne trouve jamais rien à dire de mauvais sur ce film.
Qu’ai-je donc de bien à dire dessus ? Tout…
Je m’étonne encore après une dizaine de visionnage à découvrir certains détails qui montent encore une fois mon estime pour Fincher. Je m’étonne à chaque fois, lorsque je vois comment Fincher annonce le final (parfait) sans que l’on imagine ce qui va se passer. Se7en est une claque, une torture psychologique. Il n’a rien de divertissant. Et pourtant, chaque visionnage est un véritable plaisir. Quelque chose m’attire dans Se7en.
Et c’est probablement son ambiance qui me fascine. Car comme je l’ai dit, Se7en n’a rien d’un divertissement. Il montre à chaque recoin les vices et les pêchés de manière glauque. Il montre sans cesse des cadavres aussi dégoûtant les uns que les autres. Il est pessimiste lorsqu’il juge la nature humaine. Et lorsque le jeune Brad Pitt veut redonner un semblant d’espoir à toute cette infamie, le récit l’enfonce encore et encore pour nous ressortir ce regard pessimiste du monde. Et cela, sans jamais nous dégoûter. Comme le dit aussi bien le méchant du film « on voit les péchés capitaux à tous les coins de rue et c’est tellement fréquent qu’on finit par l’accepter ».
Se7en est donc déroutant et fascinant, sans être lourd. Se7en est donc parfaitement dosé, parfaitement rythmé, parfaitement réalisé. Il est lent mais n’a pas de longueur. Ses acteurs sont tous aussi parfait les uns que les autres et son final est aussi inattendu qu’il est extrêmement porteur de sens. Et dire que le film part d’une base aussi simpliste. L’aurait-on trouvé, le chef d’œuvre ultime ?
Voilà donc ce que j’arrive à dire de Se7en. Je suis conscient qu’il a encore beaucoup d’autres choses qui méritent d’être citées, mais le fait est que je suis constamment chamboulé et subjectif dès que j’en parle. Je n’arrive pas à reconsidérer pleinement cette œuvre. Et je vais vous dire… tant mieux. Comme ça, je prends du plaisir à chaque visionnage. Enfin bref, Se7en est à mes yeux, l’une des œuvres les plus abouti de toute l’histoire du 7em Art. Viva David Fincher.