En 2009, sort de son bois un illustre inconnu, Ruben Fleischer, pour livrer une comédie horrifique d’une toute singulière fraîcheur. Bienvenue à Zombieland, film aussi bavard qu’inventif qui propulse le sous-genre une nouvelle fois sur le devant de la scène, est l’exemple type d’une certaine rigueur créative. Certes, le film se construit sur des piliers déjà depuis longtemps érigés, mais la qualité narrative aussi bien que visuelle dont fait preuve le réalisateur en fait un exemple à suivre. Souvent drôle, décalé, le film n’en reste pas moins trash, la preuve en est des excellents montages gores qui jalonnent le film, vrai travail contemplatif avant tout. Il faillait bien du sang frais derrière la caméra pour que la genre comédie horrifique sorte le bout de son nez de son vieux carcan. De fait, une fois n’est pas coutume, une drôlerie gore ne pointe pas simplement au rang des séries Z, version Direct to DVD. Certes, il faut apprécier l’humour déployé, mais dans la majorité des cas, le film passe comme une lettre à la poste.
Tout commence alors très fort, sur un générique composé de somptueux ralentis et sur le rythme de l’un des nombreux morceaux de la légendaire formation de Metallica. Autre atout majeur, le casting. Outre un Woody Harrelson déjanté, donc impeccablement à sa place, Bienvenue à Zombieland introduit qui plus est deux acteurs de demain. D’abord Jesse Eisenberg, comédien ayant prouvé sa valeur sous la direction de David Fincher, acteur bavard qui colle parfaitement au rôle qui lui est ici attribué. Si accessoirement le bonhomme peut s’avérer parfois lassant faute de longue diatribe intellectuelle, rien ne serait pareil sans ce petit morceau de caricature geek, en complète osmose avec son compagnon de route, le bras lourd Harrelson. Mais le film c’est aussi l’apparation d’une actrice faite pour devenir grande. Je parle là d’Emma Stone, rouquine aux grands et beaux yeux qui impressionne de par son charisme pourtant si juvénile. J’adore.
Un casting solide, très solide, et un montage, une réalisation, une technique très agréable à l’œil. Rien n’est donc vraiment négligé ici, à l’exception peut être d’une plus forte dose de n’importe quoi. Parfois jouissif dans sa liberté d’enchaîner les maladresses, les séquences amusantes, le film de Ruben Fleischer est malheureusement doté d’un petit penchant pour le Teen Movie. Il faillait bien attraper le jeune public dans ses filets mais l’on aurait préférer plus de maturité de ce coté-là. Abstraction faite d’une certaine naïveté, d’une trop légère durée, peut-être, le film est un excellent exercice, une très belle affaire financière, au passage, pour ceux qui en sont les auteurs et producteurs.
Amusant, rafraîchissant, spectaculaire, s’il en est, Bienvenue à Zombieland fût un succès mérité à sa sorite. Le film devrait, ou dû moins, aurait dû inspiré du monde. On peut ainsi regretter le semi-échec de la grosse production suivante à laquelle à été attachée le réalisateur, je pense là à Gangster Squad. Une soirée banale, une ennui à combler seul ou à deux, voir plus, matez donc Bienvenue à Zombieland. 15/20