La crise économique nous en mis plein la gueule, l’apocalypse climatique est à nos portes, il pleut sans interruption, la gastro se propage et Eric Besson occupe toujours un ministère. Qui pourrait se passer d’un petit remontant par les temps qui courent ? Faites vous prescrire une heure et demie de mise en veille du cerveau, où l’on peut tout péter et tout flinguer dans un grand élan de connerie, c’est salvateur.
Futur proche. L’humanité s’est presque totalement transformée. Les zombies sont partout…one more time. On n’est plus en sécurité nulle part, il suffit qu’on se pose sur le trône pour qu’une bande de dégénérés envahissent les toilettes avec une folle envie de suçon à la cheville. Dans cet univers impitoyable, un curieux quatuor de survivants tente de survivre : entre une gamine de 12 ans, sa grande sœur pas très fiable, un geek obsessionnel et un bon gros redneck qui semble disposer du QI d’une prise multiple, c’est pas gagné d’avance.
Les couples mal assortis, le puceau en recherche de sexe, les gros clichés sur les nerds, les gags débiles : ce film de zombie ressemble plus à une comédie potache qu’à un vrai film d’horreur. Et pour cause : même s’il ne nous épargne pas quelques hectolitres de sang, de cervelle et d’entrailles projetées sur l’écran, le but de Zombieland n’est pas de faire peur, mais de se bidonner.
Très loin des films violents et politiques de Romero, l’histoire nous entraîne dans un road-movie rempli d’arnaques et de faux semblants. Tout devient alors prétexte pour dégommer du zombie puant. On va des grands classiques (batte de base-ball, hache, fusil à pompe) au plus recherché (porte de voiture, rayonnage de supermarché) en passant par le presque subtil (les attractions foraines ou le mémorable coup de banjo dans la gueule). Ce n’est pas très fin mais ça défoule. En plus, le scénario est suffisamment malin pour nous surprendre de temps en temps dans un genre pourtant vu et revu, et intercaler quelques très bonnes idées comme ces règles absolues de la survie ou encore cette une descente mémorable dans la villa d’un méconnaissable…Bill Murray. La petite bluette amoureuse et la transformation du beauf local en rambo invincible ne sont pas vraiment inattendues, mais ça passe plutôt bien, en particulier grâce à la bande originale à base de métal qui tache, aussi gentiment décadente que son film.
Bref, tout le monde passe un bon moment, y compris des acteurs vraiment dans le ton : ils s’amusent bien et nous avec. Contrairement à ce qu’on peut croire, réussir une série B n’est pas gagné d’avance : on pourrait citer des dizaines de films un peu cons, mais aussi bâclés, longs et pas drôles. Raison de plus pour ne pas bouder son plaisir quand on en découvre un qui tient la route.
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