Un film nécessaire et poignant... Dénonciation forte de l'excision. Le melting-pot londonien charme autant que les images colorées de l'Afrique de l'est, vue dans sa beauté et son horreur... On en ressort ému, bouleversé, enrichi et avec de quoi réfléchir.... Un long combat devant....
Cette fiction (biopic ?) est affreusement académique avec un scénario d'une platitude phénoménale malgré un sujet en or massif. L'histoire qu'on nous conte reste anecdotique, sans jamais s'élever à l'universalité. Le choix de la musique, pompeuse, omniprésente et rouleau compresseur, achève toute subtilité entrevue. Seule l'actrice principale épice le film par son unique présence.
Bien que je ne supporte pas l'actrice Sally Hawkins (second rôle omniprésent) je me suis laissée tenter par le destin extraordinaire de ce top model venu d'ailleurs qui défendit et défend toujours la cause des femmes mutilées par l'excision. Fleur du Désert tombe rarement dans le pathos et Liya Kebede porte à merveille ce film touchant voire même poignant. Une bonne claque qui fait réfléchir.
« Fleur du désert » commence plutôt bien. Loin du plaidoyer larmoyant attendu, le film présente au contraire une réelle volonté de raconter une histoire, le milieu social s'avérant plutôt bien retranscrit et les différentes répliques fort efficaces. Hélas, comme l'on pouvait s'en douter cette impression ne dure qu'un temps et rapidement les bons sentiments refont surface, peu aidés qui plus est par un montage particulièrement peu convaincant. C'est bien gentil de vouloir éviter les narrations linéaires, mais si c'est pour nous imposer les déboires d'une jeune enfant pendant presque une demie-heure si l'on accumule les trois séquences (apparaissant environ à chaque tiers du film) alors que celles-ci pourraient être torchées en dix minutes, l'intérêt est extrêmement moindre pour ne pas dire un peu pénible. Pourtant, et même s'il faudra également faire abstraction de la superficialité avec laquelle est traitée le monde de la mode (il faut dire que ce n'est pas évident du corps à une telle activité), il faut reconnaître à l'oeuvre une réelle sincérité dans son propos faisant qu'il est au final quelque peu compliqué de la rejeter totalement. De plus, le film peut compter sur un atout majeur trop souvent sacrifié par les films d'aujourd'hui : ses seconds rôles. En effet, que ce soit la toujours aussi délectable Sally Hawkins dans un numéro et un personnage sur mesure sans oublier un Craig Parkinson tout droit sorti de « Coup de foudre à Notthing Hill », l'excellent Timothy Spall ou encore la trop rare Juliet Stevenson, tous apportent à leur manière un réel supplément d'âme à un film qui eût sans doute été nettement moins agréable à suivre en leur absence. Bref, c'est du cinéma sans grande surprise et même un peu facile, mais dont il n'est toutefois pas interdit de se priver, ne serait-ce que pour le charme et le talent de ses interprètes : ce n'est après tout pas si courant pour ne pas être signalé.