Si Sleep Dealer est loin d'être un chef d'œuvre, avec trop peu de moyens, des longueurs et des insuffisances, il n'en est pas moins attachant. Le jeune Memo a des choses à raconter, et la façon dont il gère l'injustice de sa situation est poignante. Il trouve sur sa route la belle Luz, qui va le prendre sous son aile - non sans raison - pour le faire entrer dans le monde connecté. Ce qui est plaisant dans le film, c'est la fébrilité qu'il dégage. Il aborde ainsi des thèmes lourds, extrêmement lourds même, comme l'emprise américaine sur le Mexique, le contrôle des ressources par les puissants, la réalité virtuelle, etc... sous l'unique point de vue du "faible", ou presque, avec beaucoup de naïveté et d'innocence. Il tire ainsi le film vers l'humanité des personnages, contrastant avec le rudesse technologique des puissants. Il n'y a pas grand chose de révolutionnaire là-dedans, mais pour un premier film mexicain, de bien belles idées, qui compensent plutôt pas mal la faiblesse relative des acteurs (et de leurs doubleurs puisque je l'ai vu malheureusement en VF !!), des SFX ou du montage. Pour moi, un bon petit film, parfait pour vos voyages en train.