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    Tengri, le bleu du ciel
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Tengri, le bleu du ciel" et de son tournage !

    Le Kirghizistan, un pays entre tradition et modernité

    Peuplé depuis le XVème siècle par un peuple nomade turc, le territoire kirghize fut intégré en 1876 à l’empire russe, puis à l’URSS. En 1991, les premières élections libres ont lieu, au cours desquelles Askar Akaïev est élu, avant que ne soit proclamée l’indépendance du pays la même année suite à la chute de l’URSS. La capitale est rebaptisée de son nom pré-soviétique, Bishkek. En 2005 les observateurs de l’OSCE dénoncent des élections frauduleuses qui entrainent des troubles et manifestations visant à destituer le président. C’est la révolution des tulipes. Les kirghizes forment une société nomade, même si, dans les années trente, suite aux politiques de collectivisation de la terre, nombre d’entre eux deviennent sédentaires. Si une grande partie de la population vit toujours de l’agriculture à la campagne, une autre s’est urbanisée et continue à aller faire ses études supérieures à Moscou. Il n’existe pas moins de quarante tribus au Kirghizistan. Bien qu’elle s’adapte moins bien à la société contemporaine, l’appartenance tribale, transmise par le père a une véritable importance sur l’identité de chacun. Représentée sur le drapeau national et véritable symbole du pays, la yourte, conçue en

    toile de feutre, représente véritablement l’âme des peuples d’Asie Centrale. Egalement au coeur de l’art et de la tradition kirghize se trouve le cheval. Qu’il soit le seul moyen de transport dans des contrées peu accessibles, au coeur de jeux et fêtes équestres populaires ou encore élevé pour son lait, le cheval occupe une place importante dans la culture kirghize. Transmis et enrichi depuis plusieurs siècles, le répertoire kirghize met en scène de nombreux héros mythologiques. Le folklore kirghize se distingue notamment par l’épopée Manas (comparable à l’Odyssée) et les poèmes mélodiques improvisés qui font l’objet de joutes oratoires entre les participants.

    Passionnée par l'ailleurs...

    Marie-Jaoul de Poncheville a créé avec François Truffaut la maison d’édition 5 Continents, puis sa maison de production Lungta Production. Elle en a ensuite profité pour tourner des longs et moyens-métrages documentaires toujours dans et surtout sur des pays lointains tels que Yonden en 2002, tourné en Mongolie, La Projection, tourné au Mali, en 1999, ainsi que des long-métrages de fiction comme Lung Ta les cavaliers du vent en 1990, Molom, conte de Mongolie en 1995 et enfin, Tengri, le bleu du ciel.

    La vie de nomade

    Tourner dans un pays si exotique peut parfois offrir des expériences de tournages inoubliables. Ce fut apparemment le cas sur Tengri, le bleu du ciel , où la réalisatrice a pu partager la vie des nomades: "Ce qu’il y avait d’extraordinaire, c’est que nous étions dans un vrai camp de nomades avec lesquels nous vivions au rythme de leur quotidien, bêtes comprises. Ils nous faisaient partager leur repas et leur boisson nationale faite du lait de jument fermenté. Ils ont joué dans le film avec beaucoup de sérieux, en se mélangeant tout naturellement avec les acteurs. Ils prenaient leur rôle très au sérieux."

    Des acteurs faciles à diriger

    Malgré les conditions climatiques parfois extrêmes, la réalisatrice confie la chance qu'elle a eue de pouvoir travailler avec des acteurs aussi doués, ce qui a largement contribué à rendre le tournage des plus agréables : "Les conditions de tournage avec les acteurs et les équipes techniques kirghizes étaient idéales. Lors des castings, j’ai auditionné un nombre impressionnant d’excellents artistes professionnels formés par l’Ecole Nationale de Théâtre. Je crois qu’il s’est véritablement passé quelque chose entre les acteurs choisis, l’histoire et moi. Ils m’ont donné quelque chose de rare, d’intime, de pur, venu du plus profond d’eux-mêmes. Je n’ai souvent fait qu’une prise tant ils étaient tous intensément dans le jeu et dans le film. Cela a d’ailleurs été la seule chose constante du tournage, la gaieté, la gentillesse et la solidarité des acteurs et des bergers quand nous étions épuisés. Ils nous recueillaient dans leurs yourtes et nous réchauffaient. Là, les acteurs s’en donnaient à cœur joie et nous mimaient les scènes qu’ils venaient de jouer - version comique - et nous mourions littéralement de rire."

    Un tournage difficile

    Les conditions de tournage ont été très difficiles, notamment à cause du climat changeant de la région explique la réalisatrice: "Les conditions climatiques étaient extrêmes : on mourait de froid ou de chaud. Neige, pluie, tempêtes, le temps pouvait changer en quelques minutes. Il nous arrivait de tourner les scènes d’intérieur dans les yourtes alors qu’il neigeait. Nous étions sans chauffage, gelés. Il n’y avait pas de routes dans la montagne. Dès qu’il pleuvait ou neigeait, nos voitures dérapaient dangereusement…"

    Le choix du Kirghizistan

    Marie-Jaoul de Poncheville explique pour quelles raisons son choix s'est porté sur ce pays: "Le Kirghizistan, était pour moi un théâtre du réel pour tourner cette histoire : un des pays les plus pauvres du monde, zone de passage et d’exil, no man’s land, terre d’errance. Il offrait une concentration unique de ressorts dramatiques tant sur le plan politique que sur le plan social. C’est en partie ainsi que l’idée du film est née."

    Un film universel

    La réalisatrice explique les raisons de la portée universelle de son film: "C’est un film universel : économie, situation des femmes et écologie, trois thèmes essentiels pour l’avenir de la planète. Au Kirghizistan nous sommes dans un microcosme qui permet à ces problèmes d’éclater dans toute leur âpreté, dans une nature austère et somptueuse où la faune, la flore, l’eau - richesse principale du pays - les femmes et les hommes sont en danger. Mais la portée politique de ce film, c’est aussi le rapprochement entre la France et le Kirghizistan. Lors de la première à Bishkek, tous les jeunes étaient fous de joie. “Vous parlez de nous en France ?”, “Nos problèmes intéressent les Français ? ”, demandaient-ils. C’était très impressionnant, très émouvant... Depuis le tournage, une association franco-kirghize, l’AKFA, a vu le jour à Paris et organise des événements culturels pour mieux faire connaître ce pays, la jeunesse de ce pays. C’est toute cette jeunesse, toute cette énergie, toute cette gaieté que l’on retrouve aussi dans le film : clins d’œil, éclats de rire, regards complices, bouches moqueuses..."

    Les thèmes sociaux abordés par le film

    "C’est avant tout l’histoire d’un homme qui a tout perdu et qui cherche à reconstruire sa vie. Un homme qui, à peine arrivé en France, se retrouve renvoyé dans son pays : que faire quand on se retrouve aussi violemment face à ce que l’on a fui ? Vivre ou se laisser mourir...? C’est hélas le sort de milliers de personnes aujourd’hui, des héros contemporains qui affrontent mille dangers pour revenir au point de départ. Bien évidemment j’aborde la situation des femmes : leur situation familiale, économique, matrimoniale, toutes régies par les traditions et par les hommes. Si les femmes transgressent ces règles, elles n’existent plus. Ne plus exister dans cette culture, signifie mourir, sans autre alternative. Enfin, je parlerai de la pollution. Aux friches et ruines industrielles, chinoises et russes, qui s’écroulent dans les sols et dans les eaux succèdent des paysages de désolation où la vie a bien du mal à reprendre ses droits : droits en général, droits de l’homme, droits du vivant, difficiles à défendre entre les lois des tribus et les lois des mafias locales...." (Marie-Jaoul de Poncheville)

    Une histoire d'amour?

    La réalisatrice parle des différents thèmes abordés par le film: " Tengri, le bleu du ciel est certes une histoire d’amour mais les thèmes comme l’absence, la séparation, le chagrin, la violence, la solitude sont autant d’épreuves abordées dans le film. Une fois surmontées, elles donnent du sens à la vie au-delà du simple sentiment amoureux et par-delà la douleur. En faisant des films et plus particulièrement « Tengri », je me redonne de l’espérance, une espérance à partager... avec les autres, avec le monde."

    Adaptation

    Le film est inspiré du roman Djamilia de Tchinguiz Aïtmatov, paru en 1958 et traduit en français par Louis Aragon.

    Signification du titre

    "Tengri" est le Dieu du ciel dans la mythologie turque et renvoie au ciel bleu que l'on peut observer à maintes reprises dans les paysages du film. La réalisatrice explique : " Tengri, c'est la divinité des nomades d’Asie Centrale (de Iakoutie ou de l’Altaï qu’ils soient d’origine turque ou mongole) et signifie : le bleu du ciel, l’infini, en quelque sorte, le vide intersidéral. Sous l’autorité de Tengri se trouve une foule d’esprits supérieurs, naturels ou mauvais qui agissent sur les hommes, des esprits que les chamanes doivent concilier pour préparer le voyage des êtres humains vers l’infini".

    Récompenses

    Le film repart du Festival du film de Sarlat avec le Prix Coup de Coeur du public et remporte également le Prix du Public au Festival Du Film de Cabourg et le Grand Prix du Festival International du Film de Tunis 2009.

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