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velocio
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2,5
Publiée le 6 mai 2010
Le Kirghizistan est un pays musulman devenu indépendant après l'éclatement de l'URSS. A priori, un islam tribal assez tranquille, mais, malheureusement, la proximité de l'Afghanistan et de l'Iran pourrait changer la donne à plus ou moins brève échéance. "Tengri, le bleu du ciel" a été tournédans les steppes et les montagnes de ce pays par la réalisatrice française Marie-Jaoul de Poncheville, avec des comédiens locaux. L'histoire est simple : une jeune femme vivant dans un jaïloo (pâturage d'été, les habitations étant des yourtes), mariée à un soldat islamique, s'enfuit avec un autre homme. Le film aurait pu être très réussi. Seulement voilà, il ne suffit pas de faire tourner sa caméra face à des paysages grandioses et à des personnages hauts en couleur pour faire un vrai film de cinéma. Certes, il y a 4 ou 5 scènes où percent une certaine tension ou une émotion palpable, mais, le reste du temps, ça reste très plan-plan, hésitant entre documentaire, conte et fiction. Au bout du compte, ce film d'une heure et demie parait durer beaucoup plus longtemps ! Un point positif concernant la musique : on évite Bruno Coulais et on a droit à quelques beaux moments de musiques locales.
J'ai toujours aimé ce genre de film entièrement dépaysant, souvent honnête et épris de liberté... Le début du film est prometteur avec des plans vraiment superbes et un réalisme qu'on ne peut nier. Un beau voyage au Kirghiztan. Le quotidien dans une région déserte n'est pas facile notamment pour les femmes sous l'emprise des hommes. Une épouse délaissée va donc s'éprendre d'un autre qui à une expérience du voyage qui la fait évidemment rêvée. Le film perd de son intérêt après la fuite des deux amants. En effet le film s'enfonce dans une longue et ennuyeuse fuite où on voit les amants chevauchés, dormir, chevauchés, rirent parfois... Où tout repose sur le petit suspense qui est de savoir si le mari bafoué et ses amis vont les ratrapper. L'intérêt se perd tant la seconde partie est dénuée de rythme et vide de propos. Dopmmage ça aurait peu être encore mieux.
Marie-Jaoul de Poncheville, dont on connaît l'engagement auprès du peuple tibétain, nous entraîne cette fois au Kirghizistan, cette ancienne république soviétique aux confins de l'Asie centrale dont nous ignorons à peu près tout. Nous y faisons la connaissance d'un groupe de nomades qui vit sous la yourte au rythme de ses troupeaux. La petite communauté va être bouleversée par l'arrivée de Témür, ancien pêcheur de la mer d'Aral, qui a perdu travail et famille à cause de la pollution et de l'assèchement de ladite mer. Après une tentative européenne, il est arrêté à Calais et "retour à la case départ", comme il le dit lui-même. Sa rencontre avec Amira scelle son destin. Mais la jeune femme est mariée à Shamshi, absent la plupart du temps pour aller soutenir les combattants islamistes d'Afghanistan. Et même si les nomades kirghizes s'arrangent volontiers avec les lois de l'islam en ce qui concerne la vodka ou les petits trafics avec les mafias locales, ils ne plaisantent pas avec "l'honneur" masculin. La place de la femme dans cette société est celle d'une esclave des hommes qui, à l'occasion, meurt sous leurs coups. Pour Amira et Témür, la fuite est la seule solution. Entre rejet, violence, trahison, poursuite et soutien de quelques amis bienveillants, ils traversent des montagnes somptueuses mais hostiles, des lieux encombrés des ruines industrielles du défunt empire soviétique, se confient à des "passeurs" avant d'apercevoir l'espoir d'une vie nouvelle dans le salut amical d'une jeune femme et de son enfant sur un sommet enneigé. Ce film est tout simplement beau, malgré la gravité du propos. Les chants traditionnels soulignent l'action avec une force envoûtante et la photographie est superbe. Le personnage d'Amira rayonne de vitalité et d'énergie, d'amour de la vie sous toutes ses formes en dépit des frustrations et du poids écrasant de coutumes violentes envers les femmes.