Scorcher est un petit film catastrophe ma foi pas très distrayant, que j’ai surtout regardé pour son casting, mais qui, comme souvent pour le genre dans le registre du DTV, est fade et sans grande saveur.
D’abord le casting en question est clairement sous-exploité. Ainsi Hauer apparait dans un second rôle pour quelques minutes seulement, et ne présente aucun intérêt. Alors certes le peu de temps qu’il apparait il a l’air de s’en désintéressé comme de sa dernière chemise, mais peut-être qu’il aurait aussi fait plus d’effort s’il avait été mieux utilisé. John Rhys-Davies nous ressert son éternelle tambouille pour DTV, c'est-à-dire qu’il incarne un énième scientifique. Bon, comme souvent il reste correct, mais vraiment sans plus. Dacascos essaye de surnager avec, lui aussi un énième rôle de militaire. N’ayant guère à mettre à profit ses atouts, notamment martiaux, il se débrouille comme il peut mais est loin de sa meilleure forme lui aussi. Finalement ce sont peut-être les rôles féminins qui paraitront les mieux soignées, mais joué de manière assez inégale. A noter la présence surprenante d’un Bailey qui a bien vieilli depuis Police Academy.
Le scénario a plusieurs lacunes. D’une part il propose une histoire catastrophe mal maitrisée. Passons sur les idées pseudo-scientifiques qui la nourrissent, elle se disperse de trop (en fait il n’y a presque rien en matière de catastrophe passé 15 minutes, le film se concentrant sur tout autre chose), et elle est molasse. Je suis désolé, mais passé le quart d’heure là encore, le film s’enfonce dans des dialogues longuets, des relations entre personnages d’une fadeur sans nom, et ne retrouve un peu de souffle que dans la dernière partie, qui n’est pas non plus démentielle de tension et de suspens (d’ailleurs il y a un grand moment de n’importe quoi). En fait Scorcher est un produit roublard qui ne joue pas le jeu, en mentant sur ce qu’il est réellement, et en n’offrant clairement pas au spectateur ce qu’il est légitimement venu voir.
La réalisation ne présente aucun intérêt. Tout ce qui est bien est gentiment piqué ailleurs (la scène volée à Daylight est juste hallucinante de ressemblance), et tout le reste (95 pourcent du film quand même) est sans saveur. Manque d’ambition totale, rythme mou du genou, caméra fainéante qui ne cherche jamais à surprendre par quelques audaces esthétiques, c’est relativement propre mais c’est paresseux et sans âme. La photographie n’est pas en reste. C’est laid, banal, attendu, et les décors sont très en-dessous de ce que j’imaginais. D’ailleurs un gros morceau du film se passe dans un sous-sol composé d’une galerie. Ne vous attendez absolument pas à une surprenante ballade dans un Los Angeles post-apocalyptique, car la déception risque d’être sévère. Alors comme je le disais les scènes de destruction sont aimablement repompées, elles sont peu nombreuses (et très rapides, même pas 5-6 minutes misent bout à bout) et la conclusion est très médiocre. En clair rien de ce coté là non plus (ca commence à faire !). Un effort a été fait sur la musique pour donner un peu d’épique à ce film, mais forcément, étant donné la piètre qualité du reste, l’effet tombe à plat.
En somme Scorcher c’est un mic-mac de pleins de films catastrophes bien meilleurs auxquels je renvoie sans problème plutôt qu’à ce téléfilm bien médiocre, qui ne pourra attirer que par son casting intéressant (mais finalement nettement en-dessous à l’écran). Il n’a aucune vraie qualité à faire valoir, et il y a des défauts vraiment plombant. En conclusion il est tout à fait dispensable, il ne mérite pas 1 heure 25 de perdue.