2 ans auparavant « Hancock » m’avait épaté, « Kick ass » lui, m’a carrément bluffé ! Je ne m’attendais pas vraiment à ça, ce à quoi j’ai eu droit a été bien au delà de toutes mes espérances, j’étais très loin d’imaginer que le sujet des super-héros allait être abordé sous cet angle. Dès l’intro, le film annonce le ton, dès la première scène même on sait à quoi on a affaire, on est averti au cas où l’on ne serait pas le public adapté, c’est à dire trop jeune, trop sérieux ou trop sensible. De l’humour décalé un peu trash, le personnage principal un adolescent de tout ce qu’il y a de plus banal, qui nous expose ses points de vue sur les comics, ses interrogations, son mal-être, ses ambitions, puis qui nous présente son milieu, son entourage, une scène mystérieuse qui annonce une histoire à venir, et enfin une autre scène avec des personnages inattendus, tout est là, dressé devant nous en 12 minutes chrono, pas besoin de tergiverser, et ça déjà, ça me plaît ! On rentre ensuite dans le vif du sujet, et là il faut bien s’accrocher car le réalisateur n’est pas là pour faire dans la demi-mesure, ce qui doit arriver arrivera forcément, oubliez les comics où les impressionnants combats se soldent par de simples petites égratignures et quelques bleus, au pire de grosses blessures dont on n’apercevra que la douleur vu que le sang est un sujet tellement tabou. Ici ce n’est pas du gore à proprement parler, mais c’est juste le minimum de crédibilité visuelle que de tels massacres doivent avoir. L’histoire défile à un rythme effreiné, bien écrite, riche en rebondissements, donnant lieu à des situations cocasses qui nous laissent hilares devant notre écran, on ne sent pas du tout les 2 heures passer. La manière avec laquelle tout ça est filmé, tellement variée, si bien adaptée à chaque situation, avec cette fameuse scène à la première personne au sommet qui ravira en particulier les amateurs de jeux vidéos, s’affranchit des quelques rares lacunes scénaristiques qu’il peut y avoir et nous les fait oublier avec brio. En bonus, la bande son qui l’accompagne est un pur régal, avec en apothéose cette scène entièrement rythmée par Ennio Morricone qui nous échauffe de la meilleure des manières possibles pour la fin tarentinesque qu’elle annonce, c’est du grand art ! Le cinéma du début des années 2000 est marqué par la multiplication des films de super-héros. Beaucoup d’entre eux, à force de croire que les pouvoirs des effets spéciaux à tout va à eux seuls suffiraient à leurs succès se sont cassés la gueule, ce film, lui, avec très peu d’artifices et sans aucune chimère a plutôt focalisé sur un bon scénario, de l’originalité, de l’intelligence et une qualité de réalisation exceptionelle. Avec tout ça réuni « Kick ass » a litérallement réussi à leur botter le cul à tous !