Trailer Park of Terror c’est tout d’abord un malentendu. Se donnant des airs de revenge-movie tout droit sorti des seventies, il commence dans un parc à mobil-homes et caravanes, où au cours d’une altercation avec des rednecks, le fiancé de Norma (Nichole Hiltz), une jeune femme, se fait accidentellement assassiner. Impuissante, elle s’enfuira et tombera juste après sur un curieux bonhomme qui lui donnera les armes pour se venger, ce qu’elle s’empressera de faire, bouclant cette vengeance au bout d’un quart d’heure de pellicule.
On se demande, du coup, ce que pourra nous proposer le film, le but étant atteint dés le début. En réalité, tout cela n’était qu’une présentation du parc ainsi que de la raison pour laquelle ses occupants ont été tué, ceux-ci voulant prendre leur revanche lorsqu’une bande de délinquants juvéniles et leur accompagnateur s’y perdront au cours d’une nuit, près de trente ans plus tard.
Bref le manque d’originalité se fait ressentir, le film rappelant La Maison des 1000 morts de Rob Zombie, reprenant une histoire similaire ainsi que la plupart des ses codes, que ça soit l’accueil chaleureux et dérangeant des occupants, de même que leur côté péquenot sudistes, et saupoudré d’une bonne dose de rock et de sexe, sans oublier le gore grand-guignol et l’humour noir déjanté.
Malgré tout ce pompage et un côté beaucoup trop prévisible, la sauce prend plutôt bien, le film étant plutôt bien rythmé et sans répits, et l’on suit tout ce bain de sang avec intérêt, même si quelques scènes de torture s’avèrent inutilement longues, donnant une légère impression de remplissage.
Rob Zombie avait fait un film culte avec La Maison des 1000 morts, mais surtout avec sa suite The Devil’s Rejects, le premier étant un peu brouillon, et il fallait s’attendre à ce qu’il engendre divers clones. Trailer Park of Terror en est un digne enfant, remplissant son objectif avec honneur, et même s’il ne nous offre pas une fin mythique sur fond de Lynyrd Skynyrd, s’avère être une bonne référence pour les amateurs du genre, et a toutes les chances de devenir culte. Etant légèrement brouillon tout comme La Maison des 1000 morts, et laissant beaucoup de points d’interrogations (que fout Norma encore là avec les zombies des personnes qu’elle a tué ?), on espère d’autant plus une suite qui nous éclairera un peu plus sur cette bande de zombies dégénérés.
Mention spéciale pour le gratteux portant la croix sudiste et rythmant le film du haut de sa tour avec sa guitare électrique.