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    Les Cendres du temps - Redux
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    34 critiques spectateurs

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    lorenzo fly
    lorenzo fly

    23 abonnés 813 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 21 avril 2012
    "Les cendres du temps" est un film au scénario complexe découpé en plusieurs parties qui s'emmêlent entre elles. On reconnaît néanmoins bien là le style de Wong Kar Wai avec ces moments de poésie et magie qui lui sont si caractéristique. C'est un film qui pousse à la réflexion et qui fait mouche au final néanmoins le style de la narration ne plaira pas à tout le monde!
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 30 mai 2013
    Rétrospective Wong Kar Wai au Champo
    L'occasion de combler mes trous dans la filmographie du maître hongkongais dont les films m'intriguent sans toujours me convaincre.
    J'avais - évidemment - adoré "In the mood for love" mais je n'avais pas compris grand-chose à "2046" - que j'ai pourtant vu deux fois - et ai été franchement déçu par "My raspberry nights".
    Adapté d'un roman de Jin Yong intitulé "La légende du héros chasseur d'aigles" "Les cendres du temps" est un film de sabre chinois, un style que le réalisateur a récemment retrouvé avec "The Grand master"
    Ce film maudit tourné en 1994 et sorti dans une version non autorisée a été totalement remastérisé et remonté par Wong Kar Wai en 2008.
    La nouvelle version "Redux" qu'il en a tiré est, paraît-il, beaucoup plus compréhensible que l'original. Pourtant je n'y ai rien compris.
    Et c'est tout le problème avec Wong Kar Wai. Ce peintre époustouflant ne se contente pas - comme Kim Ki Duk par exemple - de livrer des plans d'une stupéfiante beauté. Il les noie dans des scénarios d'une complexité rebutante, alourdis par des flash backs innombrables et une voix off envahissante. Au point que parfois, on se demande si le projectionniste n'a pas inversé les bobines.
    Du coup, faute de n'y rien comprendre, on en est réduit à admirer quelques plans : le jeu des reflets d'une cage à oiseaux, un incendie, la beauté de Carina Lau sur son cheval.
    Henrico
    Henrico

    165 abonnés 1 330 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 30 octobre 2010
    Si certains conformistes ont acclamé béatement ce film, c’est qu’ils ont peu de respect pour les autres œuvres asiatiques qui depuis deux décennies nous ravissent tant par leurs efforts mêlant recherche en vraisemblance scénaristique et en lyrisme visuel. Dans ses Cendres Du Temps, Wong Kar Wai se complait dans une débauche d’exploits visuels qui ne reflètent que les dérives d’un cinéaste mégalomane qui se croit dispensé d’approfondir tout effort visant à présenter de manière logique et organisée ce fourre tout de légendes chinoises.
    Scorcm83
    Scorcm83

    103 abonnés 508 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 décembre 2014
    Déjà mieux que In the Mood for Love, ça c'est dit ! Je ne sais cependant pas quoi juger, le film ou cette version particulière ? Une chose est sûre, la colorimétrie dorée employée est je trouve beaucoup plus belle et classe que celle d'origine, plus rougeâtres. Les apports du numérique font leur effet et il est vrai que si le film a bien une qualité, c'est son esthétique. La photo est sublime et certains plans frôlent la perfection.

    Cependant, le récit et la narration sont encore une fois traités de manière extrêmement déstabilisante. Il ne faut pas s'attendre à un film de sabres classiques, même si les combats ont leur charme, mention spécial au premier long combat aux alentours des cinquante minutes, ceux ci restent rares et bizarrement rythmés.

    Le rythme en effet, est sans doute la chose avec laquelle j'ai le plus de mal dans le cinéma de Wong Kar Wai, c'est à dire que tout est réuni pour faire un bon film, mais il se perd dans des baisses de régime assez hallucinantes qui peuvent pousser à l'ennui, le tout n'étant pas aidé par cette narration décousue et difficilement compréhensible. Le scénario possède du bon et du moins bon, par moins bon je parle de l'éternel sujet de l'amour perdu.

    En clair, Les Cendres du Temps reste une bonne surprise après un In the Mood for Love difficilement digérable, c'est un film à voir la tête reposée, prêt à une oeuvre lente et esthétisée, mais dont l'expérience reste tout de même plaisante, en partie grâce à une bonne BO et à de très bons acteurs !
    WardStradlater
    WardStradlater

    54 abonnés 469 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 29 mai 2012
    Malgré une profusion d'images et de couleurs plus magnifiques les unes que les autres, et malgré un scénario qui se veut interrogateur, l'ensemble est trop redondant et manque cruellement de dynamisme. Ça passe ou ça casse.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 5 septembre 2018
    L’œuvre de poésie, de mélancolie et d’esprit m’a envoûté, je n’arrive pas à m’en détacher de l’intensité d’émotion que j’ai ressentie jusqu’à refermer paisiblement le chapitre final, pour le plus beau visuel du cinéma de Wong Kar Wai avec ces séquences d’image de combat à l’épée furtif où la caméra fixe au ralenti, efficace et sanglante pour rappeler la splendeur du paysage de la nature comme dans les bandes dessinées asiatiques, c’est magnifique et originaux pour son époque réalisé. Des personnages sortis tout droit d’un roman chinois s’appelant par leurs noms philosophiques attribués, l’essentiel de la complexité de l’âme humaine, de la psychologie sur la crise d’identité d’un être troublé atteint par le syndrome de la tristesse profonde ancré, amoureuse mélancolique, sa distinction scindé en une double personnalité, intrigante Maggie Cheung, homme et femme, qui joue Murong yin et yang. Les symboles d’idéogramme jouant sur les consonances de jeux de mots en défilé de générique, je suis tombé sous le charme de ce chef-d’œuvre majeur peu accessible à tous mis en scène par ce grand cinéaste.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 082 abonnés 3 968 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 2 mars 2012
    Je suis loin, très loin d'être un fan de Wong Kar Wai, en fait ses films (pas tous, mais certains) m'emmerdent pas mal je dois dire, c'est trop esthétisé, ça m'énerve, j'ai l'impression de voir une pub pour un parfum, et la narration je ne la trouve pas forcément toujours très fluide, mais dans les films de lui que j'aime. Enfin bon, j'ai regardé ce film surtout parce que c'était un Wu Xia Pian, enfin je le croyais au départ, parce qu'en réalité des combats il y en a très peu.
    J'ai apprécié ce film et même beaucoup, et ceci pour plusieurs raisons déjà comme ses autres films l'image a une teinte tout sauf naturelle, mais là, c'est tellement marqué, tellement abusé, et surtout j'ai trouvé ça tellement maitrisé, que j'ai été conquis, cette image est la plus belle photographie couleur que j'ai pu voir depuis un bail, c'est juste sublime, il y a un jeu sur les couleurs, sur les ombres, et on arrive à sentir le vent qui parcourt les vêtements, ah non c'est vraiment du très très beau travail, c'est vraiment sublime, aucune faute de goût, et ça met directement dans l’atmosphère.
    Après l'histoire possède de très beaux moments, je pense à la fin pleine de nostalgie, de mélancolie, et puis la mise en scène vient sublimer cette histoire, c'est comme toujours chez le réalisateur très charnel, et il parvient à filmer ces histoires d'amours contrariées.
    Après j'avoue avoir été perdu entre le nom des différents personnages, et le lien entre les différentes histoires je ne l'ai pas trouvé forcément clair, j'aurai dû faire un schéma et quelque part ils se ressemblent tous avec leurs cheveux long et leur moustache.
    Pour moi c'est un beau film, vraiment sublimé par la mise en scène et la photo qui est de toute beauté, et qui véhicule des thèmes forts. Les rares combats très esthétisés eux aussi, s'insèrent parfaitement dans le film et arrivent à être très dynamique, bien qu'ils soient tout au ralenti, très beau.
    Un bon film.
    willyzacc
    willyzacc

    78 abonnés 1 544 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 27 mai 2014
    Une esthétique très spéciale pour un film qui sort complètement des sentiers battus. Autant le dire carrément je n'ai rien compris à tout ces flash-back et voix off qui annoncent des faits plutôt obscurs. Quelques séquences sublimes de sabre.. mais j'ai trouvé le film bien trop long et incompréhensible. Spécial, peut-être plus facile après une deuxième vision?
    selenie
    selenie

    6 285 abonnés 6 191 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 18 septembre 2008
    Déçu, très déçu...
    La trame générale dépeint petit à petit la solitude d'un homme froid et cynique à travers plusieurs tableaux plus ou moins réussis. Les différentes histoires sont trop découpées et sans liens solides. Le spectateur ne peut être que perdu devant cette mosaïque d'histoire dont le montage est semble plutôt approximatif. Mais le film est impressionnant tant par la maitrise de la mise en scène que par les décors époustouflants qui ne sont pas sans rappeler les peintres impressionnistes.
    Gonnard
    Gonnard

    242 abonnés 1 930 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 12 août 2013
    Un film qui ravira les esthètes. L'ambiance musicale et la photographie sont de qualité et plongent le spectateur dans une sorte de Chine atemporelle correspondant exactement à l'image traditionnelle que l'on s'en fait en Occident. Après, il y a aussi une histoire ou plutôt un faisceau d'histoires qui s'enchevêtrent pour finalement converger. La construction scénaristique est plaisante sans être vraiment passionnante. Surtout, j'ai eu du mal avec les personnages. Les admirateurs d'arts martiaux en seront pour leurs frais, Wong Kar-wai use et abuse des ralentis, sacrifiant le ballet martial sur l'autel de l'esthétisme. Pas exceptionnel mais tout de même appréciable, "Ashes of Time" ne marquera donc pas profondément l'histoire du cinéma.
    maxime ...
    maxime ...

    245 abonnés 2 069 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 septembre 2016
    Les cendres du temps est sans doutes le film le plus étincelant et le plus pure que j'ai vu en cette année mais à contrario son rythme décousu m'a aussi laissé de coté, en soit tout un paradoxe ! Les images sont élevés et charme de la manière la plus surréaliste possible. On en prend plein les mirettes mais j'ai malheureusement bien peiné à cerner son contenu, le partit prit de tourner ce film d'époque tel une chronique m'a totalement désarçonné en même temps qu'il m'a séduis ... Je me suis rappelé aux - bons ? - souvenirs de Lost Highway du fantasque David Lynch ! On ne ressort pas insensible à cette épreuve, un moment fort et désappointant. C'est aussi ce pourquoi j'aime le cinéma !!
    Cluny
    Cluny

    75 abonnés 593 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 octobre 2012
    Wong Kar Wai a mis deux ans pour réaliser "Les Cendres du temps", entre 1992 et 1994. Ce premier film de sabre tourné entre Hong Kong et la Chine Populaire a largement dépassé le budget, et s'est avéré d'une complexité folle à produire. Comme il existait plusieurs versions du montage qui circulaient à travers le monde, Wong Kar Wai a décidé de le reprendre afin d'en arrêter une version définitive qui a été présentée à Cannes en 2008. Il a expliqué ainsi les écueils de sa démarche : "Il est difficile d'envisager un rêve qui a plus de quinze ans sous un nouveau jour. Les nouvelles technologies ont été d'une grande efficacité la plupart du temps, mais pas toujours. J'ai essayé d'éviter de revoir le film à travers le prisme des expériences et des évolutions que j'ai traversées depuis cette époque".

    N'ayant pas vu la première version des "Cendres du temps", il m'est difficile de ne pas le regarder à la lumière de mon admiration pour ses trois dernières oeuvres, et de jouer à repérer ce qui annonce les errances de M. Chow ou de Lizzie. Il n'est pas étonnant que ce film à gros budget, coproduit avec la Chine continentale, ait été un échec commercial retentissant ; si le public venait pour voir un film de Wu Xia Pian, qui plus est adapté d'un roman de l'auteur populaire Louis Cha, on comprend qu'il ait été désarçonné par cet ovni à des années lumières des classiques du genre, de Tsui Hark, Ching Siu Tung ou Chang Cheh.

    Car on est clairement dans l'univers de Wong Kar Wai, aussi bien en ce qui concerne la photographie (de Chris Doyle, of course) que la narration, même si certains effets agacent tant ils sont voyants, alors qu'ils envouteront plus tard dans "In the Mood for Love" ou "2046" par leur discrétion aérienne. Mélangeant du 35 mm, du 16 et même de la vidéo, l'image est souvent saturée, proche parfois de la vision infrarouge, et le recours aux filtres systématique ; si on ne retrouve qu'épisodiquement les compositions savantes de ses films à venir (la maison de Maggie Cheung vue à travers une fenêtre ovale), les choix radicaux de cadrage pullulent : images obliques, reflets dans une marre, très gros plans sur les visages à la longue focale, et le recours au ralenti-accéléré lié à un montage syncopé qui transforme les combats en abstractions chorégraphiées, tout en les rendant difficilement déchiffrables.

    Même radicalité sur le plan narratif : si Wong Kar Wai découpe le film en cinq chapitres annoncés par des intertitres (Printemps, Eté, Automne, Hiver et Printemps, dix ans avant Kim Ki Duk !), il s'agit bien là de la seule concession à la fluidité du récit. Ellipses, voix off de différents narrateurs, flashbacks non annoncés, répétitions brouillent en permanence les repères temporels. Pourtant, à la différence des scénarios improvisés en cours de tournage de la plupart de ses films, Wong Kar Wai a du faire face à la contrainte de l'adaptation. Labyrintique et kaleidoscopique, le récit ne prend son sens que dans le dernier tiers du film, et il aura fallu s'accrocher durant la première heure pour essayer de repérer qui est qui.

    Mais après tout, les rebondissements factuels ne font que dresser la toile de fond des préoccupations éternelles de l'auteur de "My Blueberry Nights" : dans ce désert des Tartares, les personnages qui défilent chez Ouyang Feng subissent tous une forme de perte : la mémoire, la vue ou la dextérité ; de même, ils traînent tous des regrets et des occasions manquées, résumés par ces répliques : "Il faut parfois quitter un rêve pour comprendre qu'on l'aime" et "La mémoire est le pire ennemi de l'homme". Pour donner vie à sa galerie de personnages hallucinants (mention spéciale à Brigitte Lin qui incarne la schizophrénie), Wong Kar Wai a convoqué toute sa troupe : les deux Tony Leung, Maggie Cheung, Carina Lau, Leslie Cheung.

    S'il est un domaine où WKW n'avait pas atteint la fluidité de ses oeuvres ultérieures, c'est bien la musique. Là où les mélodies de Shigeru Umebayashi ou Nat King Cole imprimaient une pulsation ou suscitaient une évocation, celle de Frankie Chan ponctue pesamment l'action avec redondance.

    15 ans après, "Les Cendres du temps" reste un film qui se mérite (plusieurs personnes ont quitté la salle à ma séance du MK2 Quai de Loire), un peu comme certains films de Gus Van Sant, notamment "Gerry" auquel il m'a fait plusieurs fois fait penser par l'aspect quasi expérimental. Forcément moins abouti que ses films plus récents, il n'en est pas moins une oeuvre passionnante pour faire la jonction entre "As Tears Go by", "Nos Années sauvages" et "Chungking Express" (réalisé lors d'une suspension du tournage), et les oeuvres de la maturité.
    http://www.critiquesclunysiennes.com
    Pierre E
    Pierre E

    213 abonnés 665 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 octobre 2008
    C’est ce qui fait la force de Wong Kar-Wai, sa faculté de s’approprier n’importe quel genre cinématographique pour en faire des merveilles d’éblouissement. Dans LES CENDRES DU TEMPS – REDUX, le sable du désert est une étendue de paillettes d’or ; le ciel qui le surplombe, un abysse de bleu vertigineux ; chaque éclaboussure d’eau est une pluie de cristaux ; tout déversement de sang s’apparente à une longue et élégante étoffe de pourpre ; chaque mouvement de caméra est un périple vers cet univers où règne la démesure d’une violence baroque et magnifique, d’une rage de vaincre insatiable et d’une passion dangereuse. Réflexion sur le temps, l’espace et les sentiments ; conte de quatre saisons sensoriel, contemplatif de par sa sublimation (numérique) solaire et granuleuse, LES CENDRES DU TEMPS – REDUX réunit tout ce qui fait la puissance et la séduction formelle de l’éclatant cinéma du réalisateur, dans lequel chaque plan se doit d’être un tableau. C’est aussi ce qui fait oublier l’opacité du scénario, tout en sachant justement que dans un film de Wong Kar-Wai, ce sont ces zones d’ombre, cette grande part de mystère, qui envoûtent et fascinent, font de l’œuvre un chef d’œuvre.
    norman06
    norman06

    347 abonnés 1 667 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 10 septembre 2008
    Le montage est brillant, comme dans tous les films de Wong Kar Wai : flash-backs multiples, ralentis sublimes, images grandioses. WKW est tant un poète de l'écran qu'un technicien accompli, et on se doit de souligner le travail remarquable de ses collaborateurs attitrés, dont Christopher Doyle à la photo et Frankie Chan pour la partition musicale.

    Pour autant, ce projet épique, que l'on aurait mieux vu entre les mains de Zhang Yimou ou Chen Kaige, ne séduit pas totalement même s'il s'inscrit dans la cohérence thématique et stylistique de l'auteur. Est-ce dû à la profusion des personnages, au récit déstructuré à l'excès, aux conventions d'un genre réservé aux intitiés ou au souvenir rétrospectif de bijoux mieux ciselés dans la filmographie du maître ?
    Matis H.
    Matis H.

    22 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 mai 2017
    "L'origine des problèmes de l'Homme, c'est la mémoire", c'est sur ce postulat que Wong Kar-Wai va développer, thématiquement et formellement, sa version du Wu Xia Pian : "Les Cendres du temps". Si il est dans un premier temps surprenant de voir le cinéaste se soumettre à un tel exercice, semblant assez éloigné de ce que propose habituellement son cinéma, on comprend très rapidement que non, il ne s'agira pas d'un film de sabre classique, mais bien une réappropriation totale du genre.

    Récit tournant autour d'une succession de rencontres, chaque protagoniste venant voir Ouyang Feng pour lui demander d'exécuter un contrat, l'action n'a au final que peu de place. En effet "Les Cendres du temps" est un long-métrage, lyrique tout d'abord, mais surtout profondément sensoriel. Ainsi, l'aspect confus du récit se traduit en une suite de ressentis, chaque plan ayant une réelle texture : de l'érotisme se dégageant d'une jambe qui danse, à la chaleur accablante et désespérée du désert, jusqu'aux scènes de combats, vives et brutales. Les expérimentations de montage servant ici à cristalliser une émotion, à l'instar de celles de "In the Mood for Love", mais aussi à donner corps à cette ambition sensorielle.

    Toutes ces intentions formelles n'oublient pas de servir un horizon thématique cher au cinéaste : l'amour. Les clients de Ouyang Feng venant à lui en raison de leur amour : pour le fuir, le retrouver ou bien le venger. Chacun d'entre eux développant un drame intime, pourtant variation d'un seul et même récit : celui d'un être n'étant que la moitié d'un autre. En cela, l'histoire de Murong Yin et Murong Yang est déchirante, au même titre que celle du duelliste aveugle.

    "Les Cendres du temps" est une œuvre complexe et injustement mal-aimée, qui, si elle est parfois didactique - voix-off et panneaux textes inutiles - voir même confuse, n'oublie jamais son objectif premier : susciter l'émotion. Fascinant sur approche du double et de la solitude, le long-métrage dépasse la mélancolie, pour devenir le souvenir de cette dernière. "L'origine des problèmes de l'Homme, c'est la mémoire".
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