Bernard Bellefroid, jeune réalisateur belge (Liège), signe avec "La régate", un premier long métrage qui ne laisse pas indifférent. Avec beaucoup de finesse et une grande sensibilité il nous raconte, à travers l’histoire d’un adolescent maltraité par son père, une histoire d’émancipation devenue nécessaire et de recherche de soi. C’est donc l’histoire d’un virage de la vie. En l’occurrence pour Alexandre, il se fait dans la douleur. Pour oublier, peut-être aussi pour canaliser sa colère, il se réfugie corps et âme dans son sport préféré, l’aviron. Une autre violence, mais celle-ci, plus mesurée que celle de son père. Il n’a plus que lui et même à quinze ans, il mesure très bien ce qu’il adviendrait s’il révélait son quotidien. Jusqu’au jour où…
Alors voilà, nous sommes pris en otage par ce que retranscrit si bien Bernard Bellefroid, impuissants, souffrant avec cet adolescent dans son calvaire quotidien, en souhaitant la fin de celui-ci. Le réalisme des situations en dit long sur le sujet que le réalisateur avoue avoir bien connu, et les moindres détails sont un véritable éventail de crainte et de terreur. L’interprétation est extraordinaire. Outre Bellefroid, sur qui nous pourrons désormais compter, il y a Joffrey Verbruggen (ça passera mal ça aux Oscar !) un genre de Mehdi des temps modernes jouant très bien et avec un charme fou, puis il y a le père, Thierry Hancisse, dans un rôle difficile qu’il interprète formidablement bien au point d’avoir des envies de meutre, Sergi Lopez (Oui, oui, c’est la surprise) dans un rôle de gentil pour une fois, et une autre découverte… David Murgia, lui, c’est le beau brun ténébreux que l’on reverra très vite, certainement. Voilà donc un baptême du feu réussi en beauté par Mr Bellefroid qui démarre peut-être une belle carrière prometteuse avec ce drame assez touchant. Synopsis : Alexandre a quinze ans et vit seul avec son père, dans les coups et la violence, en révolte contre tous. Pour échapper à ce quotidien sans répit, Alex se