Il existe dans le cinéma Américain certains codes qui reviennent plus ou moins souvent. Warrior, de Gavin O’Connor ne déroge pas à cela. Il est vrai que lorsqu’on entend parler du film typiquement Américain, une vision pessimiste nous vient généralement à l’esprit : un patriotisme ambiant et exagéré, un humour dit facile, une réflexion amoindrie…
Cependant, force est de constater que Warrior est une belle surprise, et amène une fraicheur dans l’univers des films de combats, avec une réelle intensité.
Car, au delà d’être porté seulement sur la lutte pure et dure, et tout l’entrainement qui s’en suit, le véritable fil rouge reste la relation entre ces deux frères, Tommy et Bendan, à l’enfance brisée, et qui rêvent d’une vengeance sur la vie.
Tout d’abord, Tommy Conlon (Tom Hardy), le soldat Américain qui a fuit son bataillon en Irak mais qui reste le héros national. Tom Hardy joue parfaitement bien ce rôle plus profond qu’on y croit malgré d’être stéréotypé. Rentré chez lui dans un but précis, il cherche la rédemption, et finalement sa propre rédemption.
L’autre, Brendan (Joel Edgerton) est le père de famille méritant, tentant tant bien que mal à subvenir aux besoins de sa famille.
Alors que la vie les avait séparé, les deux frères vont se retrouver pour une ultime rencontre, pour enfin régler leurs comptes et reprendre leur vengeance sur la vie. Paddy Conlon (Nick Nolte), responsable de leurs enfances brisées, assistent alors peut-être au pire spectacle qu’un père peut endurer : voir ses enfants se battre, presque à mort.
Le scénario peut être considéré comme assez « kitsch », il est vrai, ainsi que les protagonistes principaux. Cependant, toute la relation entre les deux frères est parfaitement narrée, entre trahison, reni, et retrouvailles, qui se soldera alors sur un combat épique.
Le réalisateur a choisi de filmer parallèlement l’évolution de ces deux frères entre ce combat qui les a toujours attendu, et l’appréhension de se retrouver.
Au delà, d’une victoire sur un tournoi prestigieux et la récompense qui s’en suit cet ultime combat sera aussi leur véritable explication. Les silences et les non-dits, de ces nombreuses années, ressortent alors par les poings, les larmes et le sang.
Le film devient alors beaucoup plus qu’un simple tournoi entre deux frères qui ont décidé se mettre sur la gueule pour toutes les peines endurées. La scène de fin est belle et finit par la meilleure des manières qu’il soit.
Émouvant.