La réalisation pêche comme souvent chez Argento car c’est entre le bon et le moins bon, on commence à s’y habituer, sa « bonne » époque est loin. Nous oscillons ici entre la BD baroque pour adultes, et le thriller classique, quoique très phantasmatique. Le film est sauvé du désastre par son sujet ô combien original, autant que surprenant, et par l’interprétation hors pair d’Asia. C’est incroyable tout ce qu’il arrive à lui faire, lui faire faire devant une caméra, et les choses qu’il ose lui faire subir, c’est presque freudien, ma parole …C’est un peu malsain, et il y a beaucoup de peinture rouge, on est venu voir le film pour ça aussi, et des effets spéciaux pas toujours sérieux, mais Dario assume très bien son côté grotesque. Le scénario est léger et inabouti, il n’a pas assez dans le ventre, et ne vaut pas le sujet, difficile et casse-gueule. La passerelle entre cinéma et peinture, c’est pas mal vu, beaucoup de références picturales, qu’il ne développe pas plus que ça, dommage. La scène d’ouverture où elle plonge carrément dans le tableau est assez impressionnante, on retrouve le Dario qui nous plaisait avant. Sur la distance d’un long métrage, ça devient plus lâche, ça fait commande, c’est une classique histoire de serial killer, histoire du chasseur-chassé, les années 90 c’est pas ça meilleure période. A voir pour Asia seulement.