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    L'Homme qui tua Don Quichotte
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    162 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 20 mai 2018
    Je mets 5/5 !
    Je réserve cette note aux films après lesquels la vie ne sera plus jamais pareille.
    Cette interprétation de l'histoire Don Quixote est juste extraordinaire.
    paterb
    paterb

    1 abonné 6 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2018
    Juste un chef d’oeuvre de tendresse et d’humanité.
    Don Quichotte depasse don histoire pour rentrer dans la notre.
    blacktide
    blacktide

    57 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 juin 2018
    Saint (d’)esprit

    Peut-être que les mythes ne devraient jamais devenir réalité ? Peut-être que la légende n’aurait jamais dû se métamorphoser ? Et pourtant, elle est là. Ses corones sur la table, et un couteau planté au milieu. Gilliam a persévéré, a vidé ses baloches pour en faire de la péloche. Un trompe-la-mort, exhumant son œuvre du caveau. Cette quête de Dulcinée « pour tenter de couper court/ à l'avance du temps qui court ». Cet enfant un peu tardif, gardé depuis trop longtemps, dans le placard des rêves traqués. La douleur s’est faite visible, à chaque recoin de la pellicule. Comme si la souffrance de ces années perdues, de ces actes manqués, et de ces fantasmes coupés, était elle-même devenue un récit en fusion avec ce chevalier à la triste figure.

    Edouard Baer en avait merveilleusement capté cette essence dans ses envolées d’ouverture : cette violence dans la création, et ces rêves percutant la réalité. A bat la raison quand la passion domine. Oui, L’homme qui tua Don Quichotte est une œuvre contre les gens raisonnables. Peut-être fallait-il aussi un peu de folie pour se lancer dans un tel projet ? La folie qu’impose la poursuite de ses rêves. Ceux d’un homme perdu dans la Mancha, littéralement, dans la tâche. Une tâche impossible à enlever, même au bout de plusieurs lavages. Une tâche qui n’en est pas une. Elle est là pour ne pas oublier, elle est ce souvenir d’un impossible rêve.

    Des fantasmes sous mescaline, contrebalancées par une démence presque enfantine. Sans doute avait-il retenu les formules magiques de son mentor Cervantès : oui, « Garde toujours dans ta main, la main de l'enfant que tu as été ». Car un homme qui rêve gagne toujours. Quitte à foncer dans des géants pour ne se prendre que des (moulins à) vents : ceux d’un tournage cahoteux, si ce n’est infernal. Inutile d’en rappeler les déboires, d’autres en ont déjà merveilleusement immortalisé les instants. Ce chemin de croix, ponctué de résurrections. « Amour, quand je pense au mal terrible que tu me fais souffrir, je vais en courant à la mort, pensant terminer ainsi mon mal immense. […] Ainsi, vivre, me tue, et mourir me rend la vie. »

    Jacques Brel nous l’avait dit : tout le monde est Don Quichotte. Et Terry Gilliam le premier. L’artiste. Brûlant d’une possible fièvre, et se damnant pour l’amour de son art. Telle est sa quête. Peu importe le temps ou sa désespérance, il lutta toujours, sans questions ni repos. Pour témoigner, ou tout simplement (se) raconter. Vouloir être soi dans un système d’impersonnel. Et de cette machine enrayée, Gilliam en a retiré quelque chose qui ne ressemble plus tout à fait à un film. Une œuvre hybride. Un vivarium d’obsessions où se dérèglent les lettres de la réalité, en consonnes devenues voyelles. Comme si les mots de l’œuvre originale s’étaient empêtrés dans un carambolage d’idées et de regards intérieurs.

    Les adversités sont devenues une sorte de fiction, un réel faisant corps avec son fantasme, son illusion. Le présent se mêle alors au passé, le scénario devient celui d’un réel romancé, et les rôles se substituent aux personnalités. De cadres en cadres, dans le cinéma de l’(ir)réel, les temporalités se mélangent, au rythme des anachronismes, comme autant d’(im)possibles vérités. Puisqu’imaginer, c’est avant tout s’abstraire de la cohérence, balayer les sous titres, et accepter le bordélique. Fuir vers l’imaginaire, vers ce Tideland, ce pays sans merveilles (ou presque), si ce n’est celui de la folie épanouie. Chez Gilliam, la folie n’a rien d’anormale : elle est à la fois ce refuge à la réalité et cette prise de conscience nécessaire. Accepter la folie, c’est s’accepter soi, c’est briser les apparences et enfiler l’armure de son choix.

    Et dans ce cirque de barges, Gilliam dépasse la notion même de mise en abyme, tant il épuise jusqu’à la déviance, son delirium de grandeur manifeste. A la démesure des comportements, et l’absurde des situations, Gilliam exorcise les psychoses populaires : L'Homme qui tua Don Quichotte est une œuvre sur cette société malade (pour ne pas dire folle), une bouffonnerie usant de sa lourdeur pour faire jaillir une forme de vérité. Un cri de rage contre ces Trump et Poutine, contre ces clichés élevés au rang de norme (barbus islamistes, etc.), et contre ce monde sans ambition ni aspirations. Contre cette industrie d’onirisme fictionnel, ou plutôt contre ces financiers qui ne font que produire des cauchemars, des rêves absorbés dans une insipide et impitoyable réalité. Cette même réalité où les rêveurs sont moqués, et les salauds sanctifiés.

    L’excès devient la normalité, et le foisonnement une évidence. Adam Driver et Jonathan Price, tout en zèle, y symbolisent ainsi ce refus du conformisme, et cette hystérie dans la création. Des personnages doubles dans la mesure où Gilliam s’interroge sur son parcours, celui de tout cinéaste, de rêves de jeunesse en idéalisme meurtri. L'Homme qui tua Don Quichotte parle d’un retour aux sources, d’une imagination à réinventer pour renverser le règne du chaos. Tout cela pour aboutir à cette affirmation presque universelle : vas au bout de tes rêves et fais en sortir ce que tu penses être un film.

    Cathartique, L'Homme qui tua Don Quichotte l’est sans aucun doute. Dévoré jusqu'à l'os, des délires pleins les yeux, Gilliam témoigne de cette difficulté de faire un film, et plus encore de sa nécessité. Car le cinéma n’est pas quelque chose que l’on peut abandonner. Il est à poursuivre, à fantasmer, à réaliser. Il sème du rêve dans la tête des gens, et fait de l’impossible une étoile à portée de main. Cœur tranquille, au détour de moulins à vent, voir la vie telle qu’elle est et non comme elle devrait être. Ou bien est-ce l’inverse ? Qu’importe. Qu’il s’agisse d’une armée de douze singes, ou d’un trip acide sans contrôle, Gilliam sait que le cinéma, comme la drogue ou le souvenir, substitue à nos regards un monde qui s'accorde à nos désirs. « Baisers volés, rêves mouvants. Que reste-t-il de tout cela ? Dites-le-moi. Un petit village, un vieux clocher. Un paysage si bien caché. Et dans un nuage, le cher visage de mon passé. » Un film, une œuvre somme, un dernier chaos avant l'aube.

    Insane Saint…
    pomseb
    pomseb

    1 abonné 10 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 20 mai 2018
    Il faudrait sans doute 25 ans de plus à Terry Gilliam pour en faire un bon film. Et c’est dommage car le début est plutôt prometteur. L’idée est bonne, ça part bien et puis patatras, on s’emmêle la lance dans des longueurs interminables et des scènes injustifiables. A refaire donc mais pas à revoir.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 21 mai 2018
    "Le film qui exorcisa Terry Gilliam". Je trouve ce titre juste quant à la longue histoire et lutte de ce projet que ce brave Terry Gilliam traîne depuis 1990 (prémisses du projet).
    L'homme qui tua Don Quichotte, donc, est un film méta où Toby (Adam Driver, dont le talent n'est plus à prouver) réalisateur égocentrique et malpoli tente de réaliser une version longue et aboutie de son projet de fin d'études, un court-métrage sur Don Quichotte.
    En perte de vitesse, Toby tente de puiser son inspiration sur les lieux où il avait réalisé son court. Et sur ces traces il rencontrera une personne, ou plutôt un personnage, qu'il a tant admiré et qu'il tente de remettre sur le devant de la scène à travers son long métrage.
    Au cours de la projection de "L'homme qui tua Don Quichotte", il sera question de remise en question pour notre Toby/sir Gilliam, d'une humilité grandissante (à travers de nombreuses chutes où Toby perdra peu à peu son caractère hautain) et surtout, cette obsession qui tient plus d'une rêve fou qu'une réalité tangible. spoiler: Obsession qui aboutira finalement à une fusion corps et âme entre le réalisateur et son long métrage rêvé.

    Propre à l'univers de Terry Gilliam, le film propose de nombreuses scènes où il sera véritablement question "d'aventure" spoiler: à base de géants à affronter, de joutes équestres ou d'inquisition espagnole.
    On retrouve l'esprit des œuvres de sir Gilliam (et par extension des Monty Python avec l'éternel Sacré Graal) mais jamais véritablement la fougue de ses gloires passées.
    Dans un autre registre (assez triste, il faut le dire) est un Terry Gilliam résigné quant aux films d'aventures d’antan (où l'on créait de l'aventure à partir d'un bout de ficelle et d'un lapin en plastique) comme en témoigne les nombreuses répliques de Don Quichotte où il énonce incarner la chevalerie et la grande aventure d’antan. Ce même Don Quichotte qui se retrouve moqué devant une foule d'individus qui ne sont là que par volonté orgueilleuse ou par simple volonté d'être diverti, alors que notre Don fait preuve d'une foi inébranlable pour ses récits d'aventures.
    Une autre image en dernière partie du film, où on superpose un moulin à vent ("Des géants !" comme dirait notre valeureux chevalier) à une éolienne. Triste aveux de sir Gilliam prouvant qu'il cède face à la modernité.
    Cela dit, "L'homme qui tua Don Quichotte" pêche par des certaines lourdeurs (notamment des séquences où on ne fait pas avancer le schmilblick), et il manque avant tout de cette folie créatrice de cher Terry Gilliam.
    Mais il faut reconnaître que l'aspect jusqu'au boutiste de la démarche, la candeur et la sincérité du propos (comme par exemple ces personnages qui avouent jouer le jeu rien que pour faire plaisir à leur ami fou) ainsi que ne serait-ce que la joie de retrouver à nouveau l'univers singulier de Terry Gilliam font de "L"homme qui tua Don Quichotte" une bonne pioche à la fois dans la filmographie du réalisateur ou en tant que film indépendant.
    tyrionFL
    tyrionFL

    22 abonnés 384 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2018
    L'homme qui tua don quichotte est un film de Gilliam mais littéralement il paraît être un basique film d'aventure mais est finalement plus complexe qu'il n'y paraît.
    Les acteurs servent un scénario puissant dans l'escalade vers la folie et finalement la compréhension et l'attachement à " Don Quixote de la mancha" se construit à base d'aventures pas toujours passionnantes mais servant le déroulement du film.
    Que ce soit clair, le bébé de Gilliam se révèle plus fort qu'il y paraît ou un questionnement est de rigueur après visionnage pour révéler les qualités des idées de scénario.
    Les acteurs sont excellents et rentrent dans le cadre de leur personnage.
    Je pense que Terry Gilliam a eu raison de croire en ce projet car mis à part une lenteur parfois lourde la faute à quelques scènes un peu superflues ou certains dialogues et personnages secondaires lourdingues l'homme qui tua don quichotte est une bonne expérience voire très bonne et vraiment percutante .
    Parmi ces innombrables films d'action ou comédie ce film se démarque particulièrement et se doit d'être vu ( si possible en VO pour l'accent de Jonathan Pryce et de Angelica )
    Antoine G
    Antoine G

    10 abonnés 51 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 mai 2018
    Rien ou pas grand chose
    On file voir ce film tant attendu, la séance démarre mais pas le film.
    Tout simplement parce qu’il n’y a pas de film, ou alors un film raté, creux, sans allant.
    Il y a des plans très réussis, quelques performances d’acteurs, de la poésie parfois,trois ou quatre gags réussis, mais pas de film.
    Alors on est un peu triste, et puis on se dit «  tant pis ce n’est que du cinéma «
    Tom B
    Tom B

    4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 août 2019
    Ce n'est pas le meilleur film de Terry Gilliam, mais pour ceux qui sont fans du réalisateur, c'est une œuvre très touchante qui en dit long sur les épreuves qu'il a dû surmonter pour faire ce film !
    AMCHI
    AMCHI

    5 738 abonnés 5 936 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 septembre 2019
    Même si je suis depuis toujours un grand fan du travail de Terry Gilliam bizarrement je suis plus allé voir son dernier film par soutien que par réelle envie peut-être à cause de toute cette difficulté depuis de nombreuses années à monter ce film sur le roman de Cervantes toutefois L'homme qui tua Don Quichotte m'a plu.
    Cependant le film de Gilliam a des défauts qui l'empêchent d'être la grande œuvre qu'aurait sans doute souhaité son auteur malgré tout dès les premières minutes je suis rapidement rentré dedans, le style change de ce que l'on voit habituellement au cinéma et sans être le film le plus fou du cinéaste c'est tout de même suffisamment différent pour trouver son compte si vous aimez le cinéma quelque peu décalé.
    Le scénario est parfois touffu par contre c'est vif dans son rythme, les situations s'enchaînent sans baisse de régime et la part de rêve est bien présente, niveau casting Adam Driver s'en sort très bien en réalisateur issu de la pub doutant soudain de lui quant à Jonathan Pryce si ce n'est pas un acteur ayant une présence à l'écran très marquante (je crois que Rochefort aurait été un Don Quichotte plus pittoresque ou John Hurt plus sombre et tourmenté dans le rôle ; ce sont 2 acteurs qui étaient tour à tour engagé par Gilliam dans les précédentes montures) il s'en sort très bien dans la peau d'un personnage devenu mythique (même si on n'a jamais lu le roman) et il est remarquable dans la dernière partie.
    D'ailleurs dans le final Gilliam retrouve sa maestria et nous emporte dans son délire avec grand plaisir.
    anonyme
    Un visiteur
    2,5
    Publiée le 15 février 2019
    Au final, après toutes ces histoires autour de la tenue même du projet, je ne sais pas s'il faut crier "au génie" ou si on a devant nous un pétard mouillé... On sent que les scènes ou le développement de l'histoire auraient dû être différents, et qu'ils ont fait avec les moyens du moment pour nous fournir ce résultat là... c'est tellement dommage ! A des moments, on rentre enfin dans l'histoire pour se désintéresser complètement la scène suivante. C'est frustrant ! J'aurai préféré ne pas avoir vu ce film.
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 046 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2018
    Je plaide coupable, j'adore Terry Gilliam, ou du moins dans ma jeunesse j'adorais l'armée des 12 singes, Brazil, Las Vegas Parano, Le roi pêcheur... et forcément les Monty Python. J'attendais chacun de ses films une fois l'âge adulte atteint, mais Zero Theorem m'avait emmerdé, sur le moment j'avais bien aimé les frères Grimm (mais juste sur le moment), mais Tideland que j'ai vu bien après j'ai détesté. Il reste juste dans ses films récents l'Imaginarium du Docteur Parnassus que j'apprécie.
    J'attendais donc cet Homme qui tua Don Quichotte autant que je le redoutais. D'ailleurs rien que le projet en lui-même fait peur étant donné qu'en général ce genre d'arlésienne, c'est parfois mieux si elles ne sortent pas, qu'elles restent des mythes, des fantasmes de cinéma, afin qu'on ne soit pas confronté à la dure réalité : ce n'est qu'un film... le film peut être sympa, mais il ne sera qu'un film... et rares sont les films qui égalent le mythe.

    Mais je dois dire que Terry Gilliam s'en est tiré avec superbe. Alors certes, le film divisera, il est totalement imparfait, mais le cinéma de Gilliam a toujours été bordélique, imparfait et c'est ce qui fait son charme. Alors peut-être serai-je moins élogieux sur le film à tête reposée, mais j'ai pris mon pied, malgré tous les défauts évidents du film et le fait qu'il soit beaucoup trop long.

    En fait le film a réussi à me mettre profondément mal à l'aise avec son univers entre rêve et réalité, où l'on ne sait pas trop si c'est du lard ou du cochon et où tout à coup tout prend des allures très graves avec des conséquences disproportionnées par rapport à l'intention de départ des personnages.
    Certes j'ai beaucoup ri également, j'ai été ému, mais c'est vraiment cette étrangeté qui m'a fasciné. Terry Gilliam fait ce qu'il veut de son spectateur vu que son spectateur ne sait pas où il met les pieds et donc il le perturbe, lui fait voir des choses qu'il ne devrait pas voir, ressentir des choses qu'il ne devrait pas ressentir... Surtout que la mise en scène est assez délirantes en filmant ses acteurs avec des angles pas possible.

    Les acteurs sont tous parfait dans leur rôle. J'ai pu lu lire qu'Adam Driver était en dessous de ce qu'il peut faire d'habitude, mais il n'en est rien, un peu désabusé au début, on le voit petit à petit trouver la foi dans le Don Quichotte qu'il a trouvé. Mais forcément c'est Jonathan Pryce qui tire son épingle du jeu. J'aurais d'ailleurs apprécié qu'il soit plus présent car il n'a finalement qu'un second rôle. Il faut noter aussi que Joana Ribeiro est sublime avec son air de Penélope Cruz dans ses premiers rôles.

    D'ailleurs toutes les scènes entre Ribeiro et Driver sont belles et justes. On voit tout le rêve de l'actrice en devenir lorsqu'elle est jeune et toute la délusion de celle qui n'a pas pu le devenir... Tout ceci a un côté très touchant. Bref, Gilliam arrive à faire exister ses personnages et à les rendre émouvant.
    Et puis bien sûr il y a Don Quichotte, c'est triste à dire mais Jonathan Pryce tient sans doute là le rôle de sa vie, alors qu'il ne lui revient qu'à cause d'une accumulation de malheurs. D'ailleurs notons le geste très classe de la part de Gilliam de remercier au tout début du générique Jean Rochefort et John Hurt. Reste néanmoins que Jonathan Pryce est Don Quichotte, tout comme son personnage est Don Quichotte et toutes les scènes avec lui sont savamment drôles.

    Toute la fin du film dans le château semble sortir droit d'un cauchemar et m'a crispé avec une monté en puissance crescendo. J'ai adoré les derniers moments dans le château, lorsque l'on comprend ce qui s'est vraiment passé et qu'on voit le regard paniqué d'Adam Driver... Après la folie le retour au réel.

    Cependant le thème principal du film c'est justement l'immortalité de la figure de Don Quichotte, de cet idéal, de cette douce folie et le film le réussi très bien avec son final. En parlant des thèmes abordés, on sent que Gilliam a un compte à régler avec tous les producteurs qui l'ont emmerdé durant sa carrière... Mais surtout on voit la différence entre le jeune Adam Driver, idéaliste, et l'actuel, un réalisateur de pub qui a abandonné ses rêves... devenu précieux et prétentieux... Qui, et ce n'est pas bien original, réussir à regagner un peu de sa candeur au contact de Don Quichotte, celui-là même qu'il avait inventé dix ans plus tôt alors qu'il avait encore des idées...

    D'ailleurs, le film en noir et blanc sur Don Quichotte tourné par le personnage de Driver dans sa jeunesse a l'air juste fou. J'aurais adoré le voir en version complète.

    Bref, je voulais lire le bouquin avant de voir le film histoire de pouvoir saisir les références, mais le film m'aura au moins donné encore plus envie de m'y atteler.
    Bruttenholm
    Bruttenholm

    5 abonnés 8 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 mai 2018
    Un peu brinquebalant, un peu cassé par endroit, L'homme qui tua Don Quichotte est peut-être le film le plus étrange de Terry Gilliam. A la fois autoportrait déguisé de son auteur, qui se retrouve dans le personnage de Toby et dans celui de Quichotte, et mise en abyme de la carrière du réalisateur, ce long-métrage est éminemment personnel et mérite le qualificatif parfois galvaudé d’œuvre testamentaire.
    A travers l'éternel combat du rêve contre le monde matérialiste et celui des fictions qu'on crée contre celles qu'on nous impose, Gilliam revient sur sa vie et se pose la question de la transmission de son art aux générations futures. Même inégal, même bancal, ce film sur les films, cette histoire sur les histoires se révèle donc forcément poignant, au point de serrer la gorge du spectateur dans ses derniers instants.
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