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    L'Homme qui tua Don Quichotte
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    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    3 046 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 22 mai 2018
    Je plaide coupable, j'adore Terry Gilliam, ou du moins dans ma jeunesse j'adorais l'armée des 12 singes, Brazil, Las Vegas Parano, Le roi pêcheur... et forcément les Monty Python. J'attendais chacun de ses films une fois l'âge adulte atteint, mais Zero Theorem m'avait emmerdé, sur le moment j'avais bien aimé les frères Grimm (mais juste sur le moment), mais Tideland que j'ai vu bien après j'ai détesté. Il reste juste dans ses films récents l'Imaginarium du Docteur Parnassus que j'apprécie.
    J'attendais donc cet Homme qui tua Don Quichotte autant que je le redoutais. D'ailleurs rien que le projet en lui-même fait peur étant donné qu'en général ce genre d'arlésienne, c'est parfois mieux si elles ne sortent pas, qu'elles restent des mythes, des fantasmes de cinéma, afin qu'on ne soit pas confronté à la dure réalité : ce n'est qu'un film... le film peut être sympa, mais il ne sera qu'un film... et rares sont les films qui égalent le mythe.

    Mais je dois dire que Terry Gilliam s'en est tiré avec superbe. Alors certes, le film divisera, il est totalement imparfait, mais le cinéma de Gilliam a toujours été bordélique, imparfait et c'est ce qui fait son charme. Alors peut-être serai-je moins élogieux sur le film à tête reposée, mais j'ai pris mon pied, malgré tous les défauts évidents du film et le fait qu'il soit beaucoup trop long.

    En fait le film a réussi à me mettre profondément mal à l'aise avec son univers entre rêve et réalité, où l'on ne sait pas trop si c'est du lard ou du cochon et où tout à coup tout prend des allures très graves avec des conséquences disproportionnées par rapport à l'intention de départ des personnages.
    Certes j'ai beaucoup ri également, j'ai été ému, mais c'est vraiment cette étrangeté qui m'a fasciné. Terry Gilliam fait ce qu'il veut de son spectateur vu que son spectateur ne sait pas où il met les pieds et donc il le perturbe, lui fait voir des choses qu'il ne devrait pas voir, ressentir des choses qu'il ne devrait pas ressentir... Surtout que la mise en scène est assez délirantes en filmant ses acteurs avec des angles pas possible.

    Les acteurs sont tous parfait dans leur rôle. J'ai pu lu lire qu'Adam Driver était en dessous de ce qu'il peut faire d'habitude, mais il n'en est rien, un peu désabusé au début, on le voit petit à petit trouver la foi dans le Don Quichotte qu'il a trouvé. Mais forcément c'est Jonathan Pryce qui tire son épingle du jeu. J'aurais d'ailleurs apprécié qu'il soit plus présent car il n'a finalement qu'un second rôle. Il faut noter aussi que Joana Ribeiro est sublime avec son air de Penélope Cruz dans ses premiers rôles.

    D'ailleurs toutes les scènes entre Ribeiro et Driver sont belles et justes. On voit tout le rêve de l'actrice en devenir lorsqu'elle est jeune et toute la délusion de celle qui n'a pas pu le devenir... Tout ceci a un côté très touchant. Bref, Gilliam arrive à faire exister ses personnages et à les rendre émouvant.
    Et puis bien sûr il y a Don Quichotte, c'est triste à dire mais Jonathan Pryce tient sans doute là le rôle de sa vie, alors qu'il ne lui revient qu'à cause d'une accumulation de malheurs. D'ailleurs notons le geste très classe de la part de Gilliam de remercier au tout début du générique Jean Rochefort et John Hurt. Reste néanmoins que Jonathan Pryce est Don Quichotte, tout comme son personnage est Don Quichotte et toutes les scènes avec lui sont savamment drôles.

    Toute la fin du film dans le château semble sortir droit d'un cauchemar et m'a crispé avec une monté en puissance crescendo. J'ai adoré les derniers moments dans le château, lorsque l'on comprend ce qui s'est vraiment passé et qu'on voit le regard paniqué d'Adam Driver... Après la folie le retour au réel.

    Cependant le thème principal du film c'est justement l'immortalité de la figure de Don Quichotte, de cet idéal, de cette douce folie et le film le réussi très bien avec son final. En parlant des thèmes abordés, on sent que Gilliam a un compte à régler avec tous les producteurs qui l'ont emmerdé durant sa carrière... Mais surtout on voit la différence entre le jeune Adam Driver, idéaliste, et l'actuel, un réalisateur de pub qui a abandonné ses rêves... devenu précieux et prétentieux... Qui, et ce n'est pas bien original, réussir à regagner un peu de sa candeur au contact de Don Quichotte, celui-là même qu'il avait inventé dix ans plus tôt alors qu'il avait encore des idées...

    D'ailleurs, le film en noir et blanc sur Don Quichotte tourné par le personnage de Driver dans sa jeunesse a l'air juste fou. J'aurais adoré le voir en version complète.

    Bref, je voulais lire le bouquin avant de voir le film histoire de pouvoir saisir les références, mais le film m'aura au moins donné encore plus envie de m'y atteler.
    Newstrum
    Newstrum

    45 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 mai 2018
    Gilliam réalise ici un film non pas sur Don Quichotte, mais sur un réalisateur qui essaie sans succès de faire un film sur Don Quichotte. Cette mise en abyme a sans doute valeur d'exorcisme pour lui, mais c'était une idée funeste si l'on en juge par le résultat. Le film est fait d'une succession d'épisodes picaresques s'emboitant les uns dans les autres dont on finit par se désintéresser. Don Quichotte est repoussé aux marges du récit et remplacé comme personnage principal par un réalisateur antipathique. Quelques éclairs, quelques beaux plans, luisent ici ou là, mais ne sauvent pas le film. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    Le platane bleu
    Le platane bleu

    9 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 31 mai 2018
    Mon père et moi sommes allés voir le film hier soir, et nous avons tous les deux adoré !!

    D'abord il faut savoir que je suis une très grande fan de Terry Gilliam et une immense fan du roman Don Quichotte ; quant à mon père, il n'a jamais lu le roman mais adore également Gilliam.. Je pense qu'il faut au moins aimer l'un ou l'autre pour aimer ce film, si vous êtes allergiques au style Gilliam, peut-être passez votre chemin ! Je n'essayais pas de fonder trop d'espoirs sur ce film vu hier soir, film que l'on a attendu et dont on a rêvé depuis tant d'années, de peur d'être déçue, ce qui était plus que probable. EH BIEN NON. Le film m'a tout simplement époustouflée. Il m'a transportée, m'a amusée, m'a fait rêver, comme l'avait fait le roman... Il m'a paru tout simplement une adaptation parfaite des romans que j'aimais.
    Le début est peut-être un peu long à démarrer, mais ensuite... tout s'enchaîne pour devenir un appel au rêve et à la folie de Don Quichotte. Le film est construit sous la forme d'une grosse mise en abyme de l'oeuvre ; or, il faut savoir que le tome II de Don Quichotte met en place exactement ce même type de mise en abyme. En effet, après le succès du tome I, un auteur autre que Cervantès avait écrit une suite apocryphe au roman, suite apparemment très mauvaise et qui a, on s'en doute, bien énervé Cervantès. En guise de "vengeance", le retour de Don Quichotte dans le tome II s'effectue alors que tous les gens autour de lui ont lu le livre de ses aventures... le tome I, mais également le faux tome II qu'ils ont - naturellement - jugé moins bon ! Il rencontre donc des personnages qui connaissent sa folie et s'en jouent pour en profiter tout en se moquant un peu de lui, qui lui demandent des exploits. Personnellement, j'ai toujours presque préféré le tome II de Don Quichotte au tome I, justement pour cette mise en abyme extrêmement intelligente réalisée par Cervantès ; c'est également dans ce tome que l'on se rend plus compte de combien est mince la frontière entre rêve et réalité, puisque lorsque Sancho entre à son tour dans le délire de son maître, Quichotte fait parfois des remarques qui laissent comprendre qu'il est totalement conscient de ne pas être véritablement un chevalier errant, mais aussitôt après le doute revient, etc... Toujours ambigu, toujours à cheval entre les deux mondes, toujours touchant. Or, je trouve que Gilliam a particulièrement bien adapté cette mise en abyme présente dans le roman en la doublant d'une mise en abyme supplémentaire avec cette idée de tournage d'un film ; et en la modernisant, ce qui permet au spectateur moderne de retrouver les anachronismes dans la pensée de Quichotte dont le lecteur espagnol de l'époque était conscient dans le roman situé un siècle ou deux après la fin de la chevalerie mais dont le lecteur moderne se rend moins compte aujourd'hui !
    En bref, Don Quichotte fait partie de mes romans préférés et je trouve que Gilliam a très bien réussi à retranscrire le foisonnement imaginatif constant et l'esprit du roman. Je suis peut-être aussi tout simplement sensible à l'amour pour le roman que l'on ressent dans son film, dans cette adaptation pour moi excellente ! C'est vraiment un film qui tient ses promesses et nous transporte dans l'esprit de Don Quichotte de façon à mes yeux magistrale !
    spoiler: J'ajouterai aussi que j'ai été très heureuse qu'il parvienne à trouver une alternative à la fin tellement déceptive mais utilitaire du tome II de Don Quichotte, dans laquelle Cervantès fait renier à son héros les romans de chevalerie avant qu'il ne s'éteigne, fin écrite dans le but d'éviter une nouvelle suite apocryphe comme il en avait tant souffert. C'est la seule chose qui me déplaît dans ces deux romans et... merci Gilliam de l'avoir redorée !

    En bref, une adaptation de maître qui m'aura vraiment transportée... Je ne peux que remercier Gilliam pour continuer ainsi à faire vivre le Chevalier à la Triste Figure !

    Si vous aimez l'appel au rêve de Don Quichotte, si vous aimez l'appel au rêve de Terry Gilliam... allez voir ce film :)
    Hélène D.
    Hélène D.

    30 abonnés 84 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 20 mai 2018
    Un film qui raconte l’histoire d’un film, la recherche de l’ACTEUR qui fera le film, les difficultes a le realiser, des produceurs qui veulent tout controler! L’impression que le realisateur a voulu partager ses difficultes à faire ce film depuis tant d’annee! De tres bonnes scenes, d’autres parfois trop longues et inutiles! Un bon film
    Tom B
    Tom B

    4 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 14 août 2019
    Ce n'est pas le meilleur film de Terry Gilliam, mais pour ceux qui sont fans du réalisateur, c'est une œuvre très touchante qui en dit long sur les épreuves qu'il a dû surmonter pour faire ce film !
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 21 mai 2018
    Bon. Un projet maudit. Le film qui ne pouvait pas être fini. Ajoutez à ça un conflit économico-judiciaire entre le réalisateur et le producteur et de nombreuses années et on pose le décors de ce film. Au moins deux changements d'acteurs pour le duo principal et de multiples péripéties qui font, mine de rien, la légende. Même le festival de Cannes n'était pas assuré de pouvoir projeter le film. Alors forcément, ça intrigue.

    Alors, comment c'était ? Tout à fait correct, visuellement très travaillé notamment au niveau des costumes qui s'intègre parfaitement bien dans la campagne ensoleillée d'Espagne. Bien entendu, il y a cette opposition constante entre les décors et costumes médiévaux et le reste moderne.
    En 2h12 minutes, on a fait le tour et on sent que la machine es prête à s'épuiser. Les dernières 20 minutes sont les plus intéressantes du film et les plus rythmées mais le film souffre facilement de longueurs et d'allongements non nécessaires de scènes. Le tout rattrapé par une bande-sonore de qualité qui nous donne l'impression de voyager.

    Bon, bien sûr, les acteurs. Que dire du casting ? Performant et crédible ? J. Pryce est vraiment bon, mais surtout touchant dans son rôle d'un vieil homme un peu maboul se persuadant d'être Don Quixote. O. Kurylenko et S. Skarsgard jouent parfaitement le couple de salauds prêts à fermer les yeux sur tous les crimes et autres actions d'un mafieux russe (joué par un ...espagnol), le tout pour de l'argent. Aucune morale et même un grain dans le cerveau en ce qui concerne le personnage de Kurylenko.
    Mais le duo principal est aussi composé d'Adam Driver. Clairement, je n'étais pas fan. Après les deux Star Wars, j'étais définitivement fâché avec cet acteur. Alors peut-être qu'en seigneur sith, il est mauvais mais alors je dois bien le reconnaître, rien à dire. J'ai lu quelque part que c'est le premier rôle qu'il ratait et je m'avoue perplexe. Les rôles de durs à cuir, c'est pas son truc. Là, par contre, il excelle. Qu'il s'agisse de son rôle ou de sa gestuelle, je l'ai trouvé sans fausse note.

    J'ai la douce impression que ce film se fait descendre dans les critiques, du moins les rares que j'ai pu lire. Dommage, j'ai clairement passé un bon moment.
    Henning P
    Henning P

    59 abonnés 246 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 28 mai 2018
    Que dire ?! J'ai beaucoup, beaucoup, aimé ce film et mon amie également. Je sais bien que c'est le genre de film qui peut déplaire au plus grand nombre, tant il mêle à la fois l'imaginaire, la folie et l'extravagance. Personnellement j'y vois un chef d'oeuvre. Un jeu d'acteurs exceptionnel notamment Jonathan Pryce et Adam Driver (qui se révèle film après film ). Une histoire singulière dont on ne peut deviner que les esquisses avec des trouvailles visuelles et narratives tout bonnement jubilatoires. C'est un film baroque, onirique. Comme certains l'ont dit c'est le film testament de Terry Gilliam qui courait après cette chimère depuis 25 ans. Ce film fera date et je suis sûr que tout comme Brazil, il deviendra culte.
    Comme il n'y a pas de film parfait, je mets 19,5/20 (j'aurai aimé plus de passages en espagnol).

    Seul bémol : nous étions tout seul dans la salle un dimanche soir à 22h... Pourquoi si peu de monde s'y intéresse ? Que l'on apprécie ou pas, au final, il mérite d'être vu si on aime bien Terry Gilliam.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 20 mai 2018
    L’homme qui tua Don Quichotte a été le film maudit de Terry Gilliam pendant 25 ans, et après autant d’attente, on peut se dire que le film n’est pas mauvais, mais ce n’est pas le chef d’œuvre de l’année. Le film souffre tout de même d’inégalité et de longueur. Déjà, le film démarre réellement au bout de 45 minutes et ce sont les montagnes russes après au niveau du rythme. On retrouve la folie et l’humour de l’ex Monty Python et sa réalisation me fait penser à celle de Sacré Graal. Déjà, le film est long, mais en plus, le spectateur finit par se perdre entre l’imaginaire et la réalité tout comme les personnages principaux. Ce qui est tout aussi bien une bonne chose qu’un handicap vu que l’on risque de décrocher très, voir trop souvent. Le film reste tout de même une belle aventure, avec de l’humour teinté d’un certain réalisme et rapprochement entre Terry Gilliam et ses personnages. Si Jonathan Pryce est un excellent Don Quichotte, on regrette la moue boudeuse en permanence d’Adam Driver qui fait la même tête dans tous les films. L’homme qui tua Don Quichotte est dans l’esprit des films de Terry Gilliam (de la grande époque) et reste une bonne aventure à découvrir.
    klectik
    klectik

    1 abonné 9 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 juin 2018
    Décevant, après tant d attente, une première partie poussive, quelques bonnes idées de mise en scène et de narration mais peu de souffle
    selenie
    selenie

    6 176 abonnés 6 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 mai 2018
    L'un des plus fameux serpent de mer du Septième Art sort enfin en salle après des tournages aux péripéties devenues légendaires. L'idée de départ, soit mixé l'oeuvre mythique de Miguel De Cervantès avec le roman "Un Yankee à la cour du roi Arthur" de Mark Twain est particulièrement judicieuse pour un récit ébouriffant, moderne et rythmé. Le film peine à démarrer, on décèle alors un petit manque de folie pour une narration un peu trop sage. Le soucis, pour être honnête, c'est que tant d'année à attendre et après tant de catastrophes nous pousse à la clémence et à l'indulgence. Gilliam signe un film riche de trésors et assez dense pour ne pas être ennuyeux.
    Site : Selenie
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 323 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 mai 2018
    « L’homme qui tua Don Quichotte » : un film de Terry Gilliam… Mais aujourd’hui qui est Terry Gilliam ? En 2018, de quoi cet auteur est-il le nom ? Est-il encore l’homme à qui nous devons les aussi éclectiques que remarquables « Brazil », « Sacré Graal » et autre « Armée des douze singes » ? Ou bien n’est-il plus que cette ombre qui fut responsable, entre autres, de « Zero Theorem » ? Personnellement, cette question m’a hanté quand je me suis rendu au cinéma pour aller voir cet « Homme qui tua Don Quichotte. » J’avais au fond de moi la secrète envie de retrouver cet auteur incroyable des premiers temps, même si, d’un autre côté, ma conscience s’était faite une raison… Et pourtant. Quel film d’un autre temps que cet « Homme qui tua Don Quichotte » ! A une époque où on nous sauce en permanence avec des effets numériques, des montages cut et des scénarios à trous qui se doivent de nous mettre en émoi toutes les trois secondes, c’est une vraie bouffée d’air frais que de soudainement se retrouver avec ça : un film qui a un discours, une symbolique riche et une véritable créativité formelle. Quel bonheur aussi de retrouver un grain aussi fin dans l’image ; un goût aussi prononcé pour la lumière naturelle et les objets physiques. Du coup, forcément, rien que pour cela, cet « Homme qui tua Don Quichotte » m’a mis dans les meilleures dispositions pour faire l’effort de suivre le fil de sa narration et cerner son propos. Parce que oui, je peux entendre que ce film soit exigeant et qu’il en égare plus d’un en route. Mais moi, personnellement, j’ai adoré me prendre au jeu. Pourtant, quand j’ai vu que ce film se poser comme une sorte de regard introspectif sur le cinéma, le cinéaste et la création, j’avoue que ça m’a un peu refroidi. Les états d’âme égocentrés, en général, très peu pour moi. Mais là, parce que l’œuvre entend se construire comme exploration ; qui plus est une exploration à travers les sens plutôt qu’à travers LE sens, j’avoue que j’y ai vite pris goût. L’avantage de passer par les sens, c’est que l’auteur perd une certaine forme de prétention à nous donner la leçon. Il se contente de livrer une perception des choses à travers le prisme d’un personnage et nous, spectateurs, sommes laissés libres de notre jugement. Et que voit-on à travers le regard de ce personnage qu’est « Toby » ? On voit un auteur pris entre passion refoulée et cynisme aigri. On voit la lâcheté et la vanité d’un homme qui n’a pas voulu voir son pouvoir sur les gens. Un homme qui, par peur, a préféré abandonner tout le monde et s’abandonner lui-même au système tout en essayant de prendre quelques parcelles de jouissance. On parle de Gilliam et de son cinéma dans ce film, assurément. On parle de la bataille d’un homme qui essaye de repartir au combat pour retrouver ses cojones d’artiste. Mais on parle aussi et surtout de quelqu’un qui finit par perdre la tête à force de vouloir lutter vainement contre des moulins à vent… Alors oui, c’est un discours très égocentré. Les références sont d'ailleurs multiples à la filmographie de Gilliam,mais au regard d'un tel propos, cela n'a vraiment rien de gratuit, au contraire. Chaque référence survient toujours comme un retour de Gilliam / Toby vers ses origines, ses fondamentaux, sa rêverie... En ce sens, le film sait d'ailleurs bien doser sa plongée progressive dans l'expérience sensorielle, quitte à devoir faire patienter les plus exigeants d'entre nous lors de la première moitié du film. Mais bon, à mon sens, l'attente en vaut vraiment la peine. Personnellement, je me suis totalement laissé envoûter par le final. spoiler: Cette confusion opérée entre anciens temps et nouveaux, entre servitudes passées et servitudes actuelles, j’ai trouvé ça puissant. D’autant plus puissant que les jeux de théâtre et d’artifice viennent sans cesse brouiller les frontières. Au final, dans ce monde étrange que nous brosse Terry Gilliam, tous les doux rêveurs finissent exploités ou moqués. Et la beauté de leur performance ne parvient plus qu’à trouver de sens que dans une certaine forme de folie. Ah ça ! J’ai vraiment trouvé cette conclusion fabuleuse, concluant avec souffle un film d’une richesse créative beaucoup trop rare aujourd’hui.
    Alors du coup, cet « homme qui tua Don Quichotte » est-il l’émanation du Gilliam véritable des anciens temps ou bien juste le reflet flatteur d’une ombre d’antan ? Eh bien franchement, pour moi, on tend clairement plus vers le premier plutôt que vers le second. Certes, le milieu de film manque un peu de nerf et parfois les symboliques sont un peu grossières, mais globalement il y a là un savoir-faire que je trouve incontestable. Qu’il s’agisse de la direction d’acteurs (le trio Driver-Pryce-Ribeiro est excellent), de la création formelle des lieux, du montage habile qui induit ce brouillage des frontières et cet humour absurde qui ressort toujours un peu à de multiples scènes, je trouve qu’on touche quand même avec ce film le haut du panier. En somme, voilà un fort bel épilogue à toute cette incroyable aventure humaine et artistique qu’a connu ce film. Une aventure qui a, l’air de rien, titillé ma curiosité de cinéphile pendant plus de vingt ans. Alors bravo M. Gilliam. Bravo parce que vous avez su être à la hauteur de l’événement… Bon après, ce n’est que mon point de vue. Donc si vous n’êtes pas d’accord et que vous voulez qu’on en discute, n’hésitez pas et venez me retrouver sur lhommegrenouille.over-blog.com. Parce que le débat, moi j’aime ça… ;-)
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 21 mai 2018
    Très bon film ! Une mise en abyme touchante, riche et magnifique !!
    Un film que je considère comme un chef d'oeuvre du cinéma !
    artemus4
    artemus4

    10 abonnés 97 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 mai 2018
    Touchant parce que habité par son auteur, mais le propos de l'auteur est assez déroutant (et souvent mal amené). Gilliam est meilleur quand il a un producteur qui le canalise, ce qui est assez triste et l'inverse même de son sujet d'ailleurs ! Il y a de la décadence de Groland là-dedans, une sorte de "je suis un artiste, je fais ce que je veux", tout ceci au détriment d'un scénario rythmé et de la cohérence scénaristique.
    Donc du Gilliam, OUI, mais du genre où la légèreté frôle la fainéantise. Adam Driver est bon, rien à redire, Pryce est formidable dans le thème (le seul vraiment traité de façon convaincante) de la vieillesse incomprise, celui du radicalisme des idées, de la non-compromission, celui de Gilliam finalement.
    On passera sur l'aspect "authentique" des décors et des personnages secondaires, dont la caricature frise la mièvrerie populiste.
    Dommage que la folie même soit portée en étendard comme raison même de l'art, car la liberté d'un artiste implique aussi les limites qu'il se fixe lui-même, son travail, sa vocation, son exigence.
    Au final, quand on passe 25 ans à travailler un film, on le peaufine au point qu'il en perd son essence.
    Matthieu W
    Matthieu W

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 24 mai 2018
    Cela m'hérisse les poils de voir tant de mauvaises notes et de mauvaises critiques pour un film qui est absolument incroyable , une pièce de collection , une richesse d'idées, un puit d'émotions , et un génie de réalisation, c'est un oeuvre est inclassable et il y aura un avant et un après ce fillm : aller le voir !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 24 mai 2018
    C'est absolument magnifique! C'est un Terry Gilliam a 200%, on y retrouve toute l'essence de son style et de son humour Monty Pythonesque ! Ces 29 années de réalisation ont portés ses fruits ! La réalisation est aussi transcendente que celle de Brazil et de L'armée de douzes singes, Adam Driver est parfait, Jonathan Pryce est excellent.... Ce film est la définition même d'une bonne adaptation : loin du copier-coller et proche de l'idée même du livre. Ca me tue de voir que les salles ne se remplissent pas même avec un tel nom sur l'affiche ! C'est signé Terry Gilliam ! ALLEZ LE VOIR!!
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