12 jours de terreur est un métrage ma foi fort intéressant dans le genre « attaque de requin » qui est souvent un peu amorphe coté imagination.
D’abord il bénéficie d’un casting convaincant. Coté « jeune » on ne trouve pas de grands acteurs, avec en tête de liste Colin Egglesfield, surtout connu pour ses prestations télévisées. Ma foi il s’en sort bien, avec une réelle crédibilité dans le rôle, et un investissement certain. Mark Dexter est aussi tout à fait à la hauteur, et Jenna Harrison apporte un peu de charme féminin dans une histoire indéniablement très masculine. Coté « ancien » il y a John Rhys-Davies, que l’on voit un peu partout. Ici il livre une interprétation vraiment très agréable, collant bien à son personnage, et jouant avec entrain. Il est charismatique.
Ensuite, 12 jours de terreur bénéficient d’un scénario de bonne facture. S’appuyant sur des faits réels qui ont aussi inspiré Spielberg, Sholder fait un pari intéressant en déplaçant l’action dans le passé plutôt que de faire comme son illustre prédécesseur. Par ailleurs il choisit une approche plus réaliste, ce qui le distingue clairement. De ce fait 12 jours de terreur est réellement différent. Film assez court puisque durant moins d’1 heure 30, c’est aussi un métrage dynamique, intelligent, qui développe un scénario avec quelques rebondissements attendus mais toujours amenés avec rigueur et traités sérieusement. Sholder ne se contente pas de copier-coller, il conserve toujours une identité propre.
Sur la forme, 12 jours de terreur est convenable, surtout pour un téléfilm. La mise en scène est de qualité, même si les attaques sont un peu brouillonnes et répétitives. C’est dommageable au film. En revanche il y a des moments réjouissants, comme ce plan vu depuis un pont, et montrant en contre plongée la silhouette du requin dans l’eau. La photographie pour sa part est agréable, bénéficiant d’un certain raffinement pour lui donner un coté un peu vieillie très bienvenu. Les décors et la reconstitution d’époque en particulier sont largement crédibles pour doter le film d’une atmosphère réussie. Alors coté effets horrifiques, 12 jours de terreur n’est pas mauvais. En fait, vous n’allez pas assister à un spectacle sanglant à l’image d’un Piranha 3d, mais il y a des passages réjouissants. Les attaques sont réalistes, du coup il est rare que la victime soit dévorée toute crue ! En général le requin mange une jambe, un bras, un morceau de l’abdomen, et la victime est encore en vie lorsqu’elle est sortie de l’eau. C’est assez cru lors de ces moments là et les trucages sont bien foutus. Enfin, niveau musique il n’y a pas grand-chose de particulier, pour ma part j’ai été un peu déçu.
Pour conclure, voilà un film de requin qui a le mérite de se distinguer du point de vue de son esthétique, et du réalisme de son approche. Pas de grandiloquence à la Shark attack, à la Peur Bleue, en essayant de faire plus que les Dents de la mer, juste une histoire racontée avec sobriété et précision. Sholder livre un métrage solide avec des moyens limités, que je conseille largement aux amateurs du genre.