Avis sur The Girl who had everything

Après la lecture du synopsis, je croyais que j'allais regarder une comédie car le sujet s'y prête sans le moindre problème et William Powell et Elizabeth Taylor sont très bons dans ce genre. Et bien je me suis très vite aperçu que ce n'était pas le cas, qu'au contraire le film était un drame romantique. Au fond pourquoi pas, mais le problème c'est que le film est râté. William Powell et Elizabeth Taylor sont à vrai dire les deux seuls intérêts de ce film réalisé sans conviction par Richard Thorpe visiblement peu inspiré. Le reste de la distibution est fade et puis surtout le rebondissement final n'est pas du tout convaincant et est difficile à avaler du fait que le message final à l'air d'être "Ouf, la morale est sauve". Et oui, c'est son détestable côté moralisateur qui fait que ce film qui aurait pu être correct autrement est franchement mauvais.

Si l'on prête un peu attention au fait que c'est un Drame (et non une comédie), ce film est une très belle réalisation de notre habituel Thorpe. Miss Taylor (ainsi que Powell) sont parfaitement à leur aise dans ce scénario, certes, un peu classique de l'époque. Miss Taylor est à croquer dans ses habituelles explosions caractérielles, et le flegme de Powell apporte une certaine consistance à retenir le film sur des rails solides.
Au final _ et bien que ce soit un Drame (même si amoureux), il faut donc le souligner _ une assez belle référence du genre, qui soigne également une atmosphère originale, propre de cette période. L'histoire pourrait même passer au second plan (il en faut une pourtant) tant l'image est somptueuse (N&B), les acteurs au mieux de leur forme. Un film pour passer un bon moment, dans une ambiance particulièrement soignée, certainement appréciable. Encore faut-il être en état de pouvoir apprécier cette qualité. Les amateurs de Laurel&Hardy risquent d'être immanquablement déçus. Inutile pourtant de s'en prendre au film, parce qu'on ne sait pas lire la rubrique des Genres, avant sélection du film. Et encore : si à la place du Père Noël, on envoyait .. la Mère Noël, je suis certain que dans le lot, ils y en auraient tout de même quelques uns pour voir le bon côté des choses, et être en mesure d'apprécier leur nouvelle chance... Succomber au charme soudain (d'un film) n'est finalement pas un crime. C'est bien une chance. A apprécier.