Assistant de réalisateurs célèbres tels Ernst Lubitsch, George Cukor ou encore Richard Thorpe, il se lance dans la réalisation à la fin des années trente et s'est essayé à plusieurs genres : western, drame, comédie, science-fiction et … polar. En 1953, il réalise "Meurtre à bord" ("Dangerous crossing") avec la belle Jeanne Crain (Ruth Stanton) et Michael Rennie (Dr Paul Manning). L'intrigue est intéressante et ce film noir de série B vaut le détour. Dès le début, le spectateur est entraîné dans une énigme mystérieuse, la disparition du mari de Mme Bowman alias Ruth Stanton à bord du paquebot qui les emmène en croisière, semble incompréhensible. L'ambiance brumeuse rend parfaitement l'atmosphère ténébreuse de cette histoire. Tout le personnel de bord semble ligué contre Ruth Stanton, même certains passagers comme l'homme à la cane ou miss Prentiss, hormis le médecin du bord qui semble déterminé à l'aider. Toutefois, malgré le suspense créé pendant la première partie du film, l'œuvre de Newman n'est pas exempte de défauts. D'abord, il reprend les décors du film "Titanic" de Jean Negulesco" (1953), donc de nombreuses scènes sont tournées en studio. Ensuite, la singulière miss Kay Prentiss intervient à différentes reprises de manière impromptue, on se demande ce qu'elle vient faire dans le scénario. De surcroît, Jeanne Crain est souvent agaçante dans le personnage de Ruth Stanton, tantôt affolée devant la disparition de son mari, tantôt désagréable et énervée avec le personnel du navire et parfois se disculpant envers eux, feignant l'excuse complaisante. La réponse au mystère intervient dans les dix dernières minutes. Au final, Newman livre un film bien ficelé.