J’aime bien les films de super héros mais je ne peux pas expliquer pourquoi, ce « Venom » ne m’attirait pas des masses. La bande annonce ne me donnait pas spécialement envie de me déplacer en salle et les quelques avis que j’ai pu lire à son sujet n’était guère encourageant. Pourtant, j’ai eu une opportunité de le découvrir et puisque je suis curieux par nature, je me suis quand même engouffré dans mon cinéma.
Finalement, c’est peut-être parce que je craignais le pire mais le résultat n’est pas si catastrophique que ça. Ce scénario écrit par Kelly Marcel, Jeff Pinkner et Scott Rosenberg ne fera pas parti de mes adaptations préférées, il ne m’a même pas donné envie spécialement de lire les comics mais a au moins eu le mérite de me divertir.
Je m’attendais quand même a un Venom bien badass je dois l’avouer mais les studios en ont décidé autrement. On aurait pu avoir quelque chose de bien noir, de bien crade et de percutant mais on a juste un blockbuster lambda accessible à tous et qui ne fait pas bien mal malgré quelques têtes qui tombent. Une fois que l’on a compris ce parti pris de faire un film facile, ça passe ou ça casse. Pour moi, ça a été, c’est un consommable qui se laisse regarder avant que l’on passe à autre chose.
Tardant à se lancer pour nous montrer enfin Venom, on prend le temps de découvrir un peu plus le personnage d’Eddie Brock. Là aussi, rien d’exceptionnel mais cette vision m’a quand même davantage plu que celle du « Spider-man 3 » de Sam Raimi. L’interaction entre Brock et Venom est aussi sympathique, un gentil Docteur Jekyll et Mister Hyde prévisible avec un humour un peu lourd mais là aussi pas dérangeant pour peu qu’on rentre dans le délire.
Côté performance d’acteur, j’ai connu Tom Hardy (Eddie Brock / Venom) plus inspiré mais il rend son personnage sympathique et porte bien ce projet sur ses épaules. On exploite pas tout le potentiel du comédien mais ce dernier semble quand même prendre un peu de plaisir à incarner son personnage. Son charisme naturel m’a peut-être un peu aidé également pour bien accroché à ce rôle de journaliste bourrin vite dépassé par les événements.
Derrière lui, on a du bon et du moins bon. Pour le bon, il y a Michelle Williams (Anne Weying) qui passe une petite tête et qui en toute légèreté n’est pas forcément désagréable à suivre. L’actrice se contente du minimum syndical mais elle fait ce que l’on attends d’elle et c’est déjà bien. J’ai apprécié aussi Reid Scott (Le Docteur Dan Lewis) ainsi que Scott Haze (Roland Treece). Ils sont tous les deux caricaturaux dans leurs registres respectifs mais pour ce genre de production où je ne suis pas trop regardant, là aussi, ça passe quand même c’est juste que ce n’est pas de l’actors studio.
Pour le moins bon, on a Jenny Slate (Dora Skirth) qui ne m’a pas du tout convaincu malgré son petit temps de présence à l’écran. Mais ce n’est rien à côté de Riz Ahmed (Le Docteur Carlton Drake / Riot). L’acteur veut bien faire mais il manque clairement de carrure et de charisme pour convaincre dans la peau du méchant sans scrupules et encore plus quand il se retrouve face à Tom Hardy. Je n’ai rien contre cet acteur (il me semble même l’avoir déjà apprécier dans quelques films par le passé) mais ici, ça ne fonctionne vraiment pas. Chacune de ses apparitions ne m’ont pas convaincu et même lorsque son personnage donne un ordre à Roland Treece, je m’attendais à ce que ce dernier lui mette quelques baffes pour le remettre à sa place tant sa crédibilité est au point mort.
Malgré un scénario léger et prévisible ainsi qu’un casting qui fait le travail sans forcer, le film aurait pu me plaire davantage mais c’était sans compter la réalisation de Ruben Fleischer. Oui, il y a du rythme et le montage qui se fait plaisir dans les coupes fait qu’on a pas le temps de s’ennuyer même si il faut attendre une bonne heure avant de voir réellement Venom en action. Cependant, je n’ai pas du tout accrocher à la façon de filmer du réalisateur.
De nombreuses scènes m’ont paru trop brouillonnes voir même illisible parfois. La caméra ne se pose jamais, on ne sais pas où donner la tête et cela m’a même rendu malade. Me connaissant, j’apprécierais sans doute le film sur un plus petit écran mais en l’état, je suis quand même déçu surtout qu’il y a quand même quelques bonnes idées.
Si on enlève les cadrages approximatifs, visuellement, le long métrage n’est pas détestable. Il fait son boulot de divertissement avec des effets spéciaux pas transcendant mais qui passe bien même si ça manque un peu de Venom et qu’il y a quelques abus sur Riot. Les décors de San Fransisco m’ont plu, j’ai trouvé que ça changeait un peu de New-York et la bande originale composée par Ludwig Göransson passe bien avec en prime lors du générique, une chanson d’Eminem, pas sa meilleure, mais toujours sympa à écouter avec le son d’une salle de cinéma.
Pour résumer, alors que je craignais vraiment une catastrophe, « Venom » m’a divertit. On n’est pas dans le haut du panier mais une fois que l’on a compris qu’on est dans un énième film gentillet de Marvel, le cahier des charges est rempli c’est juste qu’on a encore moins de profondeur et de subtilité que d’habitude. Je me suis amusé avec ce scénario qui, même si il tarde à se lancer et à nous offrir Venom, m’a amusé. Je regrette juste la réalisation de Ruben Fleischer qui avec ses plans souvent indigeste m’ont un peu gâché le spectacle. Un film que je reverrais néanmoins et qui me connaissant passera un peu mieux sur un plus petit écran surtout maintenant que je sais à quoi m’attendre.