Dommage. C'est le premier mot qui me vient en pensant à ce film pourtant prometteur. Je n'en n'attendais pas grand-chose, c'est vrai, mais j'avais l'espoir d'enfin voir un bon film avec un personnage de Comics que j'aime bien. C'était pourtant bien parti : l'histoire des symbiotes était assez crédible, le méchant plutôt crédible (quoiqu'un peu caricatural, mais passons). Tom Hardy surjoue un héros sans personnalité, et même si l'on part du principe que c'est, paradoxalement, son trait de caractère principal, je suis déçue de sa performance. Encore plus déçue de la bêtise du personnage :
loser mais fonceur, il n'hésite pas à foncer dans le tas de la Life Foundation au lieu de mener une enquête (comme il devrait pourtant le faire!), ce qui lui vaut la perte de son appart' et de sa fiancée.
Ambiance. Je ne veux pas m'étaler là-dessus car ce n'est pas le pire. Le gros point noir de ce film, c'est son côté "cheesy", un peu plan-plan et gentillet, qui nous rappellerait un Disney. Une histoire d'amour un peu bateau et bancale? Admettons. Un type qui veut sauver le monde en dévoilant des exactions et des expériences sur les humains? Allez, ça passe.
Un super-méchant extra-terrestre doté d'une intelligence supérieure avec un plan d'extermination de la Terre mais qui, parce que lui aussi est un "loser" sur sa planète, s'entiche du personnage insipide de Tom Hardy et décide de rester?
Pitié. Si j'avais su que le scénario serait si stupide, je serai restée chez moi.
Je n'espérais pas voir Venom en super-méchant badass. Je ne voulais pas assister à un film d'horreur où le parasite aurait mangé tout cru son hôte et tous ses proches.
J'aurai simplement voulu voir une lutte entre le symbiote et son hôte, un déchirement entre le côté humain de Brock qui essaie de prendre le dessus sur une créature qui se nourrit de ses organes et de sa peur et l'utilise comme véhicule. J'aurai aimé éviter la comédie romantico-stupide à laquelle on a assisté. Un alien qui apprécie un type car au fond ils se ressemblent par leur nullité, qui décide que finalement la Terre c'est joli et sympa et qu'il pourrait aider son hôte à récupérer son ex-fiancée... pitié, non. Ridicule. Son goût pour la Terre n'est pas comme celui de Superman, qui tombe littéralement amoureux de cette planète et décide de protéger ses habitants. Venom, lui, est venu pour tout détruire et bouffer tout le monde (ce qu'il ne se prive pas de faire quand même, hein). Il s'est transformé en sidekick, en personnage un peu rigolo et secondaire en quelques minutes, alors que je m'attendais à une lutte à mort entre lui et son hôte qui, je l'espérais profondément, aurait eu assez de personnalité et de force de caractère pour tenter de maîtriser le parasite ou de l'exterminer pour sauver le monde, ou du moins sa peau.
Mais non.
Bref. Que penser de Venom? Divertissant, oui, à la rigueur. Esthétiquement, bof. Intelligent, non. Pas terrible, en somme.