Je poursuis mes investigations dans les films de genre peu connus, avec Les Tueurs de l’eclipse, film d’enfants tueurs du début des années 80, que j’ai trouvé ma foi plaisant.
Niveau bon point, je crois qu’on peut globalement introduire le casting. Si les enfants tueurs ne sont pas les plus glaçants qu’on ait pu voir, néanmoins les interprètes prennent quand même un malin plaisir à jouer les sadiques, et même s’ils sont un peu caricatural, leur aspect excessif et sans limite permet d’avoir droit à quelques séquences très amusantes. Face à ce trio de tueurs en culotte courte, le film propose un héros en la peau de l’inconnu K. C. Martel, qui ne fait pas une très forte impression certes, mais qui apporte quand même un certain naturel bienvenu. Disons qu’il ressemble à un enfant de son âge, et que sans faire de véritables efforts de composition il est correct. Sinon on a le droit à un lot de jolie jeunes femmes, ce qui permet au métrage d’introduire de l’érotisme soft, et de disposer quand même d’une héroïne, Lori Lethin, qui reste elle aussi à la hauteur, sans faire d’étincelles.
Toujours niveau bon point j’introduirai le rythme, effréné, avec des meurtres en veux-tu en voilà, et souvent bien filmé. La mise en scène est quand même une belle petite réussite, avec un réalisateur qui sait ce qu’il fait visiblement et offre des meurtres pour certains biens sadiques qui font plaisir à voir.
Enfin, dans les autres bons points que je relève, la musique, simple mais toute en tonalité aigu, typiquement ce qui convient au genre, même si c’est un peu académique et sans réel surprise, et une bonne photographie aussi. Le film fait le choix d’une ambiance plutôt clair, naturel, sans effets particulier, et cela est bien vu car ça ancre le film dans un certain réalisme, en dépit d’un scénario un peu trop surréaliste.
En effet le film a des défauts, et le premier d’entre eux et son manque de crédibilité générale. Il y a quelques scènes qui relèvent un peu du n’importe quoi (la force surhumaine des enfants, leur côté omnipotent, la naïveté parfois déconcertante des adultes), et il y a des séquences qui souffrent visiblement d’un manque de budget et qui perdent de fait leur crédibilité (la scène dans la casse). En clair, mais ce n’est pas propre à ce slasher, il y a des trucs trop gros pour passer. De la même manière si le film a priori n’est pas mal en terme de mise en scène et de réalisation, il y a quand même un manque d’ambition générale, et notamment un peu plus d’horreur, de perversité peut-être, et une fin mieux fichue. Il faut avouer là aussi que la conclusion laisse sur sa fin, et qu’elle a du mal à convaincre (par rapport surtout à la mère en fait).
En vérité Les tueurs de l’éclipse restent quand même au stade du divertissement sympathique, mais on sent que le potentiel n’est pas totalement transcendé. Le film propose des scènes plaisantes, et son rythme séduit, mais cela au détriment de sa cohérence et de sa crédibilité. Je n’en ai pas parlé, mais la gestion du temps est aussi parfois chaotique. Malgré tout on est dans le haut du panier du slasher des années 80, et il serait mal venu de se passer de l’originalité pour l’époque de voir des enfants commettre un massacre. 3.5.