Avis sur Embodiment of Evil

Vue en 2009 à l’Etrange Festival, cette suite tardive de la série culte des Coffin Joe ne démérite aucunement par rapport aux œuvres initiales des années 60. Toujours aussi charismatique, le personnage fou incarné par José Mojica Marins brise volontairement tous les tabous de la société brésilienne (et notamment liés à la religion). Mais le cinéaste, loin de se cantonner à un vague remake de son œuvre, l’actualise en se livrant à des débordements graphiques particulièrement gratinés. Autant dire que le spectacle, hautement subversif, n’est pas à mettre devant tous les yeux puisque le réalisateur a pris acte de l’évolution récente du genre vers le torture porn. Si le début du film laisse présager un long-métrage sage, il n’en est rien dès que Coffin Joe entre en action. Dès lors, le film se dote d’une esthétique bariolée, zébrée d’éclairs de génie et d’images cauchemardesques qui redéfinissent notre vision de l’Enfer. Le tout demeure transgressif, anarchiste et totalement mal élevé. Une œuvre malheureusement inédite sur notre territoire mais qu’il faut impérativement avoir vu pour tout amateur de cinéma alternatif.