Shirin est un film tout ce qu'il y a de plus expérimental, on peu résumer le concept à une phrase : on filme des femmes durant un séance de cinéma.
Sauf que ça ne se limite pas à ça, ces femmes sont des actrices (on peut voir Binoche), elles sont modernes, belles, voilées, iraniennes… tout comme l'héroïne du film : Shirin. Le titre original du poème qui sert de base au film (dans le film) étant Khosrow et Shirin, on enlève la partie masculine, on parle ici de la femme.
Le film c'est comme si la scène où Karina regardant la passion de Jeanne D'arc durant 1h30 et qu'à aucun moment on ne voyait le film de Dreyer.
Le film nous propose quelque chose qui revient à l'essence même de ce qu'est le cinéma : un univers que l'on perçoit.
Ici la perception passe par le son, les bruitages sont vraiment excellents, les batailles, les chants, on devine tout ceci, on est plongé dans cet univers, et par l'émotion visible sur ces visages, souriant, pleurant, se cachant…
C'est un film très complet sur le cinéma, ça dit énormément de choses, sans jamais être didactique ni sans en avoir l'air.
La durée est très bien choisie aussi, un film qui a un concept pareil, ça serait tuer le concept que le faire durer 10 minutes, on perdrait toute la palette d'émotions que peuvent ressentir ses femmes et donc nous.
Bon seulement ça reste assez long et il faut bien s'accrocher pour suivre.
D'ailleurs je préconiserai de le voir sans sous titres pour juste, sans même comprendre l'histoire, s'immerger dans cette histoire belle, magnifiquement bien narrée, et se laisser gagner par l'émotion de ces personnages.