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Ghost_face
69 abonnés
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4,0
Publiée le 22 juillet 2009
JERICHOW nous conte l'histoire passionnante et brûlante d'un triangle amoureux tout en retenue et subtilité. Décidément le cinéma allemand n'en finit plus de faire des drames intenses et émotionnellement riches. Le film de Christian Petzold n'a pourtant pas grand chose d'original dans cette trame dramatique déjà souvent vu au cinéma mais pourtant on est captivé par cette histoire d'amour a conjugué au pluriel, où l'on y voit trahison et manipulation. C'est même avec un certain suspense que l'on se laisse entraîné dans cette histoire passionnelle illégitime et dangereuse. JERICHOW fût une surprise agréable.
Au bout de quinze minutes, on comprend (si comme moi on a pas lu un synopsis auparavant !!!) qu'on a affaire à un film qui s'inspire très fortement du multi-adapté au cinéma roman de Nina Hoss "Le facteur sonne toujours deux fois"... Après James M. Cain en France, James M. Cain en Italie, James M. Cain aux Etats-Unis bien sûr, James M. Cain en Allemagne... (il est passé aussi en Hongrie et en Malaisie mais j'ai pas encore vu !!!) Sauf que le réalisateur ne voulant pas être trop prévisible change plusieurs détails, surtout en ce qui concerne la personnalité du mari cocufié. Loin d'être aussi aveugle quand à ce qu'il se passe autour de lui, il s'avère au contraire assez lucide. Résultat, la fin est changée mais l'ironie cruelle, une autre ironie cruelle peut-être même encore plus cruelle, ne va pas manquer de faire acte de présence. Le trio d'acteurs principaux fonctionne aussi très bien, en particulier la très belle Nina Hoss qui n'a pas besoin de se comporter autrement que comme une femme de tous les jours pour dégager une grosse dose de sensualité. "Jerichow" est une bonne (et libre !!!) adaptation.
S'il est un réalisateur allemand qu'il faut suivre de près, c'est bien Christian Petzold ! Il possède une qualité devenue rare dans le cinéma contemporain : ses plans font toujours la bonne longueur. Jamais trop longs, jamais trop courts. De plus, il a un art consommé pour brouiller les pistes, pour amener le spectateur à se faire son propre scénario, qui n'est pas forcément le bon. On avair découvert Christian Petzold il y a 7 ans dans "Contrôle d'identité"; "Yella" est sorti en France le même jour que "Jerichow". On attendra avec impatience le prochain film de Christian Petzold.
3 ans avant "Barbara", cette "La Vie des autres" au féminin, Christian Petzold sacrifiait à la classique thématique de l'adultère, mais dans un milieu moins attendu que le milieu bourgeois "classique". Le mari est turc (il y a au moins 3 millions de Turcs en Allemagne), commerçant prospère dans une région largement sinistrée économiquement parlant, celle de la petite ville de "Jerichow" (mais dans une filière, alimentaire, largement communautariste), la femme et l'amant allemands, mais marginaux l'un comme l'autre, avec histoire personnelle pas facile. L'histoire, où la variable "argent" est omniprésente et le secret une constante, est habilement contée, le style est épuré et précis, le tout est très reconnaissable, très "allemand" - maîtrisé, un brin glacé. 3 bons interprètes, dont la future "Barbara" (Nina Hoss), l'actrice fétiche de Petzold (5 collaborations - elle est de tous ses "longs" pour le cinéma, à ce jour). Le vaudeville possible évolue vers le drame, inexorablement, grâce à ce trio-là, drame qui se dénouera au bord de la Baltique (décor de "Barbara").
Cet éternelle histoire de trio amoureux manque d'originalité et de style mais bénéficie d'une interprétation sensible tout en se laissant regarder. Attachant.
Jerichow de Christian Petzold est un superbe film dramatique allemand. Une très belle surprise pour un film que je n'attendais et qui au départ ne m'intéréssé pas. C'est pas un chef d'oeuvre, ce n'est pas non plus le film du mois, mais qu'elle bonne surprise. Autant le dire tout de suite, dans Jerichow vous ne verrez aucune originalité, c'est un drame très classique qui parle d'adultère, de deuil, de maladie ... fin rien de très nouveau mais pour autant on en est pas moins captivé du résultat. C'est un très beau film, où l'on a pas de mal à entrer dans l'histoire et à s'attacher aux personnages. On a le droit à de belles interprétations, les acteurs sont très bons et très convaincants. Une belle musique, de beaux paysages, une très belle mise en scène. Fin voila, c'est un très bon long métrage ! A voir !
Sorti en France en même temps que Yella (qui est antérieur), Jerichow ne confirme pas tout à fait les espoirs placés en son réalisateur, l'allemand Christian Petzold. Cette version moderne du Facteur sonne toujours deux fois (pour schématiser) manque un peu de niac et les silences et ellipses qui faisaient le mystère de Yella semblent ici artificiels et superfétatoires. Le film a des qualités, néanmoins, et la violence rentrée qui habite toute l'intrigue de même que les zones d'ombre qui entachent les personnages contribuent à garder éveillés des spectateurs qui aimeraient sans doute davantage de nerf dans la construction de cette histoire moins simple qu'il n'y parait. Petzold a un talent certain pour décrire une Allemagne (de l'est) provinciale, endormie et appauvrie. Jerichow est un film languide qui ne laisse guère d'espoir à ses protagonistes. Ce n'est pas du pessimisme, c'est du réalisme.
Un triangle amoureux subtile et riche en émotion. Film romantique où se nouent trahisons et manipulations, on est entrainé avec un certain suspens dans cette histoire passionnelle. Une belle réussite du cinéma allemand.
Le point de départ ne brille pas par son originalité : Thomas (Benno FÜRMANN), renvoyé de l’armée (en Afghanistan) rentre dans sa ville de Jerichow (en Saxe-Anhalt, dans l’ancienne République Démocratique Allemande) pour habiter dans la maison de sa mère qui vient de mourir ; il se fait embaucher comme chauffeur-livreur par Ali Özkan, germano-turc (originaire des monts Taurus) dirigeant une chaine de 45 fast-foods (il a perdu son permis de conduire pour cause d’alcoolémie), et marié à la belle Laura (Nina HOSS, dont c’est la 3e collaboration sur 5 avec le réalisateur). Heureusement, le film sort du schéma classique, le mari, la femme et l’amant, en brouillant les pistes. On y retrouve la touche de Christian Petzold : photographie de téléfilm (due à Hans FROMM, habituel complice), nombreuses scènes en voiture et train qui passe.
Tous les personnages du cinéma de Christian Petzold trouvent leur épaisseur dans la tension qui les anime et les écartèle entre d’une part un ancrage terrestre fait de besoins, notamment sexuels, et d’autre part le poids d’un fatum qui s’abat sur eux, qu’il soit mythologique ou politique. La ville allemande de Jerichow résonne évidemment avec celle de l’Ancien Testament, ladite Jéricho où s’exerça le pouvoir de Dieu soucieux de punir les hommes de leur orgueil : l’ouverture du long métrage définit différents espaces domestiques rassemblés derrière le panneau « Jerichow », de la maison maternelle que le fils revendique pour la restaurer puis y vivre, à la « cabane limonade » – appellation mystérieuse, quasi merveilleuse – en passant par la ferme réaménagée des époux commerciaux, bornant une circonscription qu’automobile et fourgonnette relieront à travers la forêt. Les déplacements incessants des protagonistes dessinent à la fois une topographie de la ville et de la région dans laquelle elle s’inscrit – habilement ponctuée par les diverses barraques de restauration rapide que possède Ali – et une géographie du cœur humain, les liens qui unissent employé et employeuse se resserrant jusqu’à révéler des similitudes, notamment un passé traumatique en commun. La guerre en Afghanistan pour l’un, la prison pour l’autre. L’absence d’argent pour tous les deux, et l’amour interdit faisant naître un triangle amoureux que le cinéaste allemand déconstruit intelligemment par des indices conduisant à de fausses pistes. La posture de spectateur de son propre désir par autre interposé, qu’Alfred Hitchcock chérissait tant, mute ici en réflexion sur les représentations mentales de l’altérité. La morale, si tant est que l’on puisse en formuler une, serait alors l’irrésistible attraction des corps contre vents et marées qui, à terme, auront raison de toute chose, telle la cité de Jéricho maudite devant l’Éternel. La caméra capte fort bien, par les entrées et sorties des personnages, les non-dits, les regards soutenus, les rapports de pouvoir que seul l’alcool expose sinon, de façon maladroite ; elle saisit une tension érotique et meurtrière qu’incarnent d’excellents comédiens. Une réussite.
Un drame intense et poignant avec des personnages bien campés mais qui pâtit d'un rythme trop lent; Si lent que l'on a du mal à rester concentré sur l'histoire.C'est d'autant plus dommage car les acteurs rendent authentique cette romance et l'empathie ressentit à leurs encontres est bien réelle!!!