A recommander de toute urgence avant que ce film ne disparaisse des écrans, et ce pour raisons: 1) la thématique abordée, la spoliation des terres; 2) la sensualité des corps qui se dégage; 3) la colère sociale des Indiens du Brésil. Et last but not least, la qualité de l'interprétation des acteurs, et encore plus important, la qualité de la mise en scène. Rarement la forme n'a aussi bien rejoint le fond. A DÉCOUVRIR ABSOLULMENT !
Très très jolie film sur les amérindiens chassés de leurs terres et privées de leurs modes de vie. En tentant de revivre sur la Terre de leur ancêtres ils se retrouvent confrontés aux puissants propriétaires terriens. Le Brésil est encore un western ! Seul bémol le manque d'émotion, comme oublié par le metteur en scène. C'est aussi un film sur l'héritage, la perte des valeurs, l'inhumanité... Très très beau film avec un Matheus Nachtergaele (le chef) charismatique. C'est un film pessimiste malgré la toute fin.
Belle mise en scène (séquences d'exposition et de dénouement surtout) pour ce conte surprenant qui est un véritable OVNI cinématographique. En dépit d'une sècheresse manifeste, c'est un film à découvrir.
Ce n'est pas un documentaire mais bien une fiction (reposant sur une réalité): la résistance courageuse mais difficile d'un groupe d'Indiens autochtones du Mato Grosso aux conditions de soumission misérable imposées par les Blancs, qui les ont chassés de leurs terres ancestrales, déforestées par des fazenderos (les grands propriétaires) sans crupules, pour les transformer en désolantes monocultures à pesticides. L'essentiel se passe en bordure d'un champ pris sur la forêt. Les regards en disent long. Le racisme éclate dans les réflexions des Blancs; de leur part, l'égoïsme et le mépris sont constants: les Indiens sont juste bons à utiliser comme main-d'oeuvre bon marché, transportée comme du bétail! On ne tombe pas dans un manichéisme lourd mais on n'évite pas pour autant la récurrence du traitement infériorisant des pauvres Indiens (comme avec la boniche) par les bourgeois Blancs. Pourtant, une attraction sexuelle relie parfois les deux groupes, mais cela reste occulté, lâche et sans amour ; les différences culturelles jurent trop, entre ces bourges et ces "non-intégrés". Du côté indien, le poids des traditions, l'autoritarisme, un certain laisser-aller (alcoolisme) mais aussi un sexisme empêchent tout discours enjoliveur. La "chasse" contre l'esprit du mal (Angué) est caractéristique du combat de la tribu. Mais que peut-elle faire contre la puissance des colonisateurs, qui vont jusqu'à lui balancer des pesticides? Les jeunes hésitent à maintenir la résistance, happés par les séductions extérieures, illusoires bien sûr. On nous donne ici à voir la société occidentale dans toute sa puissance destructrice, jusqu'à nous écoeurer du système capitaliste. Bien que parcouru par une jolie musique, ce film de Marco Bechis, d'un budget certes limité, manque de relief et pèche par un certain amateurisme.
Production brésilienne, La terre des hommes rouges est un film quasi documentaire puisque sur une situation bien réelle et toujours très actuelle 15 ans après sa sortie. Avec un propos engagé du côté des autochtones, on compatir pleinement. La réalisation est sobre mais offre de nombreux plans très réussis. Le problème reste le scénario : le documentaire prend bien souvent le pas sur la fiction, ce qui est dommageable au film (le film étant une fiction par essence). Mais je conseille quand même vivement.
L'auteur de "Garage Olimpo" traite ici d'un sujet inédit et assez passionnant dans sa manière très personnelle de mettre en scène. En évacuant toute recherche d'émotion et créant une distance assez insolite en renversant les clichés (ainsi les indiens Guarani sont au premier plan, et les êtres 'civilisés' à l'arrière), Marco Bechis réussit un film sur la terre des hommes, l'appartenance à une culture et la défense des libertés de groupe. Cette micro-société en formation, ancrée solidement dans un passé nostalgique qui décide du présent au nom des ancêtres, reflète de manière subtile, et à différente échelle puisque le film offre une vision assez élargie de la problématique, les oppositions de groupes (les familles en forêt, contre la vie urbaine rongée par le capitalisme et le désir toujours grandissant de dominer plus), et la construction - ou transmission - d'un mode de vie à part. "Birdwatchers" reste essentiellement concentré sur la tribu indienne qu'il dépeint entre le silence et quelques effets de styles sans grands interêts, et sur les décors naturels, le paysage urbain ne constituant souvent qu'une masse sonore où les voitures et leur radio défilent devant la caméra dans une enfilade surnaturelle de sons rapides, rassemblant l'urbanisme à une forme d'épouvante. Et d'un côté, le film aborde une histoire d'amour entre un jeune indien et la fille d'un blanc bien décidé à récupérer ce qu'il considère comme ses terres. Cette sous-histoire trop prévisible, invitant à des questionnements à l'intérieur même des problématiques évoquées par le sujet seul, n'a au final que peu d'interêt et ouvre les portes à un manichéisme un peu primaire, d'autant qu'il manque une grande dose de sensualité dans la mise en scène de ses séquences amoureuses et mystérieuses entre deux êtres que tout oppose, pour véritablement convaincre et attirer dans le trouble et l'ambiguïté d'une relation perverse. Le film tombe aussi par moments dans le piège du voyage moralisateur (le jeune ind
Très écolo-humanitaire, ce film dénonce l’oppression des Guarani du Mato Grosso dont la survie est compromise par l’agriculture galopante des colons blancs qui déforestent massivement. Le minimalisme du scénario tire l’ensemble vers le docu-fiction, et malgré la beauté des images et la noblesse de la cause défendue, l’ennui n’est jamais très loin…
Film sympathique, avec de bons acteurs. Mais il ne suffit pas de parler de choses urgentes et importantes pour faire un bon film. Ici, il manque une direction, une maîtrise du récit, car cela part un peu dans toutes les directions et à défaut de cohérence, le film perd son sens et s'affadit. Dommage.
Au coeur de la forêt Amazonienne brésélienne: la vie des dernières tribus Guarani est en péril, la cohabitation avec l'homme blanc les condamne. Dans la tribu Guarani au coeur de cette fiction, les suicides, reflets du mal être de l'enfermement dans des réserves, se multiplient. Le chef de tribu décide de récupérer les terres spoliés par les agriculteurs blancs. Ils s'intallent sur des terres où les grandes prairies ont remplacés les forêts primaires. Deux mondes s'observent, se jaugent, jusqu'au moment où les blancs sont prêts à user de toutes les ruses voir même de la violence pour ce débarasser de ces gênants sauvages. Au coeur d'une problématique écologique de notre temps, ce film a une portée politique mais avec un vernis poètique. Le message est clair et multiple: nous alerter sur les désastres écologiques, culturels, humains de notre modèle de dévoleppement occidental. Le rouleau compresseur de la mondialisation, du capitalisme et de la société de consommation est sans pitié pour les minorités: parquée, alcoolisée pour avoir la paix, exploitée par les tourisme occidental en mal d'authenticité, corrompue par l'argent voire même achetée, divisée devant le difficile choix entre modernité et traditions,... Triste constat du monde moderne; on comprend mieux aussi le repli communautaire actuel, la perte de repère concerne de plus en plus d'hommes; jusqu'à nos sociétés riches. C'est un vrai plaidoyer pour le respect des cultures et de la diversité. Voilà ce film a tout de même une limite artistique même si les Guaranis jouant leurs propres rôles restent crédibles.
Ce film est difficile d'accés tant il vous plonge au coeur de la vie des indiens.Tout y est cru à la fois les corps et les états d'âmes.Les indiens sont sublimés et les blancs passent pour des esclavagistes.L'image est incroyable.Ce film vous laisse en sortant un sentiment dérangeant. A voir rapidement car il ne reste pas en salle longtemps(nous n'étions que 06 à le regarder dans une salle de 150).Dommage il mériterait d'une plus grande publicité.
Rien à dire. C'est puissant, ça scotche. Le rythme adapté, l'histoire sans temps mort, la violence sous-jacente, la sociologie des groupes, et surtout et surtout on est plongé au coeur d'une réalité inconnue ou sinon fantasmée. Un film qui augmente le niveau d'intelligence humaine de celui qui le regarde.
Je n'apprécie pas vraiment ce genre de film qui mélange culture et fiction. Finalement malgré un bon niveau global l'aspect culturel est assez éclipsé par le scénario maquillé "d'interruptions" inutiles.
Les indiens guaranis du Mato Grosso (Brésil) ne sont plus ce qu'ils étaient. Certes ils impressionnent encore les touristes sur le bord des fleuves avec leurs peintures et leurs flèches mais c'est seulement contre un peu d'argent concèdé par les tour operators. Ils sont désormais parqués dans des "réserves", comme leurs frères d'Amérique du Nord. Ils ont perdu leurs terres, converties en fazendas. Ils ont perdu leur forêt, rasée au profit des cultures et de l'élevage. Alors certains adolescents, devant l'avenir d'exploitation, de mépris et de racisme qui les attend, préfèrent se pendre aux derniers arbres encore debout. Marco Bechis, cinéaste engagé, a choisi de plaider la cause de ces indiens en leur apprenant, en cinq mois, ce qu'est le cinéma et comment on "fait l'acteur". Qui, mieux que les intéressés eux-mêmes, pouvaient parler de leur révolte devant le sort qui leur est fait? A travers cette fiction à laquelle ils ont collaboré, c'est le désespoir de toutes les minorités que notre société "civilisée" tente de réduire de force à l'uniformité qui s'exprime. C'est pourquoi l'histoire de Nadio qui entraîne les siens à la reconquête du territoire volé, nous touche et nous interroge. C'est le pot de terre contre le pot de fer et tout cela se termine fort mal pour Nadio et son fils Ireneu. Mais entre temps, le cinéaste nous aura présenté des humains respectables qui ne demandent qu'à être reconnus dans leur mode de vie et traités avec justice, comme le chaman et son apprenti, Osvaldo, qui fait des rêves prémonitoires, ou Nadio dont la détermination ne sera vaincue que par le meurtre. Les blancs ont ici le mauvais rôle, peut-être un peu trop, mais c'est pour renforcer la démonstration sans doute, à part la jeune Maria, fille du fazendeiro, qui noue avec Osvaldo une improbable idylle. Loin du lyrisme un peu grandiloquent de "La forêt d'émeraude", ce film est un plaidoyer pour ce que l'homme s'acharne à détruire : la nature mais aussi, ses propres congénères.