Et un remake pour la table 2013, un ! Après les séries télévisées Hannibal et Bates Motel, et avant l’arrivée sur nos écrans de Carrie, la Revanche et Texas Chain Saw 3D, le monde horrifique est décidément à la mode ces temps-ci, réadaptant à tout va et essayant tant bien que mal de reconquérir un public en quête de sensations fortes. « Vivez l’expérience la plus terrifiante : Evil Dead », indique la jaquette française. Une belle accroche commerciale que de nombreux films ont adoptés, mais passant alors pour de véritables menteurs. Alors, dans les faits, que vaut vraiment Evil Dead 2013 ? Est-ce un mensonge de plus ou réalise-t-il tous nos fantasmes bestiaux ? Réponse. Réalisé par Fede Alvarez, réalisateur pour le moins inconnu qui débute sa carrière par un film que de nombreux aficionados attendaient, Evil Dead lève le masque via une introduction nouvelle, absente du premier film. Un choix délibérément différent, semble-t-il, mais qui conduira les spectateurs à entrer en Enfer par la grande Porte. Cette phase introductive d’ailleurs, laisse présager le pire, puisque les minutes qui suivent sont d’un intérêt limité, sinon à nous placer dans un contexte vu et revu des centaines de fois et à présenter quelques caricatures sur pattes, véritable point faible du film. En effet, comme tout film d’horreur moderne qui se respecte, Evil Dead ne déroge pas à la règle et joue la carte clichés en accueillant des pseudo actrices physiquement intelligentes, un frère absent qui souhaite se racheter, et un plouc de campagne au look totalement dépassé. Une belle bande de clichés ambulants que l’on verra souffrir, sans pour autant ressentir la moindre pitié. Dans le fond cependant, le film reste supérieur à la majorité des films d’épouvante actuels, en partie pour son montage sonore, époustouflant tant il s’avère efficace, mais aussi pour sa commune démesure dans le gore, ne tombant jamais dans le crade mais présent en excès. Car du sang, on en voit partout, sans aucune limite, et en quantité impressionnante. Mention spéciale à la scène du cutter, qui démontre la volonté de l’équipe d’aller aussi loin que possible, et au final dantesque, où les limites sont encore une fois brisées. Là où l’on sort déçu, c’est sur son exploitation de la peur, celle qui avait fait tout le succès du premier et avait fait trembler une génération entière. Le remake, effrayant par-ci par-là, ne donnera jamais la sensation qu’il avait promise : l’angoisse est bien là, certes, mais on ne connaîtra jamais la frousse de notre vie. Les effets spéciaux, qui donnent vie au démon, rappellent ceux de L’Exorciste, pour une Jane Levy finalement proche d’une Linda Blair, mais dont la finalité sera toute autre. Finalement, dans un film où les événements s’enchaînent à cent à l’heure sans aucun répit pour ses protagonistes, le résultat est plutôt correct. Un bilan satisfaisant dans le fond comme dans la forme. Malheureusement, il ne réussit pas là où Insidious l’avait fait, en créant la surprise, mais reste conventionnel dans sa caractérisation. « Âmes sensibles, prenez garde, Evil Dead est sang pour sang barbare ».