Oulala, il faut s’accrocher avec Vampire Blues ! Une œuvre érotico-expérimentale qui m’a laissé particulièrement de marbre, et même si elle est moins pénible à supporter que certaines productions érotico-prétentieuses, c’est rude.
Bon le casting honnêtement je n’ai rien retenu de viable. Les actrices n’ont qu’un seul rôle : se dénuder et exécuter des positions lascives. Bon, elles ne le font pas trop mal, mais peut-on dire qu’il s’agit là réellement d’un jeu d’acteur ? Quant à Franco il fait une apparition en personne, laquelle n’a rien de mémorable, et est vraiment très secondaire. On verra sinon de temps en temps comme un cheveu sur la soupe un certain Pedro Temboury plus que risible.
Voilà, pour le casting.
Le scénario est atroce. Le film doit contenir trois répliques en tout, et le reste peu se résumer ainsi : scènes de sexe ou à connotation érotique sur fond de musique ultra-ringarde. Curieusement malgré le fait qu’il dure 1 heure 30 avec si peu, Vampire Blues n’est pas franchement ennuyant, sans doute par les quelques recherches artistiques de Franco, et parce que ce Vampire Blues dégage une certaine sympathie. Mais clairement, n’était-il pas possible d’écrire un scénario plus consistant. C’est d’un vide hallucinant, et au passage il ne faut surtout pas être fan des vampires car ce film ne propose presque rien en la matière.
Visuellement la mise en scène est trop molle. Franco visiblement a essayer de faire des efforts pour esthétiser son film, mais il n’a pas su remplir complètement le cahier des charges. Je prends un exemple. A un moment donné on voit une femme qui danse dans une robe transparente par le prisme d’une bouteille en verre. C’est original, bien qu’un peu futile, mais le vrai souci c’est que ca dure pendant facilement 5 minutes en plan fixe. Il y a de l’abus, et c’est ainsi aussi pour les scènes de sexe. A un moment donné une femme fouette les fesses d’une autre avec un godemichet. On sent un coté Tinto Brass dans ce passage, mais plan fixe pendant 5 minutes. La photographie est elle aussi inconsistante. Les scènes en extérieur, tournées en lumière naturelle sont convaincantes, mais dans les intérieurs c’est globalement très laid, avec des jeux de lumières bizarres et incompréhensibles (à certains moments tout devient rouge, mais pas à la Suspiria, non un rouge opaque qui tache). Les décors sont du même acabit. Corrects en extérieur, les intérieurs sont misérables, et ne convainc absolument pas. Alors, bonne question, peut-on se rattraper sur l’érotisme ? Et bien pour être honnête, non. Celui-ci est redondant, fade, sans âme. J’ai rarement vu un film érotique aussi raté sur cet aspect là. Quant à la musique, la vraie actrice du film puisqu’elle baigne quasiment tout le métrage, elle est inégale. Par moment on sent un bon blues, un coté jazz aussi qui ressort, d’autres fois c’est des sonorités simplistes faites au clavier qui ringardise considérablement le film. Pour être honnête à tous les niveaux il parait bien dix ans de plus.
En somme Vampire Blues est un ratage franc du collier de Jesus Franco. Visuellement laid et mal maitrisé, il ne peu pas s’appuyer sur ses acteurs, les personnages n’ayant aucun relief, ni sur son érotisme totalement à la rue, ni sur son scénario, d’un vide sidérant et sidéral, et à peine sur sa musique. Il mérite 0.5, et c’est triste car je crois qu’il y avait peut-être moyen de faire un film expérimental passable, en ayant plus de prétention artistique, et surtout plus de sérieux dans le traitement du sujet.