N'ayant vu ni la série, ni les films de la franchise, ni tout ce qu'y si rapporte de toutes façons, j'ai jugé ce film sans prendre en compte son statut de remake. Vous m'excuserez donc à l'avance de ne faire aucune référence aux précédents opus. Robocop de José Padilha donc, nous met dans le bain de ses enjeux dès sa séquence d'ouverture brillante. Avec sa critique (sage) de l'obsession sécuritaire Américaine, qui trouve comme refuge les nouvelles technologies (l'homme robot-flic), le film se place plus haut que la sphère des blockbusters purement divertissants. Parce qu'il faut le dire : ce n'est pas un film manichéen gentils contre méchants. Et c'est ça qui est intéressant, Robocop est finalement seul contre tous. Trop extrême pour les citoyens et manipulable par la police.
En plus de cette critique - très actuelle qui plus est - le film, pourtant tout public, propose des scènes dingues de décomposition du corps (âmes sensibles s'abstenir), parmi les meilleures du film. Mais LA scène absolument géniale c'est celle du bal, qui en une rotation de la caméra, nous fait passer de la nostalgie d'un slow à la réalité froide d'un laboratoire. Je me rends compte en écrivant tout ça à quel point j'aime le film, on va tempérer un peu tout ça si vous le voulez bien! C'est un film qui fait péter le budget et ça c'est indéniable. Mais c'est pas forcément un point positif... J'ai sérieusement eu l'impression qu'il y avait un quota dans le film, un peu comme le sang et le cul dans Game of Thrones, mais avec des trucs "futuristes" ici. Pendant deux heures c'est juste l'overdose! Messieurs les producteurs, J'AI COMPRIS QU'ON ETAIT DANS LE FUTUR.
Voilà, c'était un petit aparté, revenons sur un problème autrement plus grave : les scènes d'action. Alors d'accord elles sont vachement immersives, mais non de dieu qu'elles sont bordéliques! Et pour ne rien arranger elles sont vraiment trop longues. Dommage, on pouvait s'attendre à mieux dans un film de ce type... Un peu comme le Robocop (Joel Kinnaman) qui, sans être mauvais bien sûr, manque d'un je-ne-sais-quoi de charisme qui aurait apporté une vraie valeur ajoutée au film. Entre un méchant "second couteau" inintéressant comme rarement, un "vrai" méchant décevant (Michael Keaton cabotine comme il respire), et un manque de second degré inhérent aux blockbusters, on se retrouve avec un film possédant des intentions intéressantes (on voit plus Robocop en proie au doute que taper du méchant), malheureusement mal exploitées au final. Un blockbuster mi-homme mi-robot, où une certaine honnêteté persiste derrière l'armure des conventions.