Grand fan du premier opus - mais en aucun cas des suivants - j'ai regardé la dernière mouture avec un peu d'appréhension.
Ok, les effets spéciaux sont là, c'est beau, c'est bien foutu (scène des poumons, les ED-209), c'est drôle de voir les progrès dans la technicité que possède Robocop (tracer un portable, gps intégré, croisement des casiers judiciaires, utilisation des caméras urbaines) par rapport au premier film, c'est raccord avec l'évolution du monde (introduction sur le terrorisme et les guerres états-uniennes, ici en Iran)... mais :
_ la violence quasi-cartoonesque de Verhoeven a presque été totalement évacuée ; certains scènes de fusillades opposent Robocop à des... robots ; et son calibre Auto9 .50 remplacé par un... taser. L'antagoniste principal, Clarence Boddicker, salopard psychopathe entouré d'une bande de dingues s'il en est, est remplacé par un ersatz accompagné de Jean-jacques anonymes ne servant qu'à se faire dézinguer...
_ la profondeur du personnage n'est pas vraiment là. L'histoire avec la famille de Murphy est gnan-gnan, son coéquipier sidekick black ne servant pas à grand chose, et poncif hollywoodien, se prenant balles sur balles.
_ le scénario, déjà peu fouillé dans celui de 1987, est vraiment léger. Dès le départ, on sait qui sont les méchannnts ripoux, le dilemne homme-machine... Et c'est dommage, il y aurait eu matière à aller loin, les scripts ayant été travaillé pendant deux ans. La loi des machines théorisée par Clarke disparait au profit d'un bracelet, bref... on a un film pop-corn qui n'offre ni surprise, ni clin d'oeil, ni rappel de ce code robotisé né dans les années 50 dans la littérature d'anticipation.
_ Je ne sais pas ce qu'à pris Samuel Jackson qui surjoue à mort et vient ici sans doute cachetonner (les scènes qu'il fait, c'est du "tourné dans la même journée avec le même costume"), mais le message qu'il renvoit se veut provocateur... et est tellement kitch qu'il en devient ringard et provoque l'inverse de ce que le film aurait voulu dénoncer.