Robocop est un bon remake, quoique pas complétement convaincant. Sans démériter, il était clairement possible d’attendre casting est efficace, alternant petits nouveaux et acteurs bien rodés. On se tournera plutôt vers ces-derniers pour vraiment s’enthousiasmer, avec surtout un Gary Oldman brillant, incarnant un scientifique partagé, surement le rôle le plus travaillé et le plus subtil du métrage. Il se débrouille très bien, vraiment. Keaton est assez bon mais sans plus, et l’on notera la présence charismatique mais un peu anecdotique de Jackie Earle Haley, célèbre depuis Watchmen. Coté petits nouveaux (bon j’exagère un peu mais ils n’ont pas la carrière des précédents) on trouve Abbie Cornish et Kinnaman, son mari dans le film. Kinnaman n’est pas mauvais mais il n’a pas la force de Peter Weller, qui s’était emparé de son rôle de manière mémorable. Il ne démérite pas cependant. Cornish aurait dû jouer un rôle important dans le film, mais finalement elle est un peu trop délaissée, et même si elle ne joue pas mal, elle reste secondaire et sans grand intérêt.C’est peut-être d’ailleurs le problème de ce Robocop. Il n’est pas aussi fort émotionnellement que cela, et alors qu’il semblait s’orienter davantage vers la psychologie du personnage, en fait il n’est pas si enthousiasmant de ce point. En dehors d’une ou deux scènes marquantes (dont celle où l’on voit ce qui reste de Murphy), Robocop peine à clairement plonger dans les tourments de son héros, et perd de fait en intensité. D’autant que coté action ce n’est pas non plus tonitruant. Reste que l’ensemble se suit sans déplaisir, grâce à une narration efficace, il y a de manière bien réparties des moments forts, qui relève un ensemble assez fade. Il manque clairement la roublardise et l’ambiance décadente très punk de l’lement Padilha se débrouille honorablement, mais il semble meilleur dans les favelas qu’avec des robots en action. En fait il est bon, mais passe un peu à côté des scènes d’actions, trop brouillonnes ou manquant carrément de punch (celle dans l’entrepôt avec tous les méchants robots). De ce point de vue on préfèrera encore le premier ou le deuxième Robocop, nettement plus décapant malgré leur âge. J’ai vu Dredd il y a peu, dans le registre et avec deux fois moins d’argent le résultat était plus percutant. Coté décors et photographie c’est propre, il n’y a pas grand-chose à redire, mais tout de même, Détroit en proie au crime dans une atmosphère aussi policée, c’est un peu décevant. Ce Robocop n’arrive jamais à instiller le côté décadent et décrépi d’une « cité du crime », privilégiant globalement une esthétique high-tech pas déplaisante, mais qui détonne un peu, alors que visiblement c’est le bazar dans cette ville. Niveau effets spéciaux rien à redire, c’est efficace, le film respecte aussi le côté brutal des premiers opus, et on retrouve, malheureusement trop peu de temps, la bande son de Poledouris. Ce Robocop ne propose d’original rien de mieux que ce thème assez gé final Robocop est un remake de classique pas mal mené du tout, mais qui apparait comme étant resté au milieu du gué. Il a visiblement trop hésité entre les références à l’ancien film, et une réelle volonté de nouveauté, ce qui nous livre un film un peu inabouti, pas assez tranché, doté de bonnes choses, mais pas assez franchement exploitées. C’est un peu l’inverse du Dredd que j’ai vu récemment, doté d’un univers approchant, et qui avait clairement choisi une direction pour l’exploiter jusqu’à plus soif. 3.