Oui, bon évidemment le Roi Pandore ce n’est pas le meilleur film de Bourvil, c’est un film finalement moyen, qui se laisse regarder mais sans beaucoup plus.
Côté casting c’est sympa, surtout le duo Bourvil-Casadesus qui fonctionne bien. La seconde surjoue souvent, mais emporte le morceau avec son personnage truculent, qui vient donner un peu de punch dans un film qui aurait tendance à être trop plan plan quand même. Elle prouve aussi, une fois de plus, qu’une femme peut avoir des formes et être tout à fait séduisante. A ses cotés Bourvil ne surprend pas, avec le type de rôle qui la rendu connu. Il ne se débrouille bien, rien à dire. Pour le reste il y a un bon casting, avec quelques seconds rôles de qualité comme Paulette Dubost par exemple.
Le scénario est trop limité quand même. En fait on se trouve devant un vaudeville filmé, assez prévisible, et où tout s’enchaine de façon assez improbable et chaotique. Alors certes il y a quelques bonnes répliques, et de manière générale, même si c’est un humour qui a été depuis très ressassé, c’est amusant, mais ce n’est pas vraiment suffisant pour démarquer le métrage. Par ailleurs s’il y a des moments très rythmés, le film a quelques trous, quelques longueurs, des phases où il n’y a pas forcément une absence d’action, mais où l’action en fait n’a pas d’enjeu particulier. On sent que c’est pour combler une trame scénaristique faible.
La réalisation est signée Berthomieu. Le travail est fait, il y a quelques idées sympa (la manière dont est narré le voyage en Sergarie), mais après il ne faut pas non plus s’enthousiasmer outre mesure. Comme dit précédemment, on assiste à un vaudeville filmé, et les plans sont donc très fixes, très simples, sans recherche particulière, ce qui se retrouve aussi dans les décors et la photographie. Le Roi Pandore est très sobre, il n’y a pas eu de travail particulier sur le noir et blanc, c’est purement technique en somme. Niveau musique on retiendra surtout la chansonnette de Bourvil, pour le reste c’est souvent martial, des cuivres notamment. Ce n’est pas très marquant.
Ainsi Le Roi Pandore est une comédie des années 40 qui accuse certes les années, mais qui est surtout mineure dans la carrière de Bourvil. C’est regardable, et c’est même relativement divertissant, mais il ne faut pas s’attendre à plus. Reste quand même le numéro de Mathilde Casadesus, qui peut valoir le détour si jamais l’occasion se présente de voir ce film rare.