Alors que je n’attendais rien de bien spécifique de Cet été là, de Nat Faxon et Jim Rash, tous deux seconds rôles dans leur propre film, la surprise est pourtant au rendez-vous. Certes, le film, estampillé Little Miss Sunshine Like, possédait quelques atouts dans sa manche, mais je ne m’attendais pas pour autant à tomber sous le charme d’un petit bout de drame familial léger et sonnant juste. Certes, rien n’est foncièrement captivant, mais la chaleur estivale que baigne l’œuvre du tandem, son ton jamais larmoyant et sa très belle perception d’une jeunesse désabusée par les fresques de leurs parents respectifs en font un film indispensable dans sa catégorie.
Agréable à suivre, sans réel temps mort ni même d’excès de zèle de la part de metteurs en scène plutôt discrets, le récit pose les bases de ce qui pourrait s’apparenter à une simple romance, sur plusieurs fronts, certes. Pour autant, l’on ne cède jamais ici à la facilité, préférant souvent la noirceur que l’éclat d’un baiser, la tristesse et la colère au pardon dégoulinant et au préceptes sacro-saints de la famille américaine. Le refuge d’un jeune adolescent dont le beau-père le traite comme un moins que rien, un peu comme sa mère, dans les allées d’un parc aquatique est salvateur. C’est là que Duncan rencontrera de nouveaux amis mais surtout de nouvelles perspectives. Introverti, parfois pénible tant mutique, tant nonchalant, le jeune homme va retrouver goût à la vie, parallèlement aux emmerdes qui s’accumulent coté famille.
Le succès critique de The Way, Way Back tient aussi à son casting. Steve Carrell, à contre-emploi, est très efficace au beau-père mesquin et volage. Toni Collette est elle aussi impeccable en mère brisée prête à tout pardonner pour vivre comme ses semblables, en apparence. Sam Rockwell, quant à lui, même s’il en fait des caisses, offre un personnage réellement rafraîchissant, immature éternel, amateur du bon vivre et fidèle compagnon d’un jeune garçon qu’il prend sous son aile. Liam James, l’interprète du jeune Duncan est lui aussi remarquable, capable de jouer aussi bien la joie que le désarroi, le bonheur qu’un profond malheur. En somme, si tout sonne globalement très juste, c’est en partie parce que le casting est impeccable. Cela mérite d’être souligné tant la distribution des rôles, en général et dans ce type de catégorie de films, est souvent très aléatoire.
Au final, si le propos est plutôt saumâtre, le film de Nat Faxon et Jim Rash aurait plutôt tendance à redonner le sourire en une soirée maussade de semaine. Comme mentionné plus haut, voilà une bonne surprise, un agréable moment de simple cinéma sans prétention, que l’on hésite à s’offrir mais qui au final s’avère plutôt bénéfique pour le moral. Notons qu’accessoirement, le cadre dans lequel le tournage à été entrepris est plutôt sympathique, renvoyant les cinéphiles rompus au vieux classiques aux dents de la mer coté paysage et ambiance de plage. Sympathique comme une femme souriante au réveil. 15/20