Les 9 mois de grossesse, l’accouchement et les nombreuses nuits sans sommeil sont-elles le signe d’un heureux évènement ? Lorsque Barbara & Nicolas s’apprêtent à avoir leur premier enfant, ils ne s’attendaient pas à un tel bouleversement dans leur vie…
Rémi Bezançon (Le premier jour du reste de ta vie - 2008) adapte ici le roman éponyme (publié en 2005) d’Eliette Abécassis qui nous entraîne dans les affres de la maternité. L’écrivaine y décrivait de façon hyper réaliste (et empli de désillusions) la naissance de sa fille, son ressenti et son quotidien, loin d’être une sinécure et surtout, loin d’être l’heureux évènement tel qu’on nous le décrit depuis toujours (libre à chacun de se faire sa propre opinion).
Le réalisateur nous embarque au cœur de cette aventure loin de tout repos qui va mener ce jeune couple de l’euphorie à la perdition. Les nouveaux parents ne sont jamais préparés à ça, on aura beau assister à des cours de préparation à la naissance, cela ne se passera jamais comme prévu. Idem pour l’allaitement, ça ne marche pas du premier coup et malgré les divers conseils à droite et à gauche, on peut vite perdre patience ou penser que l’on s’y prend mal.
Un heureux événement (2011) c’est tout ça à la fois, une immersion dans les premiers pas de jeunes parents confrontés à l’inexpérience, à ce qu’ils liront à droite et à gauche (en prenant pour argent comptant tout ce qu’ils trouveront), aux conseils parfois avisés (ou pas) des parents et beaux-parents, …
N’importe quels parents devraient s’y reconnaître dans le film vu les divers sujets abordés, il y en a pour tout le monde (l’épisiotomie, le post-partum, le biberon est-il l'ennemi de l’allaitement ?, le club du lait, la belle mère avec ses recommandations (parfois agaçantes), l'absence de vie sexuelle ou encore la rééducation du périnée).
Pour ma part, j’avais découvert le film lors de sa sortie en salle et je n’y avais pas du tout adhérer, me sentant exclu (n’étant ni femme et encore moins père de famille). Depuis, de l’eau à coulé sous les ponts, je suis père et j’ai connu la désillusion, les fausses joies, les rires, les pleurs, la douleur endurée par ma compagne, un accouchement pas toujours facile, des nuits sans sommeil, bref, je ne vais pas m’étendre ici, je ne suis pas sur un divan chez mon psy. Tout ça pour dire qu’une décennie plus tard, bien évidemment, je regarde ou plutôt, je redécouvre ce film d’un autre œil.
Mais il n’empêche que le film ne parvient toujours pas à pleinement me convaincre. En cause ? Cette accumulation de cliché (on est devant une comédie dramatique grand public, j’en conviens que c’est un passage obligé, sauf que ce déversoir devient vite redondant et lassant), ajouter à cela, ce côté féministe où les hommes y sont dépeints comme des loosers (Nicolas doit se trouver un "vrai" travail qui rapporte et passe le plus clair de son temps avachit devant ses jeux vidéo quand son meilleur ami préfère la polygynie), sans oublier la durée du film qui s’éternise au point de frôler les deux longues heures. Fort heureusement, le duo incarné par Louise Bourgoin & Pio Marmaï fonctionne à merveille et on fini par se prendre d’affection pour eux.
Seul conseil s’il n’en fallait qu’un, pour celles et ceux qui n’auraient jamais vu le film et s’apprêtent à avoir leur premier enfant, ne regardez pas ce film avant d’en avoir eu un ! Au risque de clairement vous dégouter d’enfanter et de pousser monsieur à se faire une vasectomie fissa.
(critique rédigée en 2011, réactualisée en 2022)
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