Je découvre très étonné, qu'un film semblé sincère et personnel, comble "par le réalisateur du Premier jour du reste de ta vie": cette incroyable fable familiale, certes pas parfaite, mais très émouvante... Je re-apprend le prénom de Rémi Bezançon. Pourquoi est-il tant concerné par ce lien parental indescriptible, mais tellement juste? Je m'installe, les yeux écarquillés prêt à en prendre plein la gueule, à chialer des larmes qui me rappelle que je suis ce type de spectateur qui s'identifie à l'écran, que ce qui peut arriver au personnage peut m'arriver... L'introduction au vidéoclub, belle mais malheureusement pas très neuf. L'originalité à peine à s'installer, mais je prend conscience que quelque chose se passe, que les acteurs dégagent une sensibilité qui ne m'est pas que familière. La photographie est prometteuse, mais malheureusement pas naturelle. Elle veut créer de l'effet, produire du sentiment. La lumière propre et définie souligne ce que je viens de dire, loin d'être un reproche ou un défaut, puisque les scènes en travelling intérieurs sont quasi-irréprochable.
Quels sont les parties à évoquer encore? Le jeu: Louise Bourgoin ne relève malheureusement pas le défi, bien qu'elle tient le rôle jusqu'au bout et je l'en félicite, mais elle ne dégage pas cette pudeur réaliste, cette étincelle troublante de vérité, probablement parce qu'elle n'a jamais été ensceinte (bien que ce ne soit pas tant cela le problème), les seuls larmes crédibles seraient presque celles immobiles face impassibe. Pio Marmaï se dégage brillamment et contraste avec la maladresse de cette dernière. On regrette qu'Anaïs Croze, plus connue dans la chanson française, est brillante son rôle trop court, on veut la voir plus souvent. Les mères (Josiane Balasko y compris) ne sont que des pâles copies de stéréotypes et manquent de sincérité. L'une, bourgeoise grand-mère envahissante croyant tout savoir, l'autre soixante-huitarde. On les blâmerait presque de ne pas apporter plus de consistance à ces personnages emblématique: mère et grand-mère, héroïne du film.
Pour moi un film, je le répète tient à 3 caractéristique essentiels: le scénario doit être bien ficellé, càd une histoire qui appelle la curiosité, bien écrite -> qui implique une mise en scène impécable, puis vient les acteurs portant à bout de bras tels des coureurs olympique la flamme du cinéma ils doivent nous croire à l'illusion de la fiction, que l'on y prête attention, enfin la technique doit être irréprochable: une lumière soignée en rapport avec le sujet, naturelle et discrète pour un récit de vie réaliste ou vive et marquée pour une histoire plus fantasmée, (mais tout est nuance et ressenti, ne nous risquons pas de faire des généralités) l'image précise et un cadre au service d'une pensée, d'une vision de ce que l'on veut raconter ou histoire de sensibilité...
Plus le sujet est sensible, les membres du films s'investissant sur un plan humain, plus le spectateur est sensible d'adhérer et de repartir bouleverser. N'est-ce pas le but du cinéma? Recréer une vision du monde? S'exprimer? Heureusement que l'on adhère au final à cette histoire cotonneuse et lisse, pourquoi? Peut-être suis-je sensible au quotidien scénarisé, à l'impact créatif... Les deux réunis, j'applaudis!