On attendait Bezançon avec impatience, adaptation du roman de Abecassis, le film se voudrait être un peu à la fois tous ces types : décomplexé de la lourdeur, militant, sulfureux… sauf que le film n’est hélas aucun de tout cela, en effet on assiste plus à un film avec une immaturité de son écriture, impudeur malheureuse de son actrice. Pourtant le réalisateur était bien parti, lui qui avait les faveurs du public, sorte aussi de port-étendard d’un nouveau genre de comédie populaire, sauf qu’ici il passe complètement à côté du sujet, en accentuant une certaine accumulation de clichés et assez poncifs en tous genre, bref il n’arrange pas son désastre et propose même une adaptation désastreuse en adoucissant le trait mais atténuant la noirceur de l’œuvre. Même si on pourra reconnaitre un quelconque intérêt dans la première partie du film, le reste est cependant plus que mauvais, n’apportant même pas quelque chose d’intéressant du côté du cinéma. De ce film on ne retiendra que la scène assez ludique du cauchemar ainsi que celle de l’accouchement qui reste le moment fort du film, malheureusement ces deux scènes sont au final assez court pour proposer un film de qualité, tout le reste est assez mou, à notre grand regret vu la construction intéressante qui s’ouvrait pourtant à nous sur une relation amoureuse ou encore une séparation. Le film est une antithèse parfaite de le premier jour du reste de ta vie, dont le personnage de Jacques Gamblin qui disait qu’avoir des enfants était une chose merveilleuse. On regrette que le réalisateur ne soit pas réussi à proposer une vision du monde qui lui colle plus à la peau, le principe étant de montrer un regroupement des thématiques récurrentes d’un auteur, si un réalisateur tombe dans ce système c’est qu’il commence à radoter donc il n’a plus rien de neuf à raconter et on retrouve les même thématique. C’est un peu le cas ici, on n’est pas focalisé sur la progéniture mais sur le personnage de Barbara, le film raconte le cheminement psychologique d’une femme qui voit sa vie changée par l’arrivée du bébé. Bezançon apporte cela en esquivant le plus possible des lourdeurs de ce type d’histoire, il aborde cela sous un angle léger, drôle ainsi le film se rapproche de temps en temps des film feel-good movies façon américaine qui arrive à toucher des choses sérieuses sans pour autant tomber forcément dans les lourdeurs et qui au-delà des nombreux messages à faire passer propose avant tout une histoire à raconter, chose que le réalisateur n’a malheureusement pas réussi à faire ici alors qu’il avait très bien réussi dans Le premier jour du reste de ta vie, film qui nous avait ému grâce à la connivence qu’il existait entre ses personnages, complicité qu’on ne retrouve pas dans son nouveau film. Une partie des spectateurs admettront que l’actrice Louise Bourgoin est saisissante dans ce rôle assez difficile à faire, qui reconnaitront le propose un rôle bien au-dessus de ces précédents films, elle propose une femme avec des émotions dont bon nombres des femmes se reconnaitront, pour l’entourer, on retrouve le bon Pio Marmaï qui a un rôle quasi-similaire à celui de Vincent Elbaz et une Josiane Balasko. Bref le réalisateur a su s’entourer d’un casting en or pour donner vie à des personnages vivants. On attend donc le prochain film de Bezançon au tournant, en espérant qu’il trouvera de nouveau la petite flamme qu’il avait eu avec Le premier jour du reste de ta vie, on a ici qu’un petit échantillon, il propose un film à la fois effrayant mais aussi émouvant (c’est une de ses forces) comme le montre si bien la scène de la rencontre. Ainsi le film est l’accumulation de nombreuses scènes intéressantes dont on aurait aimé avoir une histoire qui tienne véritablement la route entre ces scènes, dommage, ce sera pour une autre fois.