Premier film de Jonathan Kaplan, très peu connu, on évolue ici dans un film typiquement années 70, s’il y a des fans de l’époque il faut qu’ils regardent à tout prix ce film tant il transcrit l’époque avec une vigueur rare.
Le film s’appuie sur un casting plutôt attrayant, et surtout il va de soi sur son trio de jeunes femmes infirmières. On est là dans le genre de film qui ont imposé cette icône sexy, et il faut dire que les trois jeunes femmes en question, sexy en diable, délicieusement mutines, exposant faussement innocemment leurs attraits féminins ont de quoi ravir le spectateur masculin ! Chacune avec son style, elles livrent de bonnes prestations aux airs grindhouse avérés, et le résultat est convaincant. Les seconds rôles sont moins attrayants mais ne déméritent pas, et surtout sont très seventies, et donc aujourd’hui assez drôle avec le décalage (notamment le groupe hippie qui se fout à poil !).
Le scénario est un peu dégingandé, mais là n’est pas tellement l’intérêt. En effet Night call nurse est un mélange d’historiette qui révèle surtout des mœurs, une époque, c’est plus un film social finalement qu’autre chose, avec un regard humoristique et léger, qui fixe l’air du temps et le restitue habilement. Il y a de l’érotisme soft, avec une nudité qui n’hésite pas à s’exposer, des teintes grindhouse qui ressurgissent parfois (le film en a réellement quelques airs par moment), des situations cocasses, et de manière générale Night call Nurse est plaisant par cette ambiance particulière qu’il dégage. Il est assez bizarre finalement et difficile à décrire, mais il mérite le coup d’œil, et dès le début il surprend avec ce suicide d’une femme à poil depuis le haut d’un toit.
Visuellement Night call nurse a été réalisé avec un budget plus que minimaliste, aussi il ne faut pas s’attendre à des miracles. Kaplan livre une bonne mise en scène, qui avec sobriété et précision est convaincante, jusqu’à une sous-tendre l’explosion de dynamite avec crédibilité, sans la montrer, ce qui n’est pas une mince affaire. Kaplan est aussi très doué pour l’érotisme soft, qu’il filme avec talent. Je relève bien sur une photographie et des décors minimalistes. Le film n’a pas de budget et ça se voit, pourtant ce n’est pas la dèche. Malgré tout le film reste décent, et c’est plutôt agréable venant d’une si petite production. Pour ceux qui craignent de voir un film érotique, ils ne devraient pas être choqués ici. En fait il s’agit surtout de nudité (poitrine dénudées surtout et petite culotte), avec des personnages qui se câlinent, mais rien de choquant. Kaplan livre toutefois des plans bien émoustillants, ce qui me fait dire qu’il a du talent. Je relève enfin une bande son enlevée et dynamique, bien seventies elle aussi, qui plaira aux amateurs de sons rétro.
Ainsi Night call Nurse est un petit film sympathique, que je pensais être un métrage plus érotique, et qui finalement m’a surpris assez agréablement. On n’évolue pas dans du grand cinéma c’est clair, ni dans une pierre angulaire des années 70, mais Kaplan démontrait déjà de belles qualités, et le résultat est convaincant. 3.