Oublié ou méconnu dans nos contrées, "Smash Palace" n'est pourtant pas un film anecdotique. Plutôt bien reçue à sa sortie aux USA, cette production néo-zélandaise a en effet permis à l'inégal Roger Donaldson de franchir les portes de Hollywood. De quoi retourne-t-il ?
Al est un ancien pilote de course, qui a entraîné sa femme et sa fille dans la reprise de la casse automobile de son défunt père. Ecrasé par un travail peu reluisant, il chérit sa fille, mais se montre rustre avec son épouse, qui aspire à mieux. Lorsque celle-ci souhaite le quitter, notre bonhomme va voir rouge.
Sur le papier, un schéma de drame familial assez conventionnel. Mais le traitement est réussi.
Déjà, "Smash Palace" bénéfice de sa production néo-zélandaise, qui lui donne du cachet et de l'originalité. Outre l'accent des interprètes, ou l'utilisation scénaristique du bush, les décors sont jolis... du moins an arrière-plan ! Roger Donaldson se focalisant souvent sur la casse et cette petite ville peu attrayante pour évoquer le bourbier dans lequel vit cette famille.
Ensuite, les personnages sont bien écrits. Al n'est pas un butor qui part dans les tours en deux secondes. C'est un père et un mari aimant, marqué par des échecs, et qui demeure lucide malgré ses pétage de plombs. Il est d'ailleurs interprété par un très bon Bruno Lawrence, qui se met (littéralement) à nu à l'occasion, et apporte beaucoup de sensibilité à ce protagoniste.
Enfin, Roger Donaldson livre quelques scènes qui marquent. Des petites séquences de vitesse qui font leur effet, ce dès le générique. Une relation sexuelle désaxée, représentation douloureuse du viol marital ? Ou un "châtiment" inattendu. Question surprise, "Smash Palace" se permet même quelques touches d'humour que l'on ne voit pas venir !
Un beau drame sensible.