La comédie américaine est, à mon humble avis, derrière la comédie noire anglaise, la seconde meilleure du monde : pas souvent très fine, mais toujours très attrayante à regarder et très rythmée, souvent pleine de bonnes idées avec des scénarios originaux et surtout, à chaque fois, parfaitement interprété avec des casting bien plus professionnels que ce qu'on est obligé de se coltiner en France avec Dany Boon, Kad Merad, Franck Dubosc et autres tâcherons dont l'existence même est une honte à la France. Mais la comédie US tient souvent à ce qu'on appelle communément le Frat Pack (acteurs américains jouant dans beaucoup de comédies durant la fin des années 90 et le début des années 2000, sept d'entre eux sortant du lot, dont on ne citera que Ben Stiller, Owen Wilson, Jack Black, Steve Carell, Will Ferrell... Mais il y a quelques comédies plus transgressives, tels celle-ci, dont l'influence de l'audiovisuel se remarque déjà dans le casting : derrière la caméra, Burr Steers, acteur converti en réalisateur de Séries TV avec à son actif la première saison de Weeds et les secondes de Big Love et The L World. Sa première réalisation cinéma, car il réalisera et sortira fin 2010, un autre film avec notre ami Zac Efron : Le Secret de Charlie, bien plus dramatique et sérieux que 17 ans encore...On trouve aussi Zac Efron, sortant tout droit de la télévision avec sa participation à l'une des franchises phares de Disney Channel, High School Musical, et enfin, Matthew Perry, rescapé de la série culte Friends. Ce qui me frappe de plus en plus c'est la ressemblance grandissante entre Zac Efron et Jared Leto, mais c'est une autre histoire. 17 ans encore est donc une petite surprise, qui m'a bizarrement rappelé Big avec Tom Hanks (un garçon se réveillait un matin à l'âge adulte, c'est l'inverse, mais c'est étrangement dans le même style et le même ton). Derrière ses allures de comédie américaine banale sans réelle morale intéressante au final, le film soulève une question : "Si vous aviez le pouvoir de changer votre destin, votre existence passée, le feriez-vous ?", le personnage principal, Mike, y répond "Oui" (procédure de divorce en cours, boulot pourri et enfants qui le prennent pour un abruti fini) et rajeunit donc sous la direction de ce qu'on pourrait appeler Papa Tout-Puissant (il a une ressemblance frappante avec le Papa Noël, c'est pour ça). Après le choc que ça lui donne, il décide donc de repartir au lycée et de tenter la carrière de basketteur qu'il aurait put avoir... Il est évident qu'il va y avoir nombre de rebondissements prévisibles et qu'il ne va peut-être pas faire tout comme prévu. Il découvre rapidement la vrai nature de ses enfants, devenu ses camarades de classe et derrière son apparence dont ils ne soupçonnent pas qu'il s'agit de leur père, va tenter de régler tous leurs problèmes et de faire son devoir de père qu'il n'a jamais été pour eux. La surprise du film ne réside peut-être pas dans une histoire dont seul la morale reste intéressante, mais aussi et surtout dans un Zac Efron qui montre une partie de son talent d'acteur qu'on ne lui soupçonnait pas : étonnement rigolo et parfois émouvant, derrières ses traits de beau gosse made in Disney Channel, il cache un certain talent d'acting et on peut lui promettre quelques bons rôles à l'avenir. Bon bien sur, 17 ans encore ne bouleversera pas le cinéma, encore moins le genre dans lequel il s'inscrit et sera sans doute aussi vite oublié qu'il est sorti en salle, mais il reste un certain enseignement : Ne pas vivre dans le passé, ne pas refaire son histoire. Des questions fondamentales traitées sous la forme d'une comédie avec quelques moments d'émotion, mais tout cela est bien mieux pensé qu'il n'y parait. On remarquera en plus de Zac Efron, un Thomas Lennon surprenant et très bon en geek supra-riche. Le happy end final ne gâche pas l'impression majoritairement positive qu'on garde de 17 ans encore : une comédie US qui plaira aux adolescents et aussi aux adultes nostalgiques, pleine d'enseignement et de bonnes idées. On oubliera pas aussi le générique de fin, absolument génial dans sa construction, montrant des photos des membres du casting lorsqu'ils étaient adolescents sous la forme de photos de classe.