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Un visiteur
3,0
Publiée le 29 janvier 2012
Nosferatu, fantôme de la nuit, de W.Herzog. On pourrait ajouter d'après B.Stocker et F.W.Murnau.
L'histoire est archi-connue: un notaire se rend en transylvanie pour y rencontrer le comte Dracula, qui souhaite lui acheter une maison. Au cours de son séjour au château du comte, il lui parle de sa femme, la mettant en danger, ainsi que le reste de sa ville et probablement du monde. Le vampire entreprend un voyage pour retrouver celle dont il est tombé amoureux, amenant avec lui mort, peste et autres joyeusetés...
Aussi connue que puisse être l'histoire, le scenario peut-être retravaillé. Ici, le choix est de présenter un comte dépassé par sa malédiction et une Lucie, la femme convoitée, plus lucide que le docteur Van Helsing. Quoi qu'il en soit, ces choix ne différencient pas énormément le film du livre originel ou des différentes versions filmiques, celle de Coppola par exemple. D'autres artistes ayant choisi de s'affranchir du livre (Thirst, entretien avec un vampire, Twilight...)
Là où l'allemand apporte au mythe, c'est donc par sa réalisation. Il ne révolutionne pas son style contemplatif et symbolique, mais c'eût été une erreur, tant celui-ci parait adapté à l'histoire. Ses longs plans sur la nature transylvanienne, ses inserts de chauve-souris ou d'apprenti violonistes plongent l'oeuvre dans une ambiance assez réussie. Autrement dit, ça fout les chocottes.
Côté interprétation, c'est mitigé. Klaus Kinski est lui-aussi égal à lui-même avec ses yeux écarquillés qui ne clignent jamais et sa lenteur légendaire, et la-aussi ça marche parfaitement. Les seconds rôles sont loupés en revanche, notamment le fameux Van Helsing, totalement neutre ou le serviteur du vampire, au contraire jamais crédible tant son exubérance est décalée par rapport au rythme du film. Bruno Ganz s'en sort pas trop mal lorsqu'il est seul mais ses dialogues, tant avec sa femme que certains avec Dracula, sonnent franchement faux. Enfin, Isabelle Adjani s'avère totalement larguée, inutilement théâtrale. Le gros point noir du film.
En conclusion on n'a pas ici un film majeur d'Herzog, ni un film majeur du genre vampirique, mais une oeuvre tout de même intéressante, avec de grosses qualités et de gros défauts.
"Nosferatu, le fantôme de la nuit" est un joyau du film d'épouvante. Il fascine autant qu'il effraie et pourtant aucune scène de violence sanglante ne se profile tout au long du long-métrage. C'est vraiment un film qui devrait servir de référence si l'on juge la caractéristique "Faire peur" sans émettre des scènes choquantes. Klaus Kinski dans la peau du comte Dracula effectue comme à son habitude une composition parfaite pourtant bien différente de celles qu'il a l'habitude de jouer. En effet, beaucoup de gens à l'époque croyaient que l'acteur se limitait à des rôles de fou. Or ici, Dracula n'est pas fou, il est simplement désabusé et esclave de son attirance pour le sang humain. Le film, réalisé par Werner Herzog, porte bien la patte de son réalisateur. Une musique inquiétante, souvent répétée, très peu de dialogues à chaque scène qui s'enchaine à la vitesse de la lumière. Cette production franco-allemande au budget assez conséquent permet à ce réalisateur de talent d'exprimer enfin toute l'étendue de ses capacités. "Aguirre" était déjà un chef-d'oeuvre mais ce film confirme tout le bien que l'on pensait d'Herzog et même plus car ce long-métrage atteint la perfection parce qu'il est logique et sans ambiguités, l'esprit du spectateur après avoir visionné le film est clair. De pus, il est agréable de constater que Werner Herzog ne se borne pas seulement à filmer la psychologie de ses personnages et les actes qui en découlent et qu'il possède toutes les cartes en main pour réaliser un film basé sur un mythe purement fantastique mais dont les évènements et leur issue figurent dans l'esprit de la déduction. Evidemment, Werner Herzog ne déroge pas à sa réputation, son film possède une très grande noirceur du début à la fin, aucune trace d'optimisme ni de joie. Il montre des hommes impuissants face aux malheurs qui les touchent dont ils ne trouvent pas l'explication véritable, il n'hésite pas non plus à montrer comment ceux qui sont considérés comme fous sont maltraités. Au final, Werner Herzog réalise et signe une oeuvre extraordinaire et parfaite avec un trio Kinski-Adjani-Ganz épatant. Un véritable chef-d'oeuvre!
Pas mauvais, mais pas génial non plus quand on le compare a la version 1922. Les acteurs interprètent bien leurs rôles, Klaus Kinski est bien dans le personnage du compte Dracula, mais on y retrouve pas le Dracula de Bram Stocker, élégant, accueillant, et pourtant cruel, mais plutôt un personnage étrange, étrangement timide...même plus récent, Nosfératu Fantôme de la Nuit et bien loin derrière l'original !
Grand admirateur du « Nosferatu, une symphonie de l’horreur » de Murnau dont la réputation n’a rien à envier à sa poésie , Werner Herzog voulait avec ce film réalisé un hommage. Ainsi pendant longtemps ’histoire suit le même cheminement avant se transformer quelques peu. Mais « Nosferatu, fantome de la nuit » est aussi un film d’auteur. Dans le sens ou Herzog imprègne sa griffe humanisant le comte Nosferatu. Personnage magistralement incarné par Klaus Kinski qui prouve une nouvelle fois qu’il excelle dans les compositions les plus extrêmes et qu'il n’a rien à envier à Max Schreck, bien au contraire. D’ailleurs, la comparaison entre le jeu des deux acteurs, l’un d’un film muet, l’autre d’un parlant n’est pas si absurde. En effet, Herzog reprend l’esthétique de l’expressionisme, tout en filmant de manière à augmenter le sentiment de réalisme, conférant ainsi au film une ambiance glaciale. C’est la grande réussite du film qui par l’extrême austérité qu’il dégage glace l’atmosphère, ce qui rejoint parfaitement le thème du vampirisme. Herzog peut donc croquer sa réussite. Cependant au fur et à mesure que le film avance, il y a comme une baisse qualitative sans doute due à une interprétation plus rustre du roman Bram Stocker. Même si, en sa fin il renoue avec une dimension plus fantastique, ce qui ne sera, au vue du reste du film, pas du gout de tout le monde. En parlant de gout, je ne peux m’empêcher d’évoquer Isabelle Adjani aussi énervante que fausse. Si Herzog n’a pas dépassé, loin de là l’œuvre original, il y a bien un domaine ou il est inégalable, celui du singulier, car encore une fois il engendre une œuvre unique. En cela « Nosferatu, fantome de la nuit » est déroutant.
Chez Herzog, ce sont souvent les moyens qui justifient la fin. En effet l'ami Werner aura tourné avec des nains, avec des cas sociaux, aura dirigé ses acteurs sous hypnose, aura même - quelques années plus tard - fait passer des bateaux par-dessus les montagnes... Ses makings-of sont autant d'expériences empiriques dignes de ses meilleurs films, de véritables phénomènes qui fascinent parfois bien davantage que le résultat obtenu. Si ce vrai-faux remake du classique de Murnau fut une aubaine pour l'équipe technique il l'est beaucoup moins pour le spectateur d'aujourd'hui : scandaleusement raté, Nosferatu version Herzog n'atteint pas le dixième des qualités de l'original. Tout sonne faux, au gré d'une Isabelle Adjani improbable, d'un Bruno Ganz plus mollasson que jamais et d'un Klaus Kinski fortement emprunté. Le film manque terriblement de rythme, la partition de Popol Vuh évoque les ronflements de tonton Gaston en maison de retraite et l'ennui va crescendo à mesure que le temps passe. C'est donc l'un des pires films de son auteur avec Coeur de Verre, une bonne définition de la lassitude au cinéma. S'oublie sans peine.
Une splendide relecture du mythe de Nosferatu, qui ne se cache d'ailleurs même plus quant à ses origines, puisqu'on l'appelle directement Comte Dracula. Les acteurs sont phénoménaux (Klaus Kinsky a une présence sans pareil, et est vraiment effrayant dans certaines de ses apparitions), les décors magnifiques, et la musique recrée une atmosphère hypnotique digne d'Aguirre. Un remake dramatique qui ne place pas du tout les mêmes enjeux, faisant de Nosfératu un être maudit, brisé, qui ne parvient à vivre son histoire d'amour, et qui répend peste et désolation autour de lui. Tant de majesté, tant d'allure, tant de talent, c'est rare.
Un remake loin derrière l'original, sur tous les points !! Visuellement le film est agréable, mais n'égale absolument pas la version 1922. Pareil pour le casting, pour les décors... Par contre, Klaus Kinski qui interprète le compte Dracula, apporte quelque chose t'intéressent bien que son jeu soit différent de celui de Max Schreck. Il est moins effrayant, mais il me parait plus "humain" et plus dépassé par se qui lui arrive. Après, "Nosferatu Fantôme de la Nuit" est un bon film de vampire, mais le fait qu'il soit le remake du chef-d'œuvre de Friedrich-Wilhelm Murnau, est un gros handicape car la comparaison est inévitable !!
Très grosse déception. Tout d'abord ce nouveau "master restauré" qu'on nous propose actuellement en sortie DVD frise le foutage de gueule : la restauration promise est partielle (de nombreuses scènes ont visiblement été zappée et bénéficient d'une qualité de numérisation pitoyable), et seule la VF, pitoyable également, est proposée. D'autre part, il faut bien reconnaître que ce film a énormément vieilli, et la mise en scène totalement figée et maladroite de Herzog plus encore (on se pince et on rêve par exemple de la capacité d'un Hitchcock à exposer d'un simple détail les sentiments des personnages en voyant le malheureux Herzog accumuler les scènes où ses personnages pensent tout haut !). Même Isabelle Adjani, d'ordinaire sublime, est ici complètement ampoulée, malgré sa troublante beauté. La seule chose à sauver de ce film est l'interprétation de Klaus Kinski.
Attention! Le DVD zone 2 qui vient d'être édité par Gaumont de ce film ne contient que la version française! Je m'abstiendrai donc d'écrire une véritable critique du film tant la version française est déplorable... Elle empêche toute immersion dans le film. Cette édition DVD est donc une catastrophe. Déjà que le film, qui contient, certes, certaines choses intéressantes, est bien loin d'être le chef d'oeuvre annoncé et ne me permet en aucun cas de réévaluer le cas Herzog (au contraire, cela conforte ma mauvaise opinion du cinéaste), l'absence de la version originale sur le DVD enlève toute bonne raison de se la procurer. En attendant une édition digne de ce nom.
PS: Quant à Adjani, c'est encore une catastrophe... Mais comment a t'elle pu, à cette époque je précise (elle a peut-être fait des progrès depuis) être considérée comme une grande actrice?
Alors certes, je ne suis pas expert sur le mythe des vampires. J'avoue n'avoir sans doute pas su apprécier le "Dracula" de Stoker à sa juste valeur et n'ai même jamais eu l'occasion de voir le "Nosferatu" de Murnau (un manque que je me hâterai de combler au plus vite). N'empêche, cette adaptation de Werner Herzog est l'une des plus fascinantes qu'il m'ait été donné de voir. Le comte Dracula est ici décrit comme un personnage pitoyable, incapable de contrôler sa propre bestialité, évoluant aux abords d'une mort qu'il semble avoir reniée (ce qu'il regrette en plus). Un personnage fascinant auquel on ne s'attachera pourtant absolument pas, le percevant plutôt comme une parfaite incarnation du mal que l'on souhaite voir anéantie. Klaus Kinski rend parfaitement compte de la damnation de son personnage. Il évolue dans des décors d'une froideur terrifiante, où la folie semble pouvoir se propager aussi facilement que la maladie. Isabelle Adjani campe une Miss Harker fort convaincante, une femme aussi faible que courageuse en fin de compte, tandis que Bruno Ganz donne une interprétation toute nouvelle à la notion même de "terreur". Enfin, il faut le souligner, la mise en scène d'Herzog est tout bonnement admirable, celui-ci utilisant à merveille la bande-son pour suggérer la fausse magnificence du mythe (toute la séquence de l'arrivée au château du comte, sur l'ouverture du "Rheingold" de Wagner, est d'une beauté absolue). Un très grand moment de cinéma, qu'il soit adaptation ou remake importe peu.
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3,0
Publiée le 25 juillet 2010
Le "Nosferatu" d'Herzog est un remake trop fidèle de l'oeuvre originale de Murnau! Suivant scène à scène le classique qu'il vènère au plus haut point, Herzog pousse l'admiration jusqu'à recrèer les mêmes scènes dans les mêmes dècors avec les mêmes èclairages, notamment lorsque Nosferatu descend du vaisseau fantôme pour dèposer son cercueil! On voit les dangers d'un tel procèdè, et bien que le film bènèficie maintenant du son et de la couleur, il ne possède guère la poèsie macabre et fascinante de l'original! Interprètè magistralement par Klaus Kinski - dont le maquillage est en tout point conforme à celui de Max Schreck - , Isabelle Adjani, Bruno Ganz et Roland Topor, le film flirte parfois dangereusement avec la parodie involontaire! La beautè de certaines scènes - l'arrivèe menaçante du vaisseau porteur de peste dans le canal bordè de maisons bourgeoises cossues comme symbole de la subversion vampirique - compense toutefois les faiblesses de ce film hommage...
Film à l'ambiance étonnante, remake du film de Murnau et pourtant si différents. On reconnait immédiatement le style de Herzog, il y a des défauts et des petites longueurs mais ce film est étrange à souhait et je pense que c'est l'effet escompté.
"Nosferatu Fantôme de la Nuit" est un remake de l'oeuvre de Murnau mais, chose rare, la copie dépasse l'original. Herzog a su en retranscrire l'atmosphère expressionniste sombre (jeu de lumières et d'ombres incroyable, décors) mais avec plus de génie, un rythme lent et lanscinant ponctué d'une musique envoûtante. Kinski est l'acteur idéal pour jouer le rôle du vampire. Un chef d'oeuvre du genre.
Réalisation exceptionnelle de Herzog! Une qualité d'image qui fait honneur au 7e art, un Klaus Kinski dans un rôle taillé sur mesure au côté d'Isabelle Adjani dont le jeu et le physique semble exprimer l'âme du romantisme. Un grand film pour qui ne s'amuse pas à des comparaison avec le chef d'oeuvre de Murnau (comparaison n'est pas raison). A mon sens, le meilleur film du genre dans le cinéma parlé.